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Fusion, suite…

Les réactions des opposants à la fusion sont toujours aussi surprenantes. Lors du débat final, un élu alsacien n’a pas hésiter à affirmer que « L’Alsace va disparaître » ! Est-elle miraculeusement apparue en 1964 ? Car c’est bien cette année-là que les régions françaises, parmi lesquelles l’Alsace, ont été créées.

Qu’étions-nous avant la création de ce qui n’est qu’une structure administrative ? N’étions-nous pas Alsaciens ? Nos grands-parents n’étaient-ils pas Alsaciens, eux qui n’ont jamais connu la “région Alsace” ? Et, surtout, pourquoi avoir attendu si longtemps pour manifester son attachement à la province (j’évite volontairement le terme région, pour bien faire la différence entre le territoire historique et la collectivité) ?
Où étaient-ils, ceux qui revendiquent à grands cris, leur attachement indéfectible à des valeurs locales, à une identité, à une culture qu’ils n’ont pas su préserver ?

Enfant, j’entendais parler le dialecte, je voyais se produire de nombreux groupes folkloriques, j’ai assisté à de multiples fêtes populaires traditionnelles… Dans ces années-là, la région Alsace n’existait pas ! Puis au fil des ans, j’ai de moins en moins entendu parler en alsacien, j’ai vu disparaître les groupes folkloriques, jugés ringards, les fêtes se sont mises à ressembler à celles que l’on pouvait voir dans n’importe quelle autre région… Et pendant ce temps, la Région gagnait en pouvoirs et voyait ses compétences s’élargir…

Il a bien sûr eu des actions “fortes” comme l’adoption de la marque Alsace, le soutien aux classes bilingues… Autant de nuages de fumée destinés à masquer une lente mais sûre érosion de l’identité locale. Du moins de l’identité de façade, celle que regrettent aujourd’hui ceux qui ont laisser faire. De façade, car la véritable identité alsacienne n’est pas tributaire d’une vulgaire forme administrative, d’autres l’ont prouvé. Les Basques et les Béarnais en Aquitaine, les Provençaux en PACA, pour ne prendre que quelques exemples, ont parfaitement su conserver leurs traditions et leur culture au sein de vastes régions. Pourquoi les Alsaciens ne pourraient-ils en faire autant ? Ont-ils si peu confiance en leur “sentiment régional” qu’ils ont besoin de s’enfermer dans des frontières étriquées ?

Personnellement, je suis né Alsacien alors que la région n’existait pas encore et je le resterai dans la nouvelle structure. Sans avoir besoin d’aller le crier dans les rues.

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