Belle matière pour cette première chronique : l’ouverture des magasins en ce Vendredi Saint.
En-dehors de toute polémique à caractère religieux, il est permis de se poser des questions quant au bien-fondé d’une telle décision.
Les consommateurs qui se réjouissent de cette ouverture ont-ils réellement conscience des enjeux ? Bien sûr, il est agréable de pouvoir profiter de cette journée pour faire tranquillement ses courses. Mais pourront-ils encore le faire l’année prochaine ? La brèche ainsi ouverte dans le droit locale ne va-t-elle pas s’élargir l’année prochaine ? En d’autres termes, en cautionnant par leur présence cette expérience, les consommateurs se rendent-ils compte que, peut-être, l’année prochaine ce sera leur entreprise qui renoncera à ce jour férié. Se souviendront-ils alors qu’ils ont eux-mêmes, par leur attitude de cette année, contribué à scier la branche sur laquelle ils étaient confortablement installés depuis un siècle ?
Quant aux commerçants, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Le budget de nos concitoyens n’est pas extensible : il est fort à parier que les acheteurs du Vendredi Saint ne sont que les clients habituels du vendredi, voire ceux du samedi qui ont avancé d’un jour leurs courses. Dans ce cas, le chiffre d’affaires restera le même alors que les charges liés à cette journée viendront grossir une addition déjà lourde.
Attendons les premiers chiffres pour juger de la pertinence économique de la chose, mais restons vigilants si nous tenons à préserver notre spécificité locale.