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Nos hommes politiques ne savent pas communiquer (1)

Dire que nos hommes politiques ne savent pas communiquer est un doux euphémisme !
Et pourtant ! Qui plus qu’un homme politique devrait pouvoir faire partager ses idées, ses convictions ?
Or, que constatons-nous ? non seulement une défection grandissante des Français lors des consultations électorales, mais un en plus un véritable désintérêt pour la chose politique.
Désintérêt ? Pas vraiment : les discussions à caractère politique ont toujours leur place dans les réunions de familles, les dîners entre copains ou lors de la pause-café.
Et pourtant ! Comment expliquer des débats souvent passionnés en cercle restreint, mais des réunions publiques devant des salles vides ou, au mieux, devant un auditoire clairsemé ?
Il faut un sujet porteur, comme le referendum pour l’adoption du Traité Constitutionnel Européen pour réveiller les passions. Mais là encore, il est frappant de constater le fossé qui existe entre la “France d’en bas“ et le milieu (relativement fermé) mediatico-politique.
Ne serait-il pas là, le nœud du problème ?

J’entends déjà les hauts cris du petit cénacle politico-initié : les hommes politiques ne savent pas communiquer ?
Mais le Politique est par essence un communicateur !
Il l’est, ou du moins, il devrait l’être.
Il l’est quand il s’exprime devant les médias. Il l’est quand il harangue les foules lors de grands meetings.
Il l’est… en apparence.
Entendons-nous bien : ce ne sont pas ses qualités de tribun qui sont en cause. Non, ce qui pose problème, c’est son message, le fond et non la forme.

Avant tout, il faut prendre en compte une spécificité française.
Oserais-je une comparaison ?
Regardez les amateurs de belles voitures se presser au tour des modèles exposés au Mondial de l’Automobile. Ils compareront les performances ; admireront les lignes, apprécieront le confort… et s’en retourneront chez eux les yeux remplis d’étoiles, avant de reprendre leur bonne vieille voiture et de replonger dans l’enfer des embouteillages. Ils auront rêvé quelques instants…
C’est exactement ce qui se passe lors des conventions, congrès, réunions politiques de toutes sortes : un moment de rêve, l’espoir d’un avenir meilleur.
Ecoutez-les sur le trajet du retour :
« Qu’est-ce qu’il parle bien Untel ! »
« Maintenant, ça va changer… »
« C’est l’homme qu’il nous faut ! »
Encore faut-il que le trajet ne soit pas trop long, car là le bon vieux scepticisme français reprend le dessus :
« Non, c’est bien, mais attendons de voir… »

Le voilà, le mot qui tue !
Qui tue l’espoir !
Attendons !
Attendre : l’activité favorite du Français !
Car on peut tout lui demander au Français. Il est partant pour tout. Jamais il ne refusera d’aller de l’avant. Il est prêt à toutes les audaces, mais… après !
Après quoi ?
Mais après avoir attendu !
Ne jamais faire aujourd’hui ce que l’on peut remettre à l’an prochain.

D’ailleurs les médias ne manquent jamais de rappeler que telle ou telle mesure impopulaire a été “prise à chaud“, sans le “recul nécessaire“ voire “dans la précipitation“. Avant toute décision, ne conviendrait-il pas de former une commission ? De lui laisser le temps de réfléchir et de rédiger un rapport ? D’étudier ce rapport ? Avant de le mettre soigneusement dans un tiroir car “le moment n’est pas venu“. En réalité, le plus souvent, soit le moment est passé, soit les Français ont oublié ce qui est à l’origine du rapport !

Longue digression, ne direz-vous, qui ne concerne en rien la capacité à communiquer du Politique.
Que nenni !
C’est l’un des points fondamentaux dont il faudra tenir compte pour tout acte communicant :
Comme les mathématiques ont leurs théorèmes, comme la physique a ses principes ; la communication a ses règles.
On peut les contourner, on peut parfois passer outre, il faut souvent les violer, mais on ne peut jamais les ignorer.

La première de ces règles est de poser clairement le problème... (à suivre)

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