Quand se décidera-t-on enfin à dire les choses telles qu’elles sont ?
Aujourd’hui encore, dans un journal télévisé, un élu communiste reprochait au gouvernement de ne pas avoir tiré les leçons du vote du 29 mai.
Je l’ai déjà dit, je persiste et je signe : réhabituons les Français à respecter les échéances ! Ce vote concernait l’Europe et rien d’autre. Si certains ont pensé pouvoir lui donner une autre signification, ils en sont pour leur frais. C’est normal, c’est ainsi que sont conçues nos institutions. Le changement éventuel de politique nationale se fera en 2007. Il n’y a pas lieu de revenir là-dessus.
Ceux qui souhaitent que la France demande une révision de la Constitution européenne lors du prochain conseil sont à mettre dans le même panier ! Quelle arrogance, quelle morgue : parce que la France a dit “non“ le processus devrait s’arrêter ? Mais la France a-t-elle vocation à décider pour l’ensemble des pays de l’Union ? Et à ce jour il y a plus de pays qui ont approuvé le traité que de pays qui ont refusé la ratification. Alors laissons le processus arriver à son terme et là, et à ce moment-là seulement, une décision pourra être prise.
Avant même que le gouvernement n’ai pu mettre en place sa nouvelle politique, les critiques fusent. Certains soulignent que si des solutions existaient, il y a longtemps qu’elles auraient été mises en œuvre.
Les solutions existent, nous les connaissons depuis longtemps.
Quels étaient les obstacles ? Les syndicats !
Tous les pays qui ont réussi à faire reculer le chômage ont opté pour une certaine flexibilité. Les résultats plaident pour cette souplesse. Les syndicats français la refusent a priori.
Pour eux, flexibilité rime avec précarité. En clair, pour les syndicats français, mieux vaut un chômeur de longue durée qu’un travailleur qui n’est pas sûr de garder son emploi à vie !
Mentalité d’un autre âge, où effectivement quand on entrait dans une entreprise, on y restait jusqu’à la retraite. Ces temps sont révolus : en 20 ans de vie professionnelle j’ai changé 5 fois d’employeur. Et les exemples similaires sont nombreux dans mon entourage !
Non seulement aujourd’hui un emploi ne peut plus être garanti à vie, mais les évolutions font que l’on est appelé à changer de métier ou de spécialisation en cours de carrière.
Les dirigeants de nos mouvements syndicaux devraient de temps à autre se plonger dans la vraie vie : on reproche aux hommes politiques d’être déconnectés de la réalité : que dire alors des syndicalistes accrochés à leur schéma de société datant de la fin du XIX ème. Je les invite à regarder l’entretien avec Edmond Maire, ancien leader de FO, actuellement diffusé sur la chaîne Histoire : peut-être se rendront-ils enfin compte du ridicule de leurs positions !
Ceci étant, j’en doute : comment pourraient-ils accepter de se remettre en cause ? Ce serait reconnaître leur incompétence flagrante ! Encore une raison pour ne pas vouloir de l’Europe. Imaginez que les salariés français se rendent compte de ce qu’un vrai syndicat, puissant, bien organisé et bien représenté par des dirigeants compétents peut obtenir ? Et par la seule négociation ! Le culte de la grève est typiquement français, ailleurs c’est la négociation qui est privilégiée. Mais là encore, le chemin sera long et douloureux ! les “mandarins” du syndicalisme ne sont pas près de perdre leurs privilèges.