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Petites réflexions d'avant-congrès

Dominique de Villepin a annoncé qu’il ne voterait pas le soutien à Nicolas Sarkozy.
C’est son choix et son droit. Ce qui est plus surprenant est la raison invoquée : le Président de la République ne s’est pas encore prononcé sur son éventuelle candidature.


Cela appelle deux remarques : lorsque, il y a un an environ, la décision d’organiser des primaires a été prise, Dominique de Villepin en avait accepté le principe. En quoi une éventuelle candidature de l’actuel président remettrait-elle cette décision en cause ?
D’autre part, à défaut d’autres candidats, il s’agit là d’approuver le soutien de l’UMP à un candidat issu de ses rangs. Sauf erreur de ma part, tel n’est pas le cas de Jacques Chirac.
Je sais bien que dans l’esprit d’une grande partie des Français, l’UMP est l’héritier direct du RPR. Si cela n’est pas totalement faux, une telle affirmation est pour le moins réductrice. L’UMP est également l’héritier direct de Démocratie Libérale, tout comme figurent parmi ses fondateurs la plupart des anciens dirigeants de l’UDF. Avec près de 220 000 adhérents venus rejoindre le mouvement depuis l’élection à sa présidence de Nicolas Sarkozy, le rapport de force s’est profondément modifié : l’immense majorité de ces nouveaux adhérents a clairement marqué son soutien à ce dernier. Et comment ne pas tenir compte de celles et ceux qui n’ont pas pardonné à Jacques Chirac son attitude vis-à-vis de Jacques Chaban-Delmas ou Valéry Giscard d’Estaing et qui, après avoir rendu leur carte du RPR, ont choisi de revenir à l’UMP ? Ceux-ci n’accepteront jamais de voir le mouvement se ranger derrière celui qu’ils qualifient, aujourd’hui encore, de traître.
Pour ma part, je reste persuadé que la candidature de Jacques Chirac nous conduirait tout droit à un second tour Royal-Le Pen.

Il est clair que lorsque 92% des nouveaux adhérents affirment n’avoir rejoint le parti que pour soutenir Nicolas Sarkozy, une autre candidature aux primaires était vouée d’avance à l’échec. Michèle Alliot-Marie l’a bien compris en choisissant de ne pas se présenter : elle pouvait espérer, au mieux, atteindre les 10%. Le cas est très différent de celui du Parti Socialiste : là, une candidate dominait, mais sa désignation, certes probable, n’était pas aussi nettement acquise. Reste Nicolas Dupont-Aignan qui a clairement manifesté sa volonté de se présenter en-dehors du mouvement. Là encore, les arguments sont pour le moins douteux : en mettant en cause un soi-disant manque de démocratie interne, il oublie que le mouvement lui avait donné les moyens (proportionnels à sa représentativité) de mener campagne (contre la position officielle de l’UMP) lors du référendum sur le traité constitutionnel européen.

Le soutien de l’UMP à Nicolas Sarkozy va, bien entendu, entraîner une vague de réactions ironiques, tant chez nos adversaires que dans les médias. Qu’importe, ce soutien sera l’expression de la volonté de l’immense majorité des militants et cela seul compte. Après, il appartiendra à tous les Français de choisir. Mais ceci est un autre combat…

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