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Continuons le combat !

Etre lucide est une chose, s'autoflageller en est une autre !
Il en va de même entre les attentes des militants et leur déception face aux résultats.


Il n'y a pourtant pas de quoi sombrer dans le désespoir : contrairement à ce que l'on peut lire ou entendre, les résultats de ce premier tour des élections régionales sont loin d'être mauvais !
Je n'ai pas l'habitude de me voiler la face, mais, si ces résultats ne me satisfont pas en tant que militant, je me dois d'essayer de les analyser objectivement. Et là, les choses prennent une toute autre tournure.

Posons les faits :
Nous sommes dans le cas classique d'élections à mi-mandat. Nous savons que celles-ci sont, généralement, défavorables au gouvernement, quel qu'il soit.
La période difficile que nous traversons, l'inquiétude des Français face à l'avenir, le contexte économique… amplifient la défiance face au gouvernement.
Une habile campagne de l'opposition a pu laisser croire que ces élections peuvent avoir un autre enjeu : manifester la désapprobation des Français face à la politique gouvernementale.
En règle générale, les exécutifs régionaux bénéficient de la  "prime au sortant".

A cela il faut ajouter un phénomène nouveau au sein de l'UMP : l'opposition interne, jusque là active mais relativement discrète, n'hésite plus à s'afficher. L'objectif est simple : semer le trouble chez les militants, les démobiliser afin de pouvoir, le moment venu, faire émerger "l'homme providentiel", celui qui saura leur "redonner l"espoir" et les conduire à la victoire lors des prochaines présidentielles ! Accessoirement, il saura récompenser ceux qui l'auront si bien servi en leur distribuant les postes auxquels ils estiment avoir droit
Beau scénario, mais déjà vu !

Dans ces conditions, arriver en tête dans 9 régions est un résultat dont, en d'autres temps et dans un autre contexte, on se serait largement félicité. Mais la sinistrose ambiante, soigneusement entretenue, et notre propension bien française à ne voir que le verre à moitié vide ont transformé cette (relative) victoire en une cinglante défaite, une gifle…

Reste un problème bien réel : la confusion des genres. Chaque élection a un but bien précis, mais en faisant de chaque scrutin une consultation avec un enjeu national, certains (dont les médias) ont brouillé les cartes et les électeurs ont perdu de vue ce but. Faire des élections régionales un plébiscite pour ou contre l'action du gouvernement relève de l'escroquerie morale : le Président de la République et l'Assemblée Nationale sont élus pour cinq ans, cinq ans pendant lesquels ils appliquent le programme sur lequel ils ont été élus. Ce n'est qu'au bout de ces cinq ans que leur action pourra être jugées. Affirmer aujourd'hui que les promesses n'ont pas été tenues est une aberration, il reste encore deux ans pour appliquer l'intégralité du programme.

Quant à l'ouverture ! Que n'a-t-on entendu…
Nous sommes là encore dans une logique bien française : je te soutiens, tu me récompenses. Là où le militant se bat pour des idées, certains cadres ne voit qu'un moyen d'accéder au pouvoir. Ils oublient qu'être élus c'est être au service de ses électeurs et, au-delà, de la France. Etre ministre, membre du Conseil Constitutionnel… n'est pas, ne doit pas être, une fin en soi. Dans cet état d'esprit, rien d'étonnant que l'ouverture, voulue par le Président de République, fasse des mécontents. Ce sont des places en moins à prendre !

Enfin, dernier point, et non des moindres, la gouvernance de notre mouvement. Osons le dire, les choses ont changées. Pas forcément en mieux. Ceux qui se sont raccrochés à la locomotive présidentielle et qui n'ont pas vu leurs "justes mérites" récompensés en éprouvent de l'amertume et de la rancœur. Et ils le font sentir, insidieusement, par de petites remarques perfides, de petites phrases lâchées à la presse… Petit, tout petit, comme leur mentalité d'un autre âge. Nous avons connu un mouvement grouillant d'idées sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce dernier encourageait, voire provoquait, le débat interne, les conventions se succédaient, les débats étaient nombreux dans nos fédérations. Les nostalgiques d'un parti aux ordres, et de militants le petit doigt sur la couture du pantalon, rongeaient leur frein mais n'osaient ouvertement marquer leur désapprobation. Au contraire, ils allaient dans le sens du vent, guettant les futures récompenses. Les choses ont changées, déjà de nombreux militants n'ont pas renouvelé leur adhésion. Et c'est là l'erreur majeure. Ce sont les militants qui font le mouvement, pas les cadres. Sans nous pour les élire, ils ne sont rien. Mais ils peuvent compter sur leur petite cour, d'autres nostalgiques qui les soutiendront sans faillir.
Si nous abandonnons le navire, nous leur laisserons la place. Cela ne doit pas arriver : nous sommes aujourd'hui nettement plus nombreux qu'eux, nous pouvons renverser la situation. Nous le devons ! Nous le devons au Mouvement, car nous y avons cru et que nous devons y croire encore. Nous le devons au Président de la République qui a su insuffler un fantastique espoir. Nous le devons aux générations futures, car le changement est vital pour le devenir de notre pays. Et enfin, nous nous le devons à nous-même pour que tout ce que nous avons entrepris et réussis ne se trouvent balayé, effacé, anéantis.
On ne déserte pas un champ de bataille au plus fort des combats.
Et notre combat actuel est de nous remobiliser pour donner une bonne leçon à nos adversaires… de tous bords !

Nous savons que cela sera difficile et que notre déception risque d'être cruelle, mais il est impératif d'y croire. Nous avons encore de solides cartes en main et une seule région gagnée sera une belle victoire. Je dirais même que ne conserver que les régions que nous avons actuellement sera déjà un camouflet pour ceux qui rêvaient d'un grand chelem.
Il ne s'agit pas de faire preuve d'un optimisme béat, mais de se retrousser les manches et d'aller au combat avec confiance, sans se poser de questions, sans état d'âme, en faisant abstraction de nos ressentiments. Nos problèmes internes doivent être mis de coté pour le moment, ils se règleront plus tard, lors du renouvellement de nos instances. Et c'est dans cet objectif que nous devons rester unis et ramener au bercail ceux qui ont  cédé au découragement.
Nous devons rester unis, forts et combatifs, car l'avenir c'est à nous, les militants de base, de l'écrire !



Dans le parti dont je suis issu, le Parti Républicain à l'époque de mon engagement, nous avions un chant qui accompagnait tous les grands moments de la vie militante :


 

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