Nouvelle polémique, sans aucun fondement. Je veux parler de celle lancée par le directeur du Monde.
Voici quelqu’un qui ne semble voir les faits que de son seul point de vue, ce qui, pour un journaliste, relève, au mieux, de l’incompétence, au pire, de la malhonnêteté. Que reproche-t-il ? « il y a un principe qui a été bafoué, qui a été violé : un principe que le pouvoir lui-même avait érigé, puisqu’une loi de janvier 2010 a étendu la protection de la sécurité du secret des sources. Et aujourd’hui, c’est ce même pouvoir qui enfreint la règle qu’il a lui même érigée ». En résumé, “le pouvoir“ à cherché à connaître les sources du journal. Aussi réducteur que nombriliste !
Si l’on ne prend en compte que les faits (ce que devrait faire tout bon journaliste), un membre d’une administration a fourni des informations couvertes par le secret de l’instruction. A partir de là, n’est-il pas logique que cette administration cherche à savoir qui a violé ce secret ? Cela semble être naturel, d’autant que cette information n’avait pu être connue que d’un haut fonctionnaire soumis au secret professionnel. Il y avait donc là une faute grave qui appelait une sanction immédiate, ce qui dépasse largement les états d’âme de “journaleux“ en mal de sensations qui ont pris l'habitude de ne voir le monde qui les entoure que par le tout petit bout de leur lorgnette.
Je veux bien admettre que la frontière entre la “chasse à l’informateur“ (ce dernier étant protégé par la loi) et la volonté de débusquer un fonctionnaire, responsable d’un grave manquement à son devoir, peut sembler ténue, mais admettrait-on qu’un individu, quel qu’il soit, ayant commis un acte répréhensible ne puisse être traduit en justice au seul motif qu’il ait fourni une information à la presse ?
Or, tel est bien le cas ici, n’en déplaise aux habituels moralisateurs !
Est-il nécessaire de rappeler à un peu plus de mesures les responsables du Parti Socialiste, dont certains occupaient des fonctions ministérielles, en un temps (effacé de leur mémoire !) où une cellule spécialisée, installée à l’Elysée, faisait fi du droit en mettant sur écoute (dans la plus parfaite illégalité) les représentants de cette même presse qui s’émeut aujourd’hui. Et encore, ne s’agissait-il pas de trouver les auteurs de délits, mais de protéger la double vie du Président. Et l’on voudrait nous faire croire que nous vivons dans un état totalitaire, aujourd’hui ?
Les Français ont vraiment la mémoire courte !