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Afghanistan et trous de mémoire

L’annonce du retrait des troupes françaises d’Afghanistan provoque des réactions pour le moins étonnantes.

Passons sur les commentaires des forums qui reflètent le plus souvent une totale méconnaissance du sujet, du genre : «Sarko, le suiviste, les américains y vont, il y va, ils partent, il part » . L’auteur de ce dernier commentaire a certainement oublié (l’a-t-il jamais su ?) que l’engagement français date de 2001 et qu’il a été décidé par Lionel Jospin, alors premier ministre. Ce dernier déclarait d’ailleurs à l’Assemblée nationale, le 9 octobre 2001, : « Si l’on veut frapper le terrorisme, il est logique de le faire là où est son premier sanctuaire, en Afghanistan. »
Les réactions aux quelles je fais allusion sont celles de responsables politiques, dont certains faisaient alors partie du gouvernement qui avait pris cette décision. 

D’abord, il y a ceux qui jugent bien suspecte la décision de retirer nos troupes après que les Etats-Unis aient annoncé leur propre retrait. Pourtant, le Président de République, alors candidat, s’était exprimé sur le sujet entre les deux tours de l’élection présidentielle.

Depuis, il a plusieurs fois été répété que ce retrait devait être achevé d’ici 2014. Rien de neuf donc. Un retrait ne se décide pas de manière unilatérale, il doit se faire de manière concertée avec les autres pays concernés (ils sont 38) et, surtout, avec le gouvernement Afghan. 

Un point important, et souvent méconnu, est le travail accompli par nos soldats en-dehors de l’aspect purement militaire, c’est à dire l’aide à la population ou la reconstruction d’infrastructures détruites ou la construction de nouvelles.
Ainsi, 4000 km de routes ont été construites, l’accès à l’eau potable a été donné à 20% de la population (contre 4% en 2001), le nombre d’Afghans ayant accès à des soins est passé de 8% à près de 80% et le taux de mortalité infantile a été réduit de 25%, 6 millions d’enfants sont aujourd’hui scolarisés alors qu’ils n’étaient que 900 000 avant l’intervention… Il ne s’agit pas là de simples détails !

Ensuite, il y a ceux qui ont la mémoire courte, dont voici deux superbes exemples :

Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l’Enseignement professionnel en 2001 : «L’Afghanistan est en définitive le parfait symptôme du pro-américanisme de Nicolas Sarkozy. Mais pour le Parti socialiste, aussi, le désastre est total. Il nous a vendu cette intervention avec un blabla joliment décoré des rubans des droits de l’Homme. Ce qu’il faut, c’est sortir immédiatement d’Afghanistan». Il faut le relire pour y croire : le Parti socialiste nous a vendu cette intervention avec un blabla joliment décoré… Mais n'en faisait-il pas partie à cette époque ? Il venait même de briguer le poste de Premier Secrétaire !

 

Ségolène Royal, ministre déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Handicapés en 2001 : «Jamais, la France n’aurait dû être en Afghanistan. Pendant la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy avait dit lui-même que la France n’irait pas en Afghanistan. Il a ensuite subi la pression de George Bush. Il s’est aligné sur l’Amérique de George Bush pour envoyer nos troupes en Afghanistan, alors qu’il n’y avait aucune stratégie et aucune issue à cette présence, comme on le voit d’ailleurs aujourd’hui». Il ne fallait pas y aller… en 2007. Alors que c'est le gouvernement auquel elle appartenait qui avait prix la décision, six ans plus tôt ! Elle aussi a de sérieux problèmes de mémoire !

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