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Enregistrement historique

Sortons un peu du cadre politique habituel…

Un peu, seulement. Car, une fois de plus, nous avons là une démonstration de ce travers journalistique qui consiste à commenter un événement sans avoir, au préalable, vérifié l'information.

L'événement c'est la découverte d'un cylindre enregistré le 7 octobre 1889 au château de Friedrichsruh et sur lequel on peut entendre la voix du chancelier Bismarck. Depuis que l'information a été publiée, j'ai entendu plusieurs journalistes affirmer que l'on pouvait entendre Bismarck chanter la Marseillaise. Etonnant, non ? Et, en entendant ce matin Patrick Chêne, sur LCP, reprendre cette information, j'ai eu la curiosité de chercher ce fameux document. Disons-le tout de suite, si vous espériez entendre le “chancelier de fer“ chanter la Marseillaise, vous serez déçu !

Le 7 octobre 1889, un collaborateur d'Edison présente l'un des premiers appareils d'enregistrement à Bismarck. Après lui avoir fait écouter plusieurs enregistrements, il lui propose d'en réaliser un à son tour. Et Bismarck se lance, récitant les premiers textes qui lui viennent à l'esprit : il commence par un extrait (en anglais) de “Old colony times“ un chant populaire américain très connu, puis cite les premiers vers de la ballade “Schwäbische Kunde“ de Ludwig Uhland, le début de la célèbre chanson d'étudiants "Gaudeamus igitur" et enfin, et en français, le début de la Marseillaise. Il termine par quelques conseils à son fils.
Ces textes, cités de mémoire, permettent de se faire une petite idée de sa connaissance tant de l'anglais que du français (dans ce dernier cas, on appréciera les liaisons !).

Vous l'aurez compris, contrairement à ce qui a été affirmé à maintes reprises dans divers médias, a aucun moment le chancelier ne chante. Ceci n'enlève, bien sûr, rien au caractère exceptionnel du document. Mais il ne m'a fallu que quelques minutes pour le vérifier, ce que, visiblement, n'ont pas fait ceux dont c'est le métier !

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