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Parti cherche vrai président !

La bataille pour la présidence de l’UMP a-t-elle un réel intérêt ? Personnellement, je n’y vois aucun ! Du moins dans sa forme actuelle, celle qui s’apparente à une querelle de personnes.

Les statuts sont clairs : ce n’est pas une personne que les militants devront élire mais une équipe composée d’un président, d’un vice-président et d’un secrétaire général. Par delà la personnalité d’un candidat, c’est donc une ligne politique, la ligne politique qui sera celle du parti pour les prochaines années, qui sera choisie.

Certes, la personnalité du futur président sera déterminante, mais elle ne peut être le seul critère de choix. Nous avons eu la chance d’avoir deux présidents charismatiques, qui ont su faire toute leur place aux différentes sensibilités.

Alain Juppé, d’abord, avec à ses côtes Jean-Claude Gaudin et Philippe Douste-Blazy a permis à l’ensemble des composantes de “s’amalgamer“ au sein du nouveau parti en veillant au fragile équilibre des diverses tendances (gaullistes, libéraux, centristes…).

Nicolas Sarkozy, ensuite, avec (toujours) Jean-Claude Gaudin et Pierre Méhaignerie a su préserver cet équilibre et accorder une place aux (très nombreux) nouveaux adhérents en leur réservant un quota de places dans les comités départementaux et amener ainsi un sang neuf dans les instances dirigeantes. C’est encore sous sa présidence que de nombreux débats ont permis aux militants de base de s’exprimer sur divers sujets, de s’impliquer dans la vie du parti.

Un parti qui est tombé dans une inexplicable léthargie sous la direction de Xavier Bertrand : des comités départementaux de plus en plus espacés, plus de débats, une information qui se faisait plus rare au moment où, au contraire, il aurait fallu expliquer l’action du gouvernement, mobiliser les troupes, manifester le soutien au réforme. Le résultat ne s’est pas fait attendre : alors que les adhésions avaient explosé sous la précédente direction, non seulement elles s’effondraient, mais le parti perdait plus de la moitié de ses militants.

L’arrivée de Jean-François Copé redonna un peu de vie au mouvement mais le malaise était trop profond et les partisans d’une droitisation (ceux-là même qui avaient manifesté leur hostilité à une ouverture pourtant annoncée bien avant l’élection présidentielle) avait pris une importance médiatique que leur petit nombre ne leur aurait pas permis d’avoir dans des circonstances normales. Le malaise s’était installé, les libéraux et les centristes ne se sentant plus en phase avec cette ligne plus dure.

François Fillon et Jean-François Copé ont-ils la carrure nécessaire pour amorcer un redressement ? Ce ne sont pas leurs personnalités ou leurs convictions qui sont en cause, mais ce qu’il faudrait aujourd’hui, c’est quelqu’un dont les ambitions personnelles ne soient pas un frein au renouveau espéré.
Certes, Nicolas Sarkozy, au moment où il a été élu à la présidence du parti était déjà, de fait, candidat à l’élection présidentielle mais sa personnalité charismatique et son énergie en faisant le leader incontestable. Ce qui n’est pas le cas des deux prétendants actuels : il y a deux camps qui s’affrontent et cet affrontement laissera des traces. Et ne parlons pas de charisme, là encore cela ne remet pas en cause leurs personnalités respectives, mais lequel de deux a jamais réussi à faire vibre un auditoire à l’un des ses discours ?

Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une équipe capable de rassembler une famille déchirée, de la remettre sur les rails en définissant une ligne politique claire, de rompre définitivement avec les tendances droitisantes de certains, de rassembler les militants derrière celui ou celle que les primaires auront désigné comme seul et unique candidat de l’UMP pour l’élection présidentielle mais aussi de mener les prochaines campagnes (municipales, cantonales, régionales…) sans être obnubilé par son seul destin personnel à l’horizon 2017. Une équipe mêlant expérience et jeunesse et qui ne soit pas que le reflet d’un seul courant.

Voeu pieu, certainement, car le côté partisan, voire godillot, d’un grand nombre de militants brouille leur jugement et leur faire perdre de vue la seule chose qui devrait primer, l’intérêt du parti qui doit redevenir la grande famille de la droite et du centre, avec un positionnement clair vis-à-vis d’extrêmes avec lesquelles nous n’avons, contrairement à ce qu’avancent certains, strictement rien à partager.

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