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  • Mariage : mensonge ou cynisme ?

    Ils sont surprenants, quand même, nos députés ! Il n’y a pas si longtemps, ils remettaient ouvertement en cause les sondages donnant une large majorité au mariage et une quasi égalité (entre les pour et les contre) à l’adoption. Et ce sont les mêmes qui, aujourd’hui, se basent sur sondage (effectué par le même institut !) pour affirmer que la tendance s’inverse nettement et qu’à présent 58% des Français s’opposent à la loi qui vient d’être votée.

    Le constat est rude pour eux : l’onction du suffrage universel ne confère pas le sens de l’analyse ! Je m'explique.

    Les premiers sondages, ceux qu’ils contestaient, ne prêtent pas à confusion, les questions étaient claires :
    « Vous personnellement, pensez-vous que les couples homosexuels, hommes ou femmes devraient avoir le droit de se marier / d’adopter, en tant que couple, des enfants ? ».
    Un choix de réponses était proposé : Oui, tout à fait / Oui, plutôt / Non, plutôt pas / Non, pas du tout.
    Aucune ambiguïté, le sondé est pour ou contre, ou ne se prononce pas !

    Avant d'en venir au sondage que brandissent les opposants à la nouvelle loi, un petit rappel de ce qu’on a pu entendre cet après-midi, après le vote, de la part des députés de l’opposition, résumé ici par les propos de Patrick Ollier qui déclarait que les sondages montrent clairement que l’opinion est opposée au texte, que la loi divise les Français et que la sagesse aurait voulu que l’on adoptât la proposition de l’UMP (l’union civile) qui fait l’objet d’un large consensus.

    Alors ce fameux sondage ?

    Premier problème la question :
    Vous savez qu’actuellement en France, le mariage ouvre automatiquement le droit à l’adoption, c’est à dire qu’on ne peut dissocier mariage et adoption. Dans ces conditions, êtes-vous plutôt favorable … ?
    - Au droit au mariage pour des personnes de même sexe, assorti du droit d’adopter 
    - A une union civile, qui accorderait davantage de droits que le PACS mais sans pour autant permettre le droit à l’adoption
    - A aucun de ces projets, les droits actuels étant suffisants
    .

    Il est facile de constater que nous ne sommes plus dans le cadre d’un classique pour ou contre. La question elle-même est moins neutre.
    C’est en additionnant les résultats aux deux dernières questions que certains affirment que 58% des Français sont opposés au projet.
    En coiffant ma casquette d’analyste, je ferais une petite remarque : quelqu’un qui est “plutôt favorable” (formulation de la question) n’est pas forcément opposé à la loi, mais face à ce choix, il préfère la seconde option. Nuance de taille !

    Mais le pompon, la cerise sur le gâteau ce sont les chiffres quand on a en mémoire les déclarations rapportées plus haut :
    - Au droit au mariage pour des personnes de même sexe, assorti du droit d’adopter : 37%
    - A une union civile, qui accorderait davantage de droits que le PACS mais sans pour autant permettre le droit à l’adoption : 34%
    - A aucun de ces projets, les droits actuels étant suffisants : 24%.

    Je résume perfidement : il n’y a que 37% de Français favorables à la loi (ce qui est qualifié de rejet massif !) alors qu’ils sont 34% à souscrire au projet d’union civile (le recours, le moyen de pacifier le débat…).
    J’ai l’impression que quelque chose m’échappe et j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je n’arrive pas à comprendre comment on peut considérer qu’un projet qui recueille 34% des suffrages rassemble largement alors que celui qui en obtient 37 divise profondément !
    Si vous avez une explication…

    Je vais même plus loin, j’applique le raisonnement des tenants du “58% de Français opposés à la loi” et j’additionne ceux qui préfèrent la loi telle qu’elle est et ceux qui ne veulent ni de la loi, ni de l’union et j’obtiens 61% qui ne veulent pas entendre parler d’une union civile. CQFD !

    Comme je ne peux pas croire que personne, dans le camp des opposants, n’ait relevé ce “détail”, je me pose une question : n’est-ce pas là qu’un simple effet d’affichage ? Une posture ? De la poudre aux yeux de leurs électeurs ?
    Du cynisme, assurément !

  • Mariage : vacuité des arguments!

    Le débat sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe change d'hémicycle, les arguments restent les mêmes !

    Et je n'arrive toujours pas à comprendre le revirement à 180° des élus UMP. Dans leurs interventions, ils réclament encore un grand débat, débat qu'ils ont toujours refusé jusqu'à présent. Ce n'est pourtant pas faute de les avoir invité, mais à chaque fois ils avaient d'excellentes raisons de ne pas être présents… du moins ceux qui avaient la courtoisie de répondre !

    Ils affirment, la main sur le cœur être prêts à voter en faveur d'un pacte d'union civil, ce même pacte que, hier encore, ils rejetaient massivement ! Faut-il rappeler que ce pacte faisait partie du programme de Nicola Sarkozy en 2007 ? Outre un problème de constitutionnalité, il n'avait pu être déposé parce qu'il allait droit au rejet.

    Tous cela relève donc de la posture politicienne la plus basse. Et, puisqu'un sénateur s'est cru obligé de vérifier le sens du mot ringard dans le dictionnaire, je l'invite, ainsi que ses collègues qui se réfèrent à la mobilisation des "anti", à regarder la définition d'ochlocratie que nombre d'entre eux semble confondre avec démocratie !

  • Référendum pour une nouvelle collectivité.

    Ce dimanche, les Alsaciens sont invités à se prononcer pour ou contre la création d'une nouvelle collectivité, le Conseil d'Alsace.

    De quoi s'agit-il ? Du regroupement des trois collectivités existantes (Conseil régional d'Alsace, Conseil général du Bas-Rhin et Conseil général du Haut-Rhin) en une seule héritant de l'ensemble de leurs compétences. La nouvelle assemblée aura son siège à Strasbourg, l'exécutif sera installé à Colmar. Les différents organismes dépendant des collectivités actuelles réuniront leurs forces.
    En-dehors de tout aspect partisan, que l'on soit pour ou contre, et pour ne prendre qu'un exemple, le tourisme, il est facile de comprendre l'intérêt de regrouper les associations départementales et le comité régional : il y a aujourd'hui trois communication distinctes (regardez ce qui se fait pour Noël !) donc trois budgets qui, souvent, portent sur les mêmes sujets. Après, à chacun de se déterminer en fonction de ses convictions.

    Il faut cependant souligner que la campagne a souvent porté sur des sujets complètement étranger à cette fusion, notamment le maintien de la préfecture de Colmar ! Sur ce point, on ne peut que s'étonner que certains élus n'aient pas jugé utile de bien restituer les enjeux : le débat porte sur les collectivités locales, non sur la présence de l'Etat. Depuis la loi de décentralisation du 2 mars 1982, les deux sont parfaitement différenciés.
    Le préfet est le représentant de l'Etat, il est nommé en Conseil des Ministres. pour reprendre une définition officielle, il est le "dépositaire de l’autorité de l’État dans le département". Il demeure responsable de l’ordre public : il détient des pouvoirs de police qui font de lui une "autorité de police administrative". Il est le représentant direct du Premier ministre et de chaque ministre dans le département. Il met en œuvre les politiques gouvernementales de développement et d’aménagement du territoire à l’échelle du département. Sa seule intervention sur les actions de la collectivité départementale consiste en une vérification de la légalité des actes.
    Rien dans la réforme soumise au suffrage des Alsaciens ne vient contredire ou changer quoi que ce soit dans ce domaine.

    Le choix est donc simple, regroupement ou statu quo.

    A chacun d'apprécier en son âme et conscience.