Dans quel monde vivons-nous ?
On peut être ou non d’accord avec un texte ou un projet, on peut le critiquer ou le combattre… Mais là, les bras m’en tombent !
Le Comité d’Ethique vient d’en faire une belle. Voici un extrait du communiqué émis par Reuters :
“Saisi en urgence par une sénatrice, le CCNE, une instance consultative indépendante, a tiré jeudi la sonnette d'alarme sur l'inscription dans la loi d'une identification biologique réservée aux seuls étrangers.
Il estime notamment que ce dispositif fait de la filiation génétique un facteur déterminant "en contradiction avec l'esprit de la loi" française, redoute qu'il ne conduise à une "banalisation" de telles pratiques et déplore la "présomption de fraude" qu'implique le recours aux tests.“
En gros, le principal reproche du CCNE est que cette loi ne s’applique qu’aux étrangers. Faut-il rappeler à ses éminents membres que le but même de la loi est de faciliter le regroupement familial en permettant à un étranger en situation régulière de faire ainsi plus rapidement la preuve de la filiation de ses enfants ? Faut-il leur rappeler que ce recours n’a d’objet que pour les ressortissants des pays dont les états civils sont douteux voire inexistants ?
Alors, oui, elle est réservée aux étrangers et même à certains étrangers. Pourquoi faudrait-il élargir son champ d’application aux Français, alors qu’il leur suffit d’aller en mairie pour obtenir immédiatement un extrait de naissance dont personne ne songera à contester la fiabilité ?
Quant à la présomption de fraude… Il n’y a là aucune présomption, mais une certitude ! Les pays douteux sont parfaitement identifiés.
Si le projet ne devait aboutir (ce qui ne semble actuellement pas être le cas), je suggère à celles et ceux qui devront attendre de longs mois, voire de longues années (je pense à cette Rwandaise qui a du attendre 9 ans !) pour faire venir leur famille, d’adresser leurs plaintes au CCNE : Comité Consultatif National d’Ethique, 7 rue Saint-Georges, 75009 Paris.