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  • Radicalisation de l'intolérance

    A en croire le petit monde médiatico-politique, relayé par la rumeur publique, il y aurait recrudescence des actes racistes et anti-sémites.
    Je ne suis pas de cet avis, je suis persuadé que nous sommes face à une radicalisation des opinions, donc des actes. Ceux qui jusque-là se taisaient mais n’en pensaient pas moins, n’hésitent plus à exprimer leur haine : comme le disait Michel Audiard “Les cons osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.“


    La montée du Front National dans les années 80, une certaine forme d’officialisation par les urnes de l’intolérance, le sentiment de partager une opinion répandue sont les éléments déclencheurs de cet état de fait. Combien de fois n’a-t-on entendu dire que certains dirigeants d’extrême droite ne faisaient que dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas ?
    La boîte de Pandore était dès lors ouverte !
    Malheureusement, tant que persistera l’idée de recrudescence, il sera difficile de lutter efficacement contre cette situation : la radicalisation entraîne la radicalisation. Chacun défendra son camp.
    Si les actes anti-sémites soulèvent une réprobation quasi-générale, celle-ci est déjà un peu moins générale quand des lieux de cultes musulmans sont attaqués et elle est pratiquement inexistante dans les cas d’agressions ou de propos homophobes.
    Pourtant, à partir du moment où l’on s’en prend à individu pour ce qu’il est, la réaction ne devrait-elle pas être la même ? L’égalité de TOUS les êtres humains figurent pourtant en bonne place dans nos textes, nos mairies portent toujours la devise de la République sur leur fronton.

    Quand un groupe est attaqué, il se défend. Mais il ne défend que ses intérêts. Ainsi se créent des communautés, des communautés qui elles-mêmes se radicalisent : si l’on n’en fait pas partie, on y est forcément opposé !
    Pourtant c’est face à ce danger (et le mot ne me semble pas trop fort) qu’il faudrait briser les barrières, s’unir pour faire front commun. Quand un député se permet des propos aussi imbéciles que primaires dans l’enceinte même de l’Assemblée Nationale, que quelques jours plus tard il les réitère en affirmant être soutenu par ses pairs, une condamnation, aussi sincère et cinglante soit-elle, suffit-elle ? Fallait-il (et c’était mon avis) l’exclure du mouvement ? Mais dans ce cas ne participerions-nous pas à cette radicalisation que je dénonce par ailleurs ?
    La question n’est pas simple.

    Sachons être attentif à toutes les formes de discriminations et rappelons-nous toujours ces paroles écrites à Dachau par le pasteur Martin Niemöller :

    Als die Nazis die Kommunisten holten, habe ich geschwiegen, ich war ja kein Kommunist.
    Als sie die Sozialdemokraten einsperrten, habe ich geschwiegen, ich war ja kein Sozialdemokrat.
    Als sie die Katholiken holten, habe ich nicht protestiert, ich war ja kein Katholik.
    Als sie mich holten, gab es keinen mehr, der protestieren konnte.

    Quand les nazis ont arrêté les communistes, je me suis tu, je n’étais pas communiste.
    Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je me suis tu, je n’étais pas social-démocrate.
    Quand ils ont arrêté les catholiques, je n’ai pas protesté, je n’étais pas catholiques.
    Et quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne qui pouvait protester.

  • La polémique du Vendredi Saint

    Belle matière pour cette première chronique : l’ouverture des magasins en ce Vendredi Saint.
    En-dehors de toute polémique à caractère religieux, il est permis de se poser des questions quant au bien-fondé d’une telle décision.

    Les consommateurs qui se réjouissent de cette ouverture ont-ils réellement conscience des enjeux ? Bien sûr, il est agréable de pouvoir profiter de cette journée pour faire tranquillement ses courses. Mais pourront-ils encore le faire l’année prochaine ? La brèche ainsi ouverte dans le droit locale ne va-t-elle pas s’élargir l’année prochaine ? En d’autres termes, en cautionnant par leur présence cette expérience, les consommateurs se rendent-ils compte que, peut-être, l’année prochaine ce sera leur entreprise qui renoncera à ce jour férié. Se souviendront-ils alors qu’ils ont eux-mêmes, par leur attitude de cette année, contribué à scier la branche sur laquelle ils étaient confortablement installés depuis un siècle ?

    Quant aux commerçants, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Le budget de nos concitoyens n’est pas extensible : il est fort à parier que les acheteurs du Vendredi Saint ne sont que les clients habituels du vendredi, voire ceux du samedi qui ont avancé d’un jour leurs courses. Dans ce cas, le chiffre d’affaires restera le même alors que les charges liés à cette journée viendront grossir une addition déjà lourde.

    Attendons les premiers chiffres pour juger de la pertinence économique de la chose, mais restons vigilants si nous tenons à préserver notre spécificité locale.