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Le paradoxe français

Pays étrange que la France :

Quand les fonctionnaires sont en grève et donc ne travaillent pas, on appelle cela une journée d’action !

Quand seulement 40% des électeurs vont voter, les journalistes parlent (à juste titre) d’une faible participation, mais quand 10% des étudiants sont dans la rue, ils évoquent une forte mobilisation !

Sur le même sujets, les 10% d’étudiants manifestants ont droit à tous les égards de la presse. Personne ne parle de la grande majorité, sinon favorable du moins pas hostile au texte. Pas plus qu’on ne parle des nombreuses dérives constatées un peu partout (comme cet exemple que j’ai déjà eu l’occasion de relater d’un professeur de collège emmenant ses élèves mineurs participer à une manifestation sans que les parents n’en soient informés !)

Et que dire des mesures adoptées dans de nombreux pays et qui, lorsqu’elle sont proposées en France, se voient rejetées a priori ? Il n’y a qu’en France qu’on pouvait voir des motards manifester contre l’allumage des feux de voiture en plein jour au prétexte que cela nuirait à la sécurité. Faut-il rappeler que cette mesure existe depuis des années dans les pays nordiques ?

Ou encore la Constitution Européenne, jugée “anti-sociale“ alors qu’elle a été approuvée par la Confédération Européenne des Syndicats représentant 76 confédérations européennes et plus de 60 millions d’adhérents ainsi que par l’ensemble des partis socialistes européens !

Cela s’explique-t-il par le nombrilisme, voire l’égoïsme, qui nous caractérise ? Car la réputation de râleur jamais satisfait du Français à l’étranger n’est vraiment pas usurpée. Seul son petit univers l’intéresse, ce qui se passe au tour de lui au mieux l’indiffère, au pire l’exaspère.
Le Français ne s’est jamais remis de la Révolution : il n’a jamais pu accepter l’abolition des privilèges. Enfin, ceux des autres si, cela lui semble normal… mais les siens, pas touche ! D’ailleurs, ce ne sont pas de privilèges quand il est concerné : on appelle alors ces avantages des acquis sociaux. Acquis dont il saura, d’une voix vibrante, vous raconter comment ils ont été chèrement conquis…

J’allais oublier, dans la même veine, ces mouvements qui nous servent du Zola à l’approche de chaque élection. “Travailleuses, travailleurs…“, l’anachronique Arlette débarque alors de sa planète, jetant un œil affolé sur le monde qui l’entoure, semblant découvrir avec effarement une société sortie tout droit du XIXème siècle, faite de méchants patrons et de bons ouvriers… avant de replonger dans sa naphtaline jusqu’à la prochaine campagne.

Ne serait-ce pas cela en définitive, la France d’aujourd’hui : un amalgame de micro-sociétés vivant repliées sur elles-mêmes, chacune contemplant l’autre comme une bête étrange.

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