Je suis en profond désaccord avec notre Premier Ministre sur un point bien précis.
Lors de sa dernière intervention télévisée, il a évoqué le modernisme des syndicalistes français. Oups !
Nous ne devons pas vivre sur la même planète !
On peut qualifier d’un tas de manières différentes les responsables syndicaux français mais “moderne“ n’est pas le terme qui me viendrait spontanément à l’esprit.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ici l’émission consacrée par la chaîne Histoire à Edmond Maire. Le jugement de cet ancien dirigeant de la CFDT (secrétaire général de 1971 à 1988) est radicalement différent de celui du Premier Ministre : il juge ses collègues archaïques et déconnectés des réalités de l’entreprise !
Inutile de vous dire que je partage totalement cet avis.
Passons sur ceux, nombreux, issus de la fonction publiques ou d’entreprises publiques : ils parlent d’un univers qui leur est étranger !
Ceux qui viennent du secteur privé sont, pour la plupart, des professionnels du syndicalisme qui n’ont qu’une vision très approximative du fonctionnement d’une entreprise.
Et quant à la défense de service public, il y aurait beaucoup à dire. Le plus souvent cette soi-disant défense n’est qu’une réaction corporatiste visant à protéger les avantages d’un petit nombre au mépris total de l’intérêt général.
Quelle meilleure garantie peut-il y avoir pour un service de qualité que la concurrence ?
Une délégation de service publique, pouvant être retirée à tout moment si les missions assignées n’étaient pas remplies, n’est-elle pas une solution plus efficace que le maintien de structures publiques, souvent rigides ?
Enfin, un vrai service AU public, et de qualité, peut être initié par une entreprise privée. Je ne prendrais qu’un exemple, mais significatif. Une petite société, mais qui a su s’entourer de partenaires compétents, offre aujourd’hui aux petites communes la possibilité de se connecter à l’internet à haut débit et ceci pour un coût identique à celui pratiqué dans les zones urbaines par les grands opérateurs classiques ! Grands opérateurs, dont l’un a des missions de service public, qui ignorent totalement ce marché et préfèrent se concentrer sur les zones plus peuplées. Et pourtant, la continuité territoriale que l’on applique à la Corse devrait exister ici aussi : est-il normal que des zones entières soient ainsi délibérément mises à l’écart ?
Et là, bizarrement, je n’entends aucun syndicat s’élever contre cette discrimination.
Je reviendrais sur ce problème des connexions à haut débit, car là aussi il y aurait beaucoup à dire sur le manque de vision à long terme de certains responsables de collectivités locales.
Est-il utopique d’imaginer qu’un jour les syndicalistes français, à l’image de leurs collègues de TOUS les autres pays, soient de vrais partenaires de discussion ?
Est-il illusoire de penser qu’un jour ils arrêteront de prendre la France en otage pour satisfaire des intérêts particuliers ?
Qu’on ne s’y trompe pas, je ne remets pas en cause le droit de grève, je demande simplement que soit respecté le droit au travail.
Commentaires
Bonjour,
Il me semble qu'au moment de l'installation des réseaux, france tel.... était déjà en cours de privatisation partielle - parce que les manoeuvres capitalistes savent dans certains cas y aller avec le dos de la cuillère, mais y aller surement -
De plus le début de privatisation de la poste amène à ce que des bureaux de postes en milieu rural - tant pis pour les mamies ! Donc, tu vois que la continuité du service public est là remise en cause et sincèrement je vois pas quel entreprise irait investir pour quelques vieux clients, allons - le business est quelque chose de stimulant, c'est même vital pour satisfaire les besoins matériels de l'humanité - mais il faut raison garder, il ne faut pas en faire un évangil, le bien être dans la société ne passe pas que par le biz, ce sont d'autres moyens plus humanistes comme le système solidaire et républicain qui garanti le service public.
Concernant votre animosité envers le syndicalisme français et son "archaïsme", bizarre que ce qui emmerde les privilégiers sont les moyens de défense des gens modestes : les travailleurs ouvriers, déjà ils n'ont pas beaucoup de pognon, ils n'ont pas une super vie, ils ont des boulots précaires et difficiles, mais en plus il faut leur enlever le service public auquel ils contribuent majoritairement, et le syndicalisme leur petite arme pour se défendre contre des patrons peu scrupuleux voire escrocs, eh bien il y en a qui s'en attriste.
rectification, pardon pour les fautes, j'écrivais vite - concernant la poste je faisais référence à la fermeture de bureaux de poste en campagne. voila