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Les incohérences de Fabius

Laurent Fabius a encore manqué une occasion de se taire.
Si l’idée d’augmenter fortement le SMIC peut paraître généreuse, le raisonnement ne tient pas la route. D’abord, une telle augmentation entraînerait inévitablement une hausse pyramidale de l’ensemble des rémunérations.


Tant mieux, diront certains, ainsi le pouvoir d’achat des Français augmentera et ainsi la consommation pourra être relancée. Du moins c’est ce qui pourrait ressortir d’une analyse primaire, car si l’on considère la stricte réalité économique, une augmentation des salaires, donc des charges qui s’y rattachent, devrait forcément être financée par les entreprises. Et comment celles-ci pourraient-elles assumer ces charges sans augmenter leurs coûts de production, donc leurs prix ?
La seule solution pour que cette augmentation puisse réellement servir à relancer la consommation serait donc une baisse des charges équivalente, afin de ne pas pénaliser les entreprises. Et qui dit baisse des charges, dit manque à gagner pour l’état. Ce manque serait-il compensé par la relance ? Là encore, on peut en douter : la morosité ambiante n’incite guère les Français à dépenser.

Une fois de plus, Laurent Fabius manifeste une totale incompétence dans le domaine économique. Etonnant pour un ancien ministre de l’économie !
Enfin, étonnant… Pas tant que cela : souvenons-nous de la fameuse “cagnotte“, une croissance supérieure aux prévisions avait généré des recettes plus importantes que prévues (en fait d’excédent, il s’agissait d’un déficit moins important qu’escompté). A cette époque déjà, Laurent Fabius avait détonné en demandant publiquement à quoi allait bien pouvoir servir ce soi-disant excédent ! Tous les experts économiques avaient été stupéfaits par cette interrogation : il semblait tellement évident à tout le monde que ces rentrées inattendues devaient servir à alléger la dette. A tout le monde ? Non, pas à Laurent Fabius.

Pour la petite histoire, voici ce qu’en disait à l’époque Alain Lipietz, membre de cette gauche plurielle à laquelle appartenait également Fabius :
Fabius gère extrêmement mal la politique budgétaire. Alors qu’il aurait dû réduire plus rapidement le déficit quand la croissance était à 4 %, il a préféré redistribuer la “ cagnotte ” (qui n’était rien d’autre qu’une réduction du déficit anticipé !) sous forme de baisses d’impôts. C’était une erreur : il faut toujours se désendetter quand on le peut. De plus, les baisses d’impôt ont elles-mêmes été très mal gérées. Elles ont été concentrées sur les cadres supérieurs alors que les salariés pauvres avaient besoin d’augmenter leur pouvoir d’achat. L’ambition de la majorité plurielle est de réussir l’alliance entre les classes moyennes et les classes populaires. Cette stratégie, Fabius va la faire échouer en privilégiant surtout les intérêts des classes moyennes supérieures.

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