Nous nous plaignons suffisamment de l’image caricaturale des hommes politiques que véhiculent souvent les médias, alors quand le hasard m’a conduit sur un blog qui offre enfin une approche différente, je n’ai pas pu m’empêcher d’en partager l’adresse.
Certains d’entre vous le connaissent à travers ses articles ou son émission hebdomadaire (Arrêt sur image, France 5, le dimanche à 12h35). Daniel Schneidermann est quelqu’un qui m’agace par son côté “je sais tout et j’ai toujours raison“, mais il a néanmoins le mérite d’essayer d’être objectif, quelles que soient ses opinions personnelles.
J’ai découvert par hasard son blog, je l’ai parcouru et sa manière de traiter l’actualité m’a semblé très différente de tout ce que l’on peut lire ou entendre ailleurs. A titre d’exemple, voici deux extraits, l’un concernant un homme politique dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne le porte pas dans son cœur, et l’autre, une personnalité pour laquelle il n’a jamais caché sa sympathie
“…Christelle a pu rencontrer le gardien de la tour, qui vit à l’étage du dessous, et a assisté à toute la scène. Et ce que nous raconte le gardien, et que n’ont pas montré les caméras, c’est que le mot "racaille", le mot qui a embrasé les banlieues, a été soufflé à Sarkozy par la dame. C’est elle, raconte le gardien, qui interpelle le ministre, d’un "quand nous débarrassez-vous de cette racaille ?" Et Sarko répond ce que les télés ont montré.
Qu’est-ce que ça change ? A vous de décider. Sarko a bien prononcé ce mot, démagogique dans la bouche d’un ministre de la République, et dangereux parce que stigmatisant. Peut-être avait-il prémédité de le prononcer. Mais dans l’instant, il ne faisait que reprendre le mot qui lui était soufflé par la vox populi. Sarko est peut-être un pyromane par calcul politique. Mais ce jour-là, à Argenteuil, il fut aussi un pyromane par réflexe.
Accessoirement, ce que Christelle a aussi appris, c’est que cette fameuse visite ne s’est pas résumée à essuyer des jets de projectiles divers. Sarko a aussi longuement discuté avec des habitants et des jeunes de la cité, qui en conservent un souvenir ému. Certains de ces jeunes ont ensuite été invités à le rencontrer au ministère de l’Intérieur. Les télés étaient là, pendant ces discussions. Elles n’en ont rien montré. Sarko se prenant des cailloux, c’est une image. Mais le pyromane avec une allumette dans une main, et un seau d’eau dans l’autre, il faut croire que c’est une image trop compliquée.
Sur notre plateau, Françoise Laborde, présentatrice-joker des journaux télévisés de France 2, n’exclut pas qu’il puisse y avoir un peu d’anti-sarkozysme à la rédaction de France 2.
Fallait-il, pour contre-balancer l’image des cailloux et la séquence "racaille", montrer aussi que Sarko avait discuté en toute tranquillité avec des jeunes ?…“
“Mais personne… pour rappeler à Hubert Védrine tout ce qu’on ne savait pas, et que des milliers de gens ont bel et bien découvert en 1994, au crépuscule du règne. La photo de la poignée de main de Mitterrand à Pétain, cette photo qui fut pour moi une véritable gifle, dont je ne me suis jamais vraiment remis, n’était pas connue. Pas de moi, en tout cas. L’amitié jamais reniée avec Bousquet, chef de la police de Vichy, le rôle joué en sous-main par Mitterrand président pour éviter un procès au septuagénaire Bousquet, tous ces détails précis, n’étaient pas connus…“
Alors, rien que pour cette manière personnelle d’aborder l’actualité, d’arriver à passer outre ses propres préjugés, ce blog vaut le détour pour ceux qui s’intéressent à l’actualité et aux médias.
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