Il est parfois intéressant de jeter un regard sur le passé. Notre mémoire est sélective : qui se souvient d’évènements qui se sont déroulés, il y a un quart de siècle ?
1983. François Mitterrand est président depuis mai 81. Parmi ses promesses électorales, l’une des plus importantes concernait le chômage : il l’avait affirmé, avec lui la France ne passerait pas le cap des deux millions de chômeurs. En 1983, ce seuil sera dépassé malgré l’embauche massive de fonctionnaires !
Après les étudiants en médecine, en février, c’est l’ensemble des étudiants qui manifeste contre la réforme de l’enseignement supérieur en mai.
Les premières élections locales après la présidentielle, voient l’opposition prendre une trentaine de villes à la gauche. A Paris, les listes soutenant jacques Chirac remportent les vingt arrondissements.
En matière économique, les choses ne vont pas au mieux : suite au choc pétrolier, la France adopte une politique de rigueur. Le franc est dévalué. Le taux du livret A est baissé. Les taxes sur le tabac et l’alcool augmentent. Il est désormais impossible de changer plus de 1 500 francs en devises étrangères par an, les cartes bancaires sont bloquées à l’étranger et les transferts à l’étranger doivent être justifiés et sont également limités à 1 500 francs. Concernant ce dernier point et pour la petite histoire, cette mesure a failli me faire manquer un concert auquel je tenais à assister à Bruxelles : les places étaient prises d’assaut et les formalités s’éternisaient… Sans la compréhension du directeur de l’Office de Promotion du Tourisme Belge qui avait bloqué ma place et réservé ma chambre d’hôtel avant d’avoir reçu le paiement, mes vacances tombaient à l’eau.
C’était il y a 25 ans… Etonnant, non ?
La suite nous la connaissons, deux autres dévaluations suivront, la bourse sera au plus haut alors le pouvoir d’achat des salariés baissera et qu’apparaîtra une nouvelle catégorie de population : les nouveaux pauvres. Le premier ministre était alors Laurent Fabius.
Tout cela m’a donné envie de retrouver les fameuses 110 propositions du candidat Mitterrand. Avec le recul, et en les rapprochant des faits évoqués plus haut, elles ne manquent pas de sel :
18 - 150 000 emplois seront créés dans les services publics et sociaux en vue d’améliorer les conditions de travail et les capacités d’accueil au public (santé, éducation, P et T, etc.). 60 000 emplois d’utilité collective seront mis à la disposition des associations et des collectivités locales.
20 - Le franc sera défendu contre les manœuvres spéculatives. Le développement industriel et agricole et les économies d’énergie rendront la croissance moins tributaire des importations. D’ici 1990, la part du commerce extérieur dans le PIB sera ramenée en dessous de 20 %.
26 - L’épargne sera fortement encouragée. Un livret A par famille sera indexé sur les prix. Les taux d’intérêt des autres dépôts seront relevés. La réforme des circuits financiers permettra l’affection de l’épargne des Français aux investissements considérés comme prioritaires par le plan.
Sans commentaire !