Aurons-nous enfin une télévision publique digne de ce nom, débarrassée de ses vieux démons (copinage, tractations de couloirs, placards dorés…) ?
La nomination par le Parlement du président de France Télévision devrait donner à celui-ci une vraie et incontestable légitimité. Car c’est bien au Parlement qu’il reviendra de décider in fine : si le président de FT est nommé en Conseil des Ministres, cette nomination est soumise à avis conforme du CSA et doit être approuvée par les 3/5 du Parlement. Ce sont donc bien nos élus qui trancheront, et à une large majorité.
L’opposition a décidé de saisir le Conseil Constitutionnel, considérant que cette nouvelle disposition était "liée au fait du prince". Ce motif me semble étonnant : est-ce un refus de certains députés de prendre leurs responsabilités ? Car pour atteindre les 3/5, il est clair que le candidat ne pourra être nommé sans une partie des voix de l’opposition. Et seule une personnalité incontestable et indépendante pourra faire cette quasi-unanimité. Comment critiquer sa nommination après cela ?
Reste la sortie de Noël Mamère : "Lorsque vous aurez voté, vous aurez institué une télévision à la botte qui sera la risée des grandes démocraties" ! Il sait de quoi il parle : n’a-t-il pas vécu de l’intérieur cette “télévision à la botte“, celle des années Mitterrand, qui a vu le licenciement ou la mise à l’écart des responsables jugés trop indépendants et l’arrivée de dirigeants et journalistes plus en accord avec le pouvoir en place.
Heureuse époque où la création de nouvelles chaînes se décidait à l’Elysée, sans que personne ne trouve à y redire (!), où la présidence de l’une de ces chaînes était confiée à l’un des plus proches collaborateurs du Président sans que cela soulève la moindre interrogation (re!).
En ce temps-là, Noël Mamère présentait le journal de 13h d’Antenne 2…