Le récent rapport de la Cour des Comptes sur les comptes et la gestion du budget de l’Elysée apporte des démentis à un certain nombre d’affirmations de l’opposition. A en croire cette dernière, les sondages commandées par la Présidence ne serviraient qu’à donner du travail à des officines amies (ce qui remet en cause le sérieux de leurs enquêtes), le Président de la République confond allègrement dépenses privées et publiques, ils profitent de ses voyages officiels pour s’accorder des vacances au frais du contribuable, et j’en passe…
Mais qu’en est-il réellement ? J’ai lu le rapport, de la première à la dernière page !
Sur les sondages :
«Vos services ont publiés le 12 octobre 2009 un appel public à la concurrence sur un marché relatif à la réalisation de prestations d’études et de sondages d’opinion.
Les offres ont été jugées en fonction de critères techniques (70%) et de prix (30%). Trente six sociétés ont reçu un dossier de consultation. Douze ont déposé des offres dont les plus importants instituts de sondages français. Seuls quatre ont remis des offres pour les trois lots. L’examen per la Cour du rapport de présentation fait ressortir une analyse approfondie des dossiers de propositions. S’agissant du prix, les trois titulaires étaient les moins chers des candidats les mieux notés sur la valeur technique des offres.
Vos services ont donc réalisé un sérieux effort de rationalisation et d’économies dans les relations contractuelles qui les lient à des cabinets de conseil en stratégie et des instituts de sondage. C’est un progrès qu’il convient de souligner.» (pages 3 et 4)
Sur les déplacement privés
«La Cour avait recommandé, pour vos déplacements privés, d’utiliser l’avion militaire qui vous accompagne à vide pour servir en cas d’urgence, à charge pour vous de rembourser votre passage, sur la base des tarifs commerciaux. Cette recommandation est appliquée depuis l’été 2009.»
Sur les dépenses privées
La Cour a pris acte «des instructions que vous aviez donné pour que les factures relatives aux dépenses privées vous soient directement transmises pour règlement par vos soins…
Depuis l’été 2009, vous payez directement vos dépenses de nature privée sans que la Présidence en fasse l’avance…
Par ailleurs, la Cour a pris acte du remboursement par vos soins, en novembre 2009, de l’intégralité des achats privés qui avaient été effectués au cours des six premiers mois de 2009, c’est-à-dire avant la publication du rapport de la Cour sur la gestion 2008 (9 645,55€).
Désormais, la séparation entre vos propres achats et les dépenses publique est étanche.»
Enfin, concernant la suppression de la traditionnelle “Garden Party“ (tradition pas si ancienne, puisqu’elle a été instaurée par Valéry Giscard d’Estaing) :
«La Cour souligne que votre décision d’annuler la “Garden Party“ du 14 juillet 2010 se traduira par une économie nette de 656 033€ puisqu’aucune indemnité d’annulation n’est à verser dans la mesure où aucun acte d’engagement n’avait été signé à la date de votre décision.» (page 3)
-
-
Une alimentation déséquilibrée, facteur de violence ?
Et si l'alimentation avait sa part dans l'augmentation de la violence ? L'idée n'est pas nouvelle, mais elle commence à être prise au sérieux.
Une émission d’une chaîne anglaise : un chef se penche sur les habitudes alimentaires des jeunes anglais. Entre les saucisses de dinde (qui contiennent plus de graisses que de viande), les fritures en tout genre, les boissons sucrées… il y a toute une éducation à refaire. L’exemple le plus frappant est celui d’une famille d’anglais moyens, parfaitement dans la norme, dont le fils, d’une dizaine d’années, est particulièrement turbulent, agressif. Après quelques jours d’adaptation, quand les nouvelles habitudes alimentaires sont à peu près acquises (suppression des boissons à haute teneur en sucre et remplacement des aliments industriels au profit de produits frais), le changement d’attitude du garçon est frappant : il est devenu beaucoup plus calme et sociable. Dans un premier temps, tout le monde met ce changement sur le compte des nouvelles règles adoptées la famille (repas pris en commun, dans le calme). Mais lorsque ses parents, pour le récompenser de ses efforts, lui accordent, à titre exceptionnel, son repas favori (à savoir, les cochonneries citées plus haut), ils voient avec stupeur leur petit ange retrouver ses vieux démons ! Et là, le déclic se fait : ses accès de violence seraient-ils liés à l’alimentation ?
Et bien, il semblerait que tel est, effectivement, le cas. Qui plus est, de nombreux scientifiques se sont, depuis quelques années, penchés sur la question. Une étude est même en cours à l’Institut Royal pour Jeunes Délinquants de Polmont, la prison la plus violente d’Ecosse. Les prisonniers, volontaires pour l’expérience, sont divisées en deux groupes : le premier reçoit des compléments alimentaires (vitamines, minéraux et acides gras essentiels), le second des placebos. Les gardiens, qui ne connaissent bien évidemment pas les jeunes prisonniers recevant le traitement, notent scrupuleusement la moindre infraction (pouvant aller de “simples“ propos violents à l’agression physique). Le résultat de cette étude, prévue sur trois ans, permettra peut-être de confirmer que les déséquilibres nutritionnels sont l’une des causes de la violence.
C’est, en tout cas, le constat qu’a fait un chercheur en nutrition et en criminologie de l’université d’Oxford qui a publié, en 2002, les résultats d’un essai similaire mené sur plus de 200 jeunes prisonniers d’Aylesbury : ceux qui ont reçu des compléments alimentaires ont commis nettement moins d’actes de violences que ceux du groupe témoin.
Une expérience similaire a été menée en Virginie, par un professeur de sociologie de l’Université de Californie. Après l’avoir menée, lui aussi, en milieu carcéral, il l’a étendu à huit établissement scolaires, touchant ainsi 8 000 adolescents. Là, pas de compléments alimentaires, mais une modification radicale des menus des cantines (moins de viande, plus de légumes et de céréales) et la suppression de distributeurs de sodas et de barres chocolatées. Là encore, les actes de violence ont notablement diminué. Mais cela reste une expérience et il n’est donc pas possible d’en tirer les mêmes conclusions qu’avec une étude en double aveugle, basée sur un protocole scientifique très strict. Malgré tout, les résultats sont bien réels.
Ne simplifions pas le problème. Si les études confirment ce que l’on croit commencer à comprendre, cela ne voudra pas dire qu’une meilleure alimentation permettra de résoudre le problème de la violence. Celui-ci dépend de nombreux autres facteurs. Mais, comme le problème est complexe, la découverte de l’une de ses causes pourra permettre de l’aborder de manière plus complète et plus efficace. Des thérapeutes l'ont déjà bien compris : dans un récent entretien télévisé, un psychiatre expliquait comment il avait pu arrêter à donner certains médicaments à des patients qui avaient modifié leur régime alimentaire ! Reste le problème économique : imaginez que les Français, premiers consommateurs de tranquillisants au monde, deviennent soudain adeptes d'une alimentation saine et renoncent aux barres chocolatées, aliments riches en graisse, sodas et autres boissons énergisantes …c'est tout un pan (important) de l'industrie agro-alimentaire et pharmaceutique qui serait en péril ! -
Hypocrisie
En suivant l’audition à l’Assemblée Nationale de Rémy Pflimlin, président désigné de France Télévision, je ne peux que relevé l’hypocrisie flagrante d’un certain nombre d’élus.
Ces élus dénoncent le mode de désignation du nouveau président, à savoir la nomination par le Président de la République, soumis à l’avis conforme du CSA et, enfin, à la ratification par le Parlement. Ils y voient un recul, une mise en cause de l’indépendance pour ne pas dire la mise sous tutelle de l’état de France Télévision, par rapport au système en vigueur précédemment.
Quel était ce système ? La nomination du président de la télévision publique par le seul CSA. Sans implication du politique. C’est là où je parle d’hypocrisie.
Sans implication du politique ? Qui peut sincèrement y croire ? Les membres du CSA sont nommés par les instances politiques : trois membres sont nommés par le Président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l’Assemblée Nationale. Il n’y a pas plus politique ! Pourtant, personne, même l’opposition, ne met en doute son indépendance. Au contraire, devrais-dire, puisque cette même opposition considère que le maintien du système de nomination antérieur garantirait l’indépendance de l’audiovisuel publique. Première contradiction, le président du CSA, nommé par le Président de la République, serait indépendant alors que le président de France Télévision, nommé par le même, ne le serait pas. Bizarre !
Ensuite, c’est méconnaître (mais je ne puis y croire) le véritable fonctionnement des précédentes nominations. Que n’a-t-on entendu alors ! Tel candidat annoncé comme “candidat de l’Elysée“, tel autre disqualifié avant même d’avoir présenté son projet, le nom du président largement diffusé dans la presse avant son audition… bref, un “choix“ du CSA qui posait bien des questions. Et dont, au final, personne n’imaginait une seule seconde qu’il fut le fruit des auditions (de façade ?) du CSA.Hier, l’Elysée choisissait son candidat et le faisait savoir discrètement au CSA, aujourd’hui le Président de la République le désigne au grand jour. Hier le candidat de l’Elysée était “officialisé“ (ou non, cela a pu arriver) par le CSA, aujourd’hui le CSA se prononce en connaissance de cause. Et il peut s’opposer à cette nomination. Il peut s’y opposer d’autant plus facilement que cela passerait pour un “courageux acte d’indépendance“. Et, au final, le dernier mot appartient à la représentation nationale, tenu à l’écart jusque là.
D’où cette simple question : les choses ne sont-elles pas plus claires aujourd’hui ? Moins hypocrites ?
En ce qui me concerne, la réponse ne fait aucun doute !Le refus des groupes d’opposition de prendre par au vote me semble donc du plus grand ridicule. Mais peut-être préfèrent-t-ils les tractations de couloir, plus dans leur culture ?