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Emplois jeunes… d'avenir ?

En 2010, le taux d’emploi des moins de 25 ans était de 30,2% en France, contre 42% en Suède, 46,4% en Allemagne et de 48% au Royaume-Uni. 

Le PS propose de 300 000 “emplois jeunes d’avenir“ pour une durée de 5 ans, rémunérés au SMIC, financés à 75% par l’Etat et créés dans le secteur non marchand.

En 1997 déjà, 350 000 “emplois jeunes“ avaient été créés. Rappelons au passage que se sont 360 000 emplois dans le secteur public et 360 000 dans le secteur privé qui avaient été annoncés lors de la campagne électorale précédente.

Quel en a été le bilan ?

Positif selon Martine Aubry qui déclare que « l’avantage de ces emplois est qu’ils ont marché» car « 80% des ces jeunes ont aujourd’hui un emploi ». Ce n’est pas faux. Mais peut-on raisonnablement affirmer que c’est grâce à ce dispositif (arrêté depuis près de 10 ans) que ces 80% ont aujourd’hui un emploi ? Ceux qui ont pu en bénéficier alors ont aujourd’hui entre 30 et 40 ans : ils sont donc dans la tranche d’âge où le taux d’emploi est le plus élevé (plus de 82% pour les 25-49 ans en 2009). Je pourrais même, perfidement, faire remarquer qu’avec 80%, ils sont en dessous de la moyenne nationale de 82%.

Plus sérieusement, ce n’est pas leur situation actuelle qui reflète l’efficacité de ce dispositif. Ce qu’il faut prendre en considération, c’est leur situation à la fin de leur “emploi jeune“. Et là, les chiffres sont sans appel : selon un sondage de la CFDT, 50% des emplois-jeunes en fin de contrat ne savaient pas de quoi leur avenir serait fait. C’est à dire qu’ils n’avaient aucune proposition, que leur contrat ne débouchait sur rien. A quoi il faut ajouter qu’environ 15% des emplois jeunes ne répondaient à aucun besoin réel, que 75 000 de ces jeunes occupaient une fonction créée pour la circonstance et destinée à disparaître à la fin de leur contrat (agent d’ambiance, conseiller et animateur environnement, médiateur familial…), une fonction dans laquelle il n’y avait donc aucun avenir. Je rappelle que, dans l’esprit de ceux qui ont imaginé ce dispositif, il devait servir de tremplin.. Le tremplin manquait singulièrement de ressorts.

En 2002, le dispositif coûtait 5,6 milliards d’euros soit environ 15 000 euros par emploi. Pour le financer en 2012, le PS propose de revenir sur la réforme de l’ISF et/ou de supprimer l’exonération des heures supplémentaires. Que n’a-t-on entendu sur ce dernier point ! Je peux en parler en connaissance de cause, j’en ai profité avant d’être à mon compte. Cette mesure m’avait permis de toucher près de 200 euros de plus par mois. Est-il vraiment raisonnable d’amputer le pouvoir d’achat de ceux qui en bénéficient et qui sont le plus souvent au bas de l’échelle des salaires ? Quant à la réforme de l’ISF, les chiffres sont connus, elle ne couvrirait même pas les deux tiers des dépenses générées par les emplois jeunes d’avenir.

Le seul point positif de la mesure est de faire baisser les statistiques du chômage pour un temps, de soulager les comptes de l’assurance chômage et d’améliorer, provisoirement, les finances des bénéficiaires (ce qui, en soit, n’est pas une mauvaise chose).

5 ans serait la durée de ces contrats. C’est au bout de ces 5 ans que le dispositif fonctionnera à plein. 5 ans, c’est également la durée du mandat présidentiel et de la législature. 300 000 jeunes sortis des statistiques du chômage permettraient de présenter un beau bilan… Faut-il chercher plus loin ?

 

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