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Eva Joly, le 11 novembre et l'Europe

Décidément, Madame Joly ne rate pas une occasion !

Une fois de plus, elle n’a rien compris : «Je voudrais (...) que nous arrêtions de penser que c’est l’Allemagne qui a perdu la guerre, que c’est la France qui l’a gagnée, et que nous nous concentrions sur l’essentiel, l’espoir européen». 

A-t-elle déjà participé à une cérémonie du 11 novembre ? A lire ses réactions, on pourrait fortement en douter : il y a bien longtemps que le sens de la commémoration a changé ! Il y a bien longtemps que l’on ne commémore plus la victoire, mais le retour de la paix. Il y a bien longtemps que la cérémonie a perdu son caractère guerrier et revanchard (comme cela a pu être le cas dans l’immédiat après-guerre) pour devenir un hommage à ceux qui ont donné leur vie, quelque soit leur nationalité. C’est bien ainsi que l’entendait le Président Sarkozy lorsqu’il invitait la Chancelière Merkel à la cérémonie du 11 novembre 2009.

La volonté de Madame Joly d’en faire une “journée européenne pour la paix“ est une autre preuve de sa méconnaissance des diverses pratiques européennes. Peut-on sérieusement imaginer imposer cette idée à nos partenaires ? Je ne vois pas nos voisins allemands adopter une telle journée, alors que le 11 novembre est traditionnellement le jour d’ouverture de… la saison carnavalesque !

Et, bien qu’en France cette date passe généralement inaperçue, il existe déjà une journée de l’Europe. C’est le 9 mai !

Après avoir essayé de nous convaincre que la France était le dernier pays à célébrer sa fête nationale par un défilé militaire (alors que c’est le cas de la plupart de nos voisins, comme je l’ai montré dans un précédent article), Madame Joly a, une nouvelle fois, fait preuve d’un surprenant manque de connaissances, tant de nos traditions que des pratiques de nos partenaires européens. Sur ce dernier point, je me garderais bien de lui jeter la pierre : elle est loin d’être la seule dans ce cas ! Le monde politique, dans son ensemble, manifeste la même méconnaissance voire la même indifférence : dans l’ordre protocolaire, les députés européens arrivent au quatorzième rang, derrière les députés nationaux et les sénateurs, alors que les lois qu’ils votent priment sur celles votées par notre parlement national. Pour nombre d’entre eux, devenir député européen relève davantage d’une mise à l’écart ou d’une pré-retraite dorée que d’un réel engagement. Et sur la manière dont l’Europe est traitée par les médias français, il y aurait beaucoup à dire : les journaux télévisés ne nous épargnent aucun incident à l’Assemblée Nationale, mais combien de fois a-t-on pu voir un débat au Parlement Européen ? Les présidents des différents groupes de l’Assemblée ou du Sénat sont régulièrement invités à s’exprimer, mais qui connaît Joseph Daul, le président français du groupe majoritaire au Parlement Européen ?

Sur ce plan-là, Madame Joly n’est donc guère plus à blâmer que ses “confrères“, si ce n’est qu’elle représente un parti qui se veut européen : ne s’appelle-t-il pas Europe Ecologie ?

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