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La "bombe atomique" de Boutin

«L’UMP a bloqué, l’Elysée a bloqué, tout le monde a bloqué, c’est stupéfiant !».

Elle vit sur quelle planète, la passionaria du catholicisme moyenâgeux ? Elle s’enfonce : «Monsieur Copé l’a dit très clairement, une seul signature, un seul candidat…». Est-il vraiment anormal qu’un parti politique, quel qu’il soit, demande à ses membres d’apporter leur soutien son candidat ?  Et qu’il leur demande de ne pas donner leur signature à une adversaire déclarée ?
Car Christine Boutin a fait un choix, un choix clair et assumé, celui de se poser en adversaire de Nicolas Sarkozy. Un choix qui ne date pas d’aujourd’hui : avec ses prises de position relevant d’une morale d’un autre âge et d’une vision de la société totalement dépassée, ses sbires et elle sont depuis longtemps entrés dans l’opposition.

Et que dire de la méthode qui consiste à annoncer : «Si je n’ai pas mes signatures, je vais lancé une bombe atomique dans la campagne de Nicolas Sarkozy !» ?
«Ce n’est pas une menace, c’est une vérité…» qui sera révélée fin février, si elle n’obtient pas ses signatures. Cela s’appelle du chantage, elle a beau s’en défendre. Le présentateur le lui fait remarquer : «Vous menacez directement le Président de la République». «Pas du tout, je menace le système qui actuellement verrouille tout !». Cette chose “énorme“ qu’elle s’apprête a révéler pourrait donc, selon ses dires, remettre en cause le système politique. D’un autre côté, si elle obtenait ses 500 signatures, il n’y aura pas de révélation… Suis-je le seul à trouver cette manière de procéder abjecte ?

Elle est extrêmement claire : si elle obtient satisfaction elle saura parfaitement s’en accommoder de son “terrible secret“. Et profiter ainsi d’un système qu’elle dénonce ! Où est la cohérence dans tout cela ?
Le courage, le vrai, celui que revendique cette “grande résistante“, serait de dire ce qu’elle a à dire maintenant. Mettre des conditions à son silence est d’une bassesse, d’une ignominie sans égal.

Est-il utile de préciser que, contrairement aux autres élections, dans le cas des présidentielles, les candidats ayant obtenu moins de 5% des voix au premier tour bénéficient du remboursement de leurs frais de campagne dans la limite de 4,75% du montant du plafond des dépenses autorisées (16,851 millions d’euros au premier tour) soit, au maximum, 800 422,50 euros. L’observateur cynique pourrait faire remarquer qu’une campagne de publicité nationale d’une valeur de 800 000 euros, remboursée par le contribuable, est une occasion en or pour un micro parti. Un micro parti qui n’a pas, aujourd’hui, les moyens de faire une véritable campagne de terrain auprès des élus pour décrocher ses 500 signatures. Un micro parti qui a donc impérativement besoin de cette manne financière.

Mais je laisse ces remarques perfides à cet observateur cynique ! Pour ma part, je me contente de me poser des questions, notamment celles-ci : Le chantage est-il une valeur chrétienne ? La vérité, quelle qu’elle soit, ne doit-elle pas passer avant toute autre considération ?
La blanche armure de “Christine d’Arc“ paraît dors et déjà singulièrement maculée de boue.

Elle aura fait le buzz. Il lui permettra d’obtenir ses 500 signatures. Son statut de victime auto-proclamée lui vaudra sans doute de récolter quelques voix supplémentaires. Se vautrer dans la fange lui aura donc été bénéfique et au diable les principes : Paris valait bien une messe, les présidentielles valent bien quelques reniements ! Après tout, il y en a un bel exemple dans son livre de chevet, celui qu’elle a brandi lors d’une mémorable session de l’Assemblée Nationale. Mais dans son cas, pas sûr que le pardon lui soit accordé !

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