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Et si l’écologie “forcément de gauche“ était à bout de souffle ?

En France, le mouvement écologiste affiche clairement ses limites : essentiellement urbain, il n’est pas vu d’un très bon oeil dans les zones rurales. Des zones rurales généralement classées plutôt à droite. 

Le récent accord législatif entre EE-les Verts et le PS n’arrange pas les choses : voter écologiste c’est clairement voter socialiste ! Le choix est limité, pour ne pas dire inexistant. La situation semble bloquée.

Peut-être faut-il regarder au-delà de nos frontières pour trouver une autre voie. Plus précisément chez nos voisins helvétiques.
Les dernières élections ont vu la baisse des Verts traditionnels au profit des Vert’libéraux.
Charly Schwartz, du Parti vert’libéral genevois, utilise une belle image lorsqu’il évoque ce qui distingue son parti des ëcologistes “traditionnels“ : «on parle du combat des pastèques et des concombres : les pastèques sont vertes à l’extérieur et rouges à l’intérieur, les concombres sont verts de partout. Nous, nous préférons le concombre» et il revendique un positionnement original en réfutant le “ni droite ni gauche“ cher à Antoine Waechter, l’un des fondateurs des Verts. Il préfère se réclamer de droite ET de gauche.

Ce qui peut être valable en Suisse, dont le gouvernement fédéral est, traditionnellement, d’union nationale rassemblant tous les partis, ne l’est évidemment pas en France qui reste, envers et contre tout, fidèle à son clivage gauche-droite.

De fait, en creusant un peu, il est facile de voir que les Vert’libéraux sont assez proches, sur bien des points, de nos radicaux à cheval sur les deux camps. Sur un certain nombre de points, leur programme est proche de celui de nos Verts, mais sur d’autres il est radicalement opposés.
Ainsi, ils sont favorables à un revenu universel qui remplace tout le système d’allocations et de prestations mais qui ne serait ouverts qu’aux Suisses et aux étrangers y résidant depuis plus de huit ans, à une immigration ciblée (pour une main-d’oeuvre hautement qualifiée), au remplacement de la TVA par une taxe sur les énergies non renouvelables, à la dépénalisation du cannabis, au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, à la parité entre les sexes dans les institutions…
Hostiles au nucléaire, ils n’exigent pas la fermeture des centrales mais simplement leur non-renouvellement.
Contre les OGM dans l’agriculture, ils en admettent l’expérimentation dans le cadre de la recherche médicale.
Aux incitations aux économies d‘énergie, ils préfèrent proposer un programme de “fin du gaspillage“ estimant que l’on peut parfaitement conserver son mode de vie en consommant, non pas moins, mais mieux.

Quelques unes de leurs propositions feraient se dresser les cheveux sur la tête de nos écologistes, partisans de l’interventionnisme de l’état et des subventions tout azimut :
"L’éducation des enfants doit être compatible avec l’exercice d’une activité professionnelle, sans pour autant surcharger l’Etat."
"Nous voulons mettre notre pays sur les rails de la société à 2’000 Watts et conserver notre qualité de vie en baissant fortement notre consommation d’énergie. Ce but ne devrait pas être atteint par des interdits ou des subventions, mais grâce à des incitations financières libérales."
Et ils osent même parler d’identité :
"La culture est aussi un facteur d’identité. à l’heure de la globalisation et de mutation, l’encouragement à des formes de cultures porteuses d’identité est, pour les Vert’libéraux, essentiel."

Chez nous le même reflux semble menacer les verts-roses : il serait dommage qu’une alternative ne puisse être proposée lors de l’élection présidentielle d’autant que sur les questions écologiques Corinne Lepage n’a plus à faire ses preuves, sa longue expérience (tant politique que professionnelle) dans ce domaine plaide en sa faveur.

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