Les militants de l’UMP ont-ils vraiment conscience de ce que signifie parrainer un candidat à la présidence du mouvement ? J’en doute fort ! Surtout quand on voit le forcing fait en faveur des deux principaux candidats qui, à ce jour, ont certainement largement dépassé le nombre de parrainages requis.
Ne confondons donc pas cette “présélection“ avec l’élection elle-même. Serait-il bon pour la vie du parti de ne voir s’opposer en finale que deux candidats ?
Ne faudrait-il pas un débat plus large, plus ouvert ? Car, quelque soit la sympathie personnelle que l’on peut avoir pour l’un ou l’autre (ou les deux) favoris des sondages, force est de constater que ni l’un, ni l’autre ne sont porteur de véritables changements. Et c’est bien là le problème : un parti peut-il évoluer sur des idées d’une autre époque ? La politique à foncièrement changé, seuls les leaders politiques ne l’ont pas encore compris. Ne leur jetons pas la pierre : ils évoluent dans un milieu relativement fermé, dans lequel il est difficile d’avoir le recul nécessaire. Même s’ils sont convaincus de l’avoir ! Ils le répètent à l’envie : ils sont à l’écoute du terrain, ils rencontrent les Français, ils entendent leurs doléances… Certes. Mais ce terrain, ce sont les fédérations, ces Français des militants ou sympathisants, leurs doléances des récriminations de personnes engagées et partiales. Et pour parler clairement, sont-ils vraiment aussi légitimes que cela pour assurer la présidence d’un parti à la déliquescence duquel ils ont, l’un et l’autre, fortement contribué ?
François Fillon, premier ministre et donc, de fait, chef de la majorité, n’a pas su, à un moment où cela était indispensable, communiquer sur les réformes entreprises ? Il n’a pas su maîtriser l’incroyable cacophonie de ses ministres se répandant dans les médias. Et le résultat est sans appel : l’UMP a perdu les deux tiers de ses adhérents qui ne comprenaient plus rien à la politique menée.
Jean-François Copé a pris les rênes d’un mouvement à la dérive, il a tenté de redresser la barre… Sans grand résultat, le mal était fait. Il était profond. A son passif, des élections toutes perdues ! Il ne peut en porter seul la responsabilité, elle est largement partagée par le chef du gouvernement et des responsables qui n’avaient pas compris les profondes mutations de notre société : il n’est de pire aveugle que celui qui ne voit pas voir !
Nous nous trouvons donc face à deux candidats qui ne peuvent incarner le futur, tant leur passif les ancrent dans le passé. Tous deux ont également en commun leur position, intenable, du “ni, ni“ : ni gauche, ni FN. Intenable, car il viendra bien un jour où le cas se posera de manière criante. Et ce jour-là, pourra-t-on continuer à pratiquer la politique de l’autruche ?
Reste un dernier point, non négligeable, ces deux candidats sont issus de la même mouvance gaulliste qui, qu’on le veuille ou non, est aujourd’hui minoritaire. Là encore, un non choix !
Quoi qu’il en soit, et dans l’intérêt même du débat démocratique interne à l’UMP, il me semble important, et sans préjuger des résultats futurs de l’élection du ticket présidentiel (car, je le rappelle une fois de plus, l’élection porte sur trois personnes : le président, le vice-président et le secrétaire général), que les “petits“ candidats puissent être présents et exposer leurs projets respectifs lors de l’élection proprement dite.
A titre personnel, je serais heureux d’entendre ce qu’ils ont à proposer.
Il est encore temps d’apporter votre parrainage à un autre candidat que ceux que veulent imposer les médias, cela n’aura évidemment aucun incidence sur votre vote définitif. Mais cela permettra de donner un peu plus de vigueur au débat interne.