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  • L'heure du choix…

    La vie est faite de choix. Des choix qui, souvent, ne sont ni faciles, ni évidents. Une fois de plus, l’heure est au choix !

    Lorsque je me suis engagé en politique, au milieu des années 80, le choix était simple, des quatre grandes familles politiques de l’époque, trois ne correspondaient en rien à mes convictions : le parti communiste menait un combat d’un autre âge, le parti socialiste avait une image vieillotte et quelqu’un venant d’un milieu populaire n’y avait pas vraiment sa place et le RPR défendait des positions sur l’Europe à l’encontre des miennes. Et je n’ai jamais eu une âme de godillot !

    Restait donc le centre, c’est à dire l’UDF. Mais là, un choix s’imposait aussi entre les deux principales composantes, le CDS et le PR. Le premier parti ne paraissait tout aussi dépassé que le PS. Restait donc le PR. Et ce ne fut pas un choix par défaut, car ce parti jeune et dynamique correspondait en tout point à ce que je cherchais. Un an après mon adhésion, j’accédais aux responsabilités dans ma circonscription et entrait au bureau départemental, deux ans plus tard j’étais élu vice-président de la fédération du Haut-Rhin.

    Des circonstances personnelles et professionnelles m’ayant amené à mettre mes activités politiques en suspens, ce n’est qu’en 2000 que je décidais de reprendre du service. Mais la situation avait changé ! Le PR était devenu DL et je n’étais plus vraiment en phase avec certaines de ses positions, le CDS était devenu FD et semblait plus “ouvert“, le RPR avait modifié ses positions sur l’Europe… Que faire ? Une rencontre avec François Bayrou a alors été décisive sur un point : jamais je n’adhérerai à FD ! La création de l’UMP arrivait donc à point nommé, les deux partis entre lesquels j’hésitais se fondant en un seul. J’ai donc fait partie des premiers adhérents, j’ai assisté au congrès fondateur et j’ai rapidement accéder aux responsabilités. Tout allait donc bien. Du moins dans les premiers temps.

    Sous la présidence d’Alain Juppé, tout était fait pour permettre aux différentes familles de se fondre dans le nouveau mouvement. L’arrivée à sa tête de Nicolas Sarkozy permit l’ouverture plus large des instances dirigeantes aux nouveaux adhérents, l’émergence de débats, une vie militante intense… C’est après son élection à la présidence que sombra dans un profonde léthargie : quasiment plus de réunions, plus de débats, des querelles de chefs, la formation de petits clans… Alors que le parti aurait du expliquer l’ouverture et la politique du gouvernement, il laissait les militants livrés à eux-mêmes. Les divisions éclataient au grand jour rendant inconciliables les positions des uns et des autres avec l’apparition d’une réelle et violente opposition au gouvernement au sein même du mouvement qui était censé le défendre. Une fois de plus, je fis le choix du retrait tout en restant adhérent : j’étais toujours un sarkozyste convaincu mais ne me sentait plus à l’aise à l’UMP. Ou devrais-je dire : parce que j’étais un sarkozyste convaincu, je ne me sentais plus à l’aise à l’UMP ?

    L’élection d’un nouveau président me donnait l’espoir d’un nouveau souffle. Grosse déception : les candidats pouvait porter ce nouveau souffle n’arrivaient pas en “finale“ et, quelque soit le résultat du duel Fillon-Copé, rien ne changera fondamentalement. Je n’avais qu’une certitude : en cas d’élection de François Fillon, je quitterai l’UMP. Le parti a besoin d’un dirigeant visionnaire, capable de le mener aux prochains combats, pas de quelqu’un qui n’a même pas été capable de tenir son gouvernement (les querelles de ministres !), qui n’a aucun charisme et qui s’oppose à la formation de courants.

    Et voici que se créé l’UDI… Signe du destin au moment où j’hésite sur les suite à donner à mon engagement ? Nombre de ceux qui partagent mes interrogations ont fait le choix de rejoindre ce nouveau parti et de se lancer dans cette nouvelle aventure.

    La tentation est forte de les rejoindre…

  • Revoilà les godillots

    La politique à l’ancienne semble encore avoir de beaux jours devant elle : les godillots ne sont pas prêts à être rangés au placard ! Le dernier sondage sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe le confirme de manière éclatante.

    Dans un schéma classique d’évolution des mentalités, ce sont généralement les hésitants qui peuvent basculer d’un camp à l’autre. Dans le cas de ce sondage, ce sont pourtant des convaincus qui deviennent opposants, autrement dit des “tout à fait pour“ qui deviennent “tout à fait contre“. Les pourcentage des “plutôt pour“ et “plutôt contre“ ne bouge pratiquement pas.

    On pourra m’objecter que, faute d’étude précise sur ce point, des “tout à fait“ ont pu virer “plutôt“ et que la bascule s’est réellement faite chez les hésitants. C’est effectivement possible, mais ce qui est troublant, c’est que la baisse des uns correspond exactement à l’augmentation des autres et cela dans les mêmes proportions pour les deux questions (mariage et adoption). Et cela semble se confirmer lorsque l’on regarde les chiffres par sympathie politique : ils n’ont pas changé à gauche, très légèrement au FN mais ont nettement chuter chez les sympathisants UMP (-10% pour le mariage, -17% pour l’adoption). Les sympathisants UMP n’ont pas perdu leur vieille habitude de suivre aveuglément l’avis des “chefs“ !

    Je ne peux m’empêcher d’évoquer une conversation avec un vieux militant qui, à l’époque, avait également changé radicalement d’avis sur un sujet. Lorsque je m’en étais étonné auprès de lui, sa réponse m’avait laissé pantois : «Oui, mais tu sais, eux ils savent mieux que nous !». Et comme j’essayais d’argumenter, il a coupé court : «Eux, ils ont étudié la question et s’ils pensent que ça doit être comme ça, je leur fait confiance. Et si tu n’es pas d’accord, tu n’a rien à faire ici !».

    Une image s’impose à moi : un troupeau de moutons chaussés de godillots. Version contemporaine du mouton de Panurge. Enfin, contemporaine…