Alors que le RUMP est officiellement sur les rails, il est intéressant de noter que c'est presque un anniversaire. Bon, d'accord, nous ne parlons pas du même “rump”, et pourtant…
Le 6 décembre 1648 à Londres, le rump parliament, le parlement croupion, siège pour la première fois. Pour faire simple, après la victoire des troupes parlementaires sur les troupes royalistes, un certain nombre de députés continuent à discuter avec le roi. Les éléments les plus radicaux de l'armée, du côté des parlementaires, exigent que soit prononcé la déchéance du roi. Ils adressent donc une “remontrance“ dans ce sens au Parlement qui la repousse par 125 voix contre 58, le 1er décembre.
N'ayant pas obtenu satisfaction légalement, les troupes bloquent l'accès au Parlement n'y laissant pénétrer que les députés leur étant favorables. C'est ce “reste“ de parlement qui a été qualifié de rump, croupion. Et le croupion joue son rôle, fidèlement : le roi est déchu, il sera jugé et exécuté.
Puis, peu à peu, ses députes se prennent à leur propre jeu : ils refusent la dissolution du Parlement, exigée par l'armée afin d'organiser de nouvelles élections, et proclament la république dont l'exécutif est confié au Conseil d'Etat qu'il pense contrôler. C'est compter sans l'armée, la base de ce régime, qui met un terme au rump parliament en 1649, en chassant les députés et en constituant un nouveau Conseil d'Etat qui nomme de nouveaux parlementaires.
Parlementaires divisés, un roi soutenu par une partie d'entres eux et déchu par l'autre, refus d'organiser de nouvelles élection… et création du “croupion“ ! Il y a 364 ans… déjà !
Quand on voit comment cela s'est terminé, pour le rump parliament, mais également pour l'éphémère république britannique qu'il a instauré, cela devrait en faire réfléchir certains !