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  • Armée mexicaine

    Avoir, au sein des partis d’opposition, des personnalités “spécialisées“ intervenant sur des sujets précis, m’a toujours semblé être une bonne solution, sans aller jusqu’au principe de “shadow cabinet” britannique.

    Plutôt que de mettre en avant une petite poignée de responsables “multi-tâches”, toujours les mêmes, cela permet d’aller plus au fond des choses et de faire émerger de nouveaux talents. Le principes des secrétaires nationaux thématiques, mis en place par l’UMP, répondait à cette préoccupation. Sauf que, contrairement à leurs homologues allemands (il existe, au sein de la CDU des porte-paroles thématiques qui interviennent très régulièrement, tant au parlement que dans les médias), on ne les voyait guère.

    Or, hier, en découvrant le nouvel organigramme de l’UMP, j’ai été frappé par le nombre de ces secrétaires nationaux : 221 ! Non, ce n’est pas une faute de frappe, ils sont bien 221…
    Ce ne sont pas leurs compétences qui sont en cause, certains d’entre-eux sont de vrais spécialistes de leur secteur, je n’en veux pour exemple que quelques-uns que je connais personnellement comme Jean Rottner, médecin urgentiste, ancien chef du service des urgences de l’hôpital de Mulhouse et Secrétaire national en charge de la médecine d’urgence et des secours à personnes ou Yves Bur, l’un des plus fins connaisseurs du sujet, Secrétaire national en charge des Comptes sociaux.
    Ce qui est en cause, c’est la trop grande fragmentation des secteurs et une logique qui, parfois, m’échappe : pourquoi un Secrétaire national en charge de l’Insertion des personnes en situation de Handicap et un Secrétaire national en charge du Handicap ?
    Etait-il vraiment indispensable de confier à trois personnes différentes “sport”,  “sport amateur” et “sport professionnel et de haut niveau” ?
    On peut aussi s’interroger sur l’utilité d’un Secrétaire national en charge de la Lutte contre la fraude sociale.

    Devant cette pléthore se croirait presque dans une administration ! Et s’il n’y avait que cela…

    Ceux qui, il y a quelques mois, se posaient en donneurs de leçons pour critiquer le nombre trop important de ministres (ce en quoi ils n’avaient pas tout à fait tort) auraient du y regarder à deux fois en composant leur “gouvernement interne“ : un président, un vice-président délégué, cinq vice-présidents, une secrétaire générale, une secrétaire générale déléguée, un secrétaire général adjoint, un délégué général au projet et ses deux délégué généraux adjoints, deux délégués généraux aux élections, deux délégués généraux aux fédérations, deux délégués généraux à la formation, deux délégués généraux aux fédérations professionnelles et deux délégués généraux à l’animation auxquels s’ajoutent le président du conseil national et la trésorière nationale (qui est également délégué générale adjointe aux fédérations) cela fait une équipe dirigeante de 25 membres épaulée par 52 conseillers politiques (enfin, pas tout à fait, puisque 8 membres de l’exécutif sont également conseillers : on cherche la logique…).

    Au total, nous avons un “collectif” de 281 personnes se partageant 299 postes. Pour quel résultat ? Cette armée mexicaine laisse planer de gros doutes sur son efficacité future…

  • Morale politique

    La morale ne saurait être fragmentaire. Même (surtout) en politique !

    Entendez par là qu’elle ne peut souffrir d’aucun compromis, que ce qui s’applique aux uns, doit s’appliquer aux autres. Ainsi, il est parfaitement inacceptable d’entendre ceux qui, hier, vouaient aux gémonies les exilés fiscaux affichant des opinions de gauche, prendre fait et cause pour Gérard Depardieu.

    L’indignité n’a pas de couleur politique ! Si quelqu’un doit avoir un vague sens patriotique et un minimum de civisme, c’est bien l’homme politique. Faire applaudir l’un, “libre d’aller où il veut”, quand on faisait huer les autres, qui “refusent de prendre part à l’effort collectif”, relève d’une curieuse conception de l’intérêt national. Il y aurait donc les “bons“, bénéficiant de (très larges) circonstances atténuantes et les “méchants”, traîtres à la patrie ?

    Pour ma part, je ne vois aucune différence : une désertion vaut l’autre ! Je ne peux accepter que ceux qui ont largement profité du système dans les bons jours abandonnent le navire en difficulté.
    Quelles que soient leurs opinions politiques.

  • Référendum, la fausse bonne idée !

    Selon un sondage Ifop, 69% des Français sont favorables à un référendum sur le “mariage et l’adoption pour tous”. A priori, difficile d’être contre une large consultation de l’ensemble des Français ! Et pourtant…

    Plusieurs points plaident en défaveur d’un tel référendum. D’abord, la faible participation à ce genre de scrutin. Ensuite, en France, nous avons la fâcheuse habitude de répondre, non pas à la question posée, mais à celle que nous aurions aimé qu’on nous posât. En l’occurrence, la consultation déborderait largement du cadre du mariage pour se transformer en vote de défiance à l’égard du Président de la République et du gouvernement.
    Car, ne nous leurrons pas, une immense majorité de nos concitoyens n’ont aucune conscience de l’importance des enjeux. Ils ne voient dans cette loi qu’une opération purement politique, comme le démontrent les réactions sur la plupart des forums.

    Certains, totalement déconnectés des réalités de notre société actuelle, échafaudent des scénarios aussi catastrophiques qu’imbéciles, nous promettant la décadence, la perte de nos valeurs… en cas d’adoption de la loi, méconnaissant, au passage, les exemples de nos voisins qui, eux, ont adopté une telle loi depuis bien longtemps. Et refusant de voir que, sur le fond, la loi ne créera pas de nouvelles situations puisque les couples homosexuels existent, tout comme les familles homoparentales. La loi ne fera que reconnaître ces situations, parfois difficiles à vivre, et à donner à ces familles le statut qu’elles sont en droit d’attendre, ne serait-ce que pour les enfants qui ont droit à la même protection que ceux des familles “à l’ancienne”.

    Mais cette politique de l’autruche ainsi que le traditionnel suivisme qui à cours à l’UMP et la confiance aveugle en la parole du chef feront que nombre de militants ne se poseront même pas la question. Eux ne voient qu’une chose : la possibilité d’infliger une défaite au pouvoir socialiste !

    Vision étriquée, mais bien dans la ligne de la politique actuelle d’un parti qui est clairement passé à l’extrême sur les sujets de société. Car c’est là un point qu’aucun commentateur ne semble avoir remarqué : depuis quelques mois, il y a eu un net basculement à droite et, sur les sujets de société, les sympathisants UMP sont beaucoup plus radicaux que ceux du Front National !
    Je ne vais pas me faire que des amis, mais le constat est sans appel : l’extrême droite n’est plus celle à laquelle nous étions habitués ! Ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes pour les élections futures, car cette radicalisation des sympathisants ne se retrouvent pas dans les mêmes proportions chez les militants, beaucoup plus modérés et, dans l’ensemble, plutôt fidèles aux valeurs initiales du parti.
    Les dirigeants, eux, affichent des positions plus en accord avec l’extrémisme des sympathisants faisant ainsi le parfait grand écart entre les uns et les autres. Reconnaissons toutefois que ce grand écart à un avantage : il permet d’enfoncer plus profondément la tête dans le sable ! L’autruche a encore de beaux jours devant elle…
    Si on ajoute à tout cela qu’il est, en général, plus facile de mobiliser “contre” que “pour” et que l’UMP met tout son poids dans la balance (comme le démontre le rameutage pour la manifestation du 13 janvier avec déplacement organisé), le résultat du référendum ne devrait pas refléter la réelle volonté des Français. Et en cas de défaite, l’avenir du telle loi, encore une fois indispensable et attendue depuis longtemps, serait bien compromis.

    Si les Français avaient ainsi été interrogés sur l’avortement ou la peine de mort, quel aurait été leur choix à l’époque. La réponse semble évidente, comme est évident que, pour une large majorité d’entre eux, il n’est aujourd’hui plus question de revenir sur ces lois.

    Cela devrait donné à réfléchir !