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  • Les Français ne changeront-ils donc jamais ?

    Vue de l’étranger, l’attitude française face à la Constitution Européen provoque, non seulement la stupéfaction, mais aussi la consternation.
    Comment nos voisins européens pourraient-ils comprendre que l’on qualifie d’anti-social un texte plébiscité par l’ensemble des partis socialistes européens ainsi que tous les grands syndicats ?
    Comment pourraient-ils admettre que certains affirment qu’un refus de la France les obligerait à se remettre à la table des négociations : si la France refuse le traité, qu’elle reste dans son coin ! Il est hors de questions de renégocier un texte approuvé par 24 pays pour satisfaire aux exigences d’un seul. D’autant plus que celui-ci a obtenu des concessions importantes dans le domaine social !

    Quand les français comprendront-ils que le monde à changé à l’issue du second conflit mondial. C’est vrai, nous en avons été bien imprégné de l’image de la grandeur de la France : Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon, la révolution, la France patrie des Droits de l’Homme et j’en oublie…Les pages noires de notre histoire ont été soigneusement occultées : de la Campagne d’Egypte, on n’a retenu que le discours des pyramides, pas les milliers de prisonniers égorgés parce qu’ils ralentissaient la marche d’une armée dont le seul but était de ramasser le plus de richesses possibles. Le soutien des troupes françaises à la révolution américaine est largement évoqué, mais rien sur la participation des troupes françaises contre la révolution mexicaine…
    Mais le monde à bien changé depuis Yalta, la France n’a plus la place prépondérante qu'elle occupait jadis. L’illusion a été entretenue grâce à la personnalité exceptionnelle du général de Gaulle qui a su incarner une certaine idée de la France, mais après lui ?
    Georges Pompidou a été le président de la relance économique, mais qui le connaissait à l’étranger ?
    Valéry Giscard d’Estaing a initié un certain nombre de réformes qui ont réellement bouleversé la société française (majorité à 18 ans, avortement…). Son image à l’étranger ? A part l’Allemagne qui voyait en lui le partenaire du Chancelier Schmidt, pas grand chose.
    Il en sera de même pour François Mitterrand. Omni présent sur la scène nationale, la longueur de son règne en fera l’un des hommes politiques clé du siècle : une grande partie de la population ne connaîtra que lui comme président et n’aura donc aucun point de comparaison. A son crédit, la suppression de la peine de mort, quelques monuments plus ou moins controversés, des réformes sociales dont l’avenir permettra d’apprécier la justesse… mais à l’étranger ? La poursuite des relations franco-allemandes et donc, longévité politique aidant, une certaine reconnaissance outre-Rhin. Il est vrai que l’étranger n’intéressait pas beaucoup celui qui s’attachait à entretenir son image.
    Avec Jacques Chirac, la France a retrouvé une place sur la scène internationale. Par ces prises de positions, l’homme suscite l’intérêt des médias internationaux.
    Mais l’image de la France est bien loin de ce que se plaisent à imaginer les Français !

    Donc, imaginer que par son refus de la Constitution Européenne la France obtiendra une nouvelle négociation est totalement illusoire. Et si, par chance, une telle négociation devait avoir lieu, la France fragilisée pourrait-elle maintenir les concessions obtenues ?
    En tout état de cause, refuser le traité constitutionnel ne peut avoir qu’une conséquence pour notre pays : le mettre à l’écart de la construction européenne.