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  • Sondage, encore…

    Un nouveau sondage (effectué les 24 et 25 avril donne François Hollande vainqueur au second tour avec 54% des voix contre 46% pour Nicolas Sarkozy (le précédent donnait 56-44).

    Voici le commentaire de la presse de ce vendredi : «Nicolas Sarkozy progresse un peu mais reste largement distancé. C’est l’enseignement du premier baromètre CSA pour 20 Minutes, BFM TV et CSA de l’entre-deux-tours. Le candidat UMP perdrait la bataille du second tour (46% contre 54%) malgré les deux points qu’il grignote depuis dimanche soir.»

    A priori, rien à redire. Sauf que…

    A en croire le précédent sondage (du 22 avril), dans lequel François Hollande obtenait 56% et Nicolas Sarkozy 44%, l’écart était de 12%. Et d’après celui-ci, cet écart n’est plus que de 8%.
    Alors, certes, Nicolas Sarkozy “grignote“ 2 points, mais il réduit l’écart de 4 !
    Et ce “grignotage“ ne c’est pas fait entre dimanche soir et aujourd’hui, mais bien entre dimanche soir et mercredi, soit 3 jours.

    Certains diront que je coupe les cheveux en quatre, mais la progression n’est pas la même. Si une dynamique s’est enclenchée, 2 jours font une énorme différence.
    Nous sommes, aujourd’hui, à 9 jours de l’échéance. Si la progression continue sur le rythme qu'elle connait depuis  mi-avril (58-42 le 17, 57-43 le 19, 56-44 le 22 et 54-46 le 25), soit 1 point tous les 2 jours, le croisement des courbes devrait intervenir la veille du second tour pour aboutir à un 50,5-49,5 en faveur de Nicolas Sarkozy le 6 mai.

    Je sais bien que l’opinion ne suit pas une progression mathématique, mais une telle courbe confirmerait les prévisions des analystes qui donnent Nicolas Sarkozy vainqueur avec 50,3%. Il n’en reste pas moins que rien n’est acquis, qu’un renversement de tendance est toujours possible et que personne ne peut mesurer l’impact de l’abstention des électeurs ne voulant (ou pouvant) choisir entre les deux candidats, ni celui du débat (même si, dans ce dernier cas, on peut légitimement penser qu’il tournera en faveur de Nicolas Sarkozy).

    Alors pour rêver un peu…

    Evolution CSA.jpg

  • Etrange conception de la démocratie !

    Aujourd’hui et demain se déroulent les élections des représentants étudiants au sein des conseils de l’université Paris 1.

    Depuis plusieurs jours, la situation était tendue, à Tolbiac, entre les militants de certaines organisations étudiantes, classées plutôt à gauche, voire à l’extrême gauche, et ceux du “Mouvement des Etudiants“, proche de la majorité présidentielle : certains de ces derniers avaient été séquestrés à l’intérieur du bâtiment principal, une militante du MET a été prise à partie et frappée (elle a déposé une main courante auprès du commissariat de police du 13ème arrondissement)…

    L’administration, informée, n’a pas cru nécessaire de prendre des mesures pour permettre à ces élections de se dérouler dans le calme. Tout au plus a-t-elle recommandée au MET de ne pas faire campagne, la simple présence de ses militants pouvant être assimilée à de la provocation ! Quelle idée aussi d’être de droite quand on est étudiant, et surtout d’afficher ses opinions !

    Ce matin, un nouveau cap a été franchi : en fin de matinée, un groupe a chargé les militants du MET et s’est acharné sur Antoine Diers, président du mouvement. Sérieusement blessé, il a été évacué par les pompiers vers l’hôpital de l’Hôtel Dieu.
    La police appelée sur place n’a pas pu intervenir pour appréhender les agresseurs, l’administration de l’université leur ayant interdit l’entrée !

    Le MET, sur son site, annonce qu’il s’associera aux plaintes de ses militants et qu’il envisage de poursuivre l’université Paris 1 au pénal, pour complicité. Il demande, pour l’heure, que les élections étudiantes soient interrompues jusqu’à ce que la sécurité de tous les candidats soit assurée.

  • Manipulation !

    Un article publié sur AgoraVox, intitulé “Suppression des droits d’auteur“ soulève de nombreux commentaires indignés.

    Il faut reconnaître que l’article a de quoi indigner. Jugez-en plutôt, rien que d’après son introduction : Depuis le 1er mars 2012, après un vote obtenu à la nuit tombée par une poignée de députés de la majorité présidentielle, les droits d’auteur sur les oeuvres publiées avant le 1er janvier 2001 et non rééditées sont supprimés dans le cas d’une diffusion numérique...

    Une poignée de députés de la majorité, un vote de nuit… sauf que…

    L’article est bourré d’erreurs, ou devrais-je dire de mensonges ?

    Reprenons les faits.

    La loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation numérique des livres indisponibles du XXe siècle a été publiée au Journal Officiel du 2 mars.
    Elle n’a donc pas été votée en catimini dans la nuit du 1er mars.

    La proposition de loi du sénateur Legendre a été déposée le 21 octobre 2011, la commission a rendu son rapport le 30 novembre et le texte a été adopté en première lecture au Sénat (à majorité de gauche) le 9 décembre.
    La commission des affaires culturelles de l’Assemblée a rendu son rapport le 18 janvier et le texte a été modifié en première lecture par l’Assemblée nationale le 19 janvier.
    La commission mixte paritaire a rendu son rapport le 2 février.
    Le texte définitif a été présenté en seconde lecture au Sénat le 13 février, la rapporteur était Mme Bariza Khiari (PS) !

    Extrait des débats :
    Mme Dominique Gillot (sénatrice PS du Val d'Oise) : Il ne s’agit en aucune façon de créer une nouvelle exception au droit d’auteur, comme certains ont pu le craindre, ou de porter atteinte au modèle économique du dispositif d’ensemble, dit “de longue traîne“, qui trouvera son équilibre sur le très long terme. C’est d’ailleurs ce qui justifie son éligibilité au programme d’investissements d’avenir. Il s’agit simplement de permettre, au bout de dix ans, une gratuité de licence non exclusive pour les bibliothèques publiques, qui auront le droit de mettre à disposition de leurs usagers abonnés, sous forme numérique, les ouvrages devenus indisponibles dont les ayants droit ne se seraient pas manifestés et dont elles détiennent un exemplaire dans leur fonds. On voit bien que si cette mesure représente une avancée pour la lecture publique, qui est une compétence des collectivités locales, elle ne touchera qu’une partie somme toute minime des œuvres inscrites au catalogue numérisé.
    Mme Marie-Christine Blandin, présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication (élue Europe Ecologie - les Verts) : La commission de la culture se félicite de l’aboutissement de cette initiative du Parlement qui prend acte de l’évolution des pratiques culturelles, désormais indissociables de l’usage des outils numériques.

    Le texte est adopté à l’unanimité (et non par un poignée de sénateurs de la majorité).

    Le 22 février, il est examiné à l’Assemblée Nationale

    M. André Chassaigne (député PC du Puy de Dôme) : Les députés communistes, républicains, citoyens et du parti de gauche soutiendront donc l’adoption de cette proposition de loi qui entend réconcilier les objectifs de la société de l’information et le droit d’auteur.
    Mme Monique Boulestin (députée PS de la Haute-Vienne) : …au terme du débat mené au Parlement, nous sommes satisfaits d’avoir œuvré en faveur de la lecture publique et des bibliothèques. Au terme de ces échanges, nous avons pu réaffirmer que l’accès de tous à la lecture est un enjeu culturel et démocratique qui constitue l’une de nos priorités. C’est pourquoi le groupe socialiste votera cette proposition de loi.
    M. Marcel Rogemont (député PS d'Ille-et- Vilaine) : Pour conclure, je rappellerai le propos du romancier Maurice Chapelan : « Les œuvres qui ne survivent pas n’ont pas vécu. » Avec ce texte, nous entendons les faire vivre.

    Le texte est voté à l’unanimité (et non par un poignée de députés de la majorité).

    Je n'ai volontairement retenu que des interventions d'élus de gauche, pour montrer que ce texte faisait l'unanimité.

    Cet article n’est donc, ni plus, ni moins, qu’une sordide manipulation d’un public peu curieux d’aller au fond des choses.

    Pour ceux qui veulent en savoir plus : le dossier législatif complet.