Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le plan B

Certains tenants du NON pensent qu’en refusant le traité, cela obligerait les 25 à renégocier.

Renégocier ? Avec qui ?

Le Royaume-Uni qui juge ce traité trop social ? Aujourd’hui la France se bat pour essayer d’imposer une limitation du temps de travail à 48 heures. Le Royaume -Uni campe sur ses positions : il n’est pas question de descendre sous 65 heures !
L’Espagne et la Pologne qui, par rapport au traité de Nice, sont perdantes en nombre de voix ?
Les pays nordiques, qui pourraient profiter d’un affaiblissement de la France pour remettre en cause une politique agricole qu’ils n’ont jamais vraiment acceptés ?
Les textes faisant référence aux services publics ont été adoptés in extremis le dernier soir à 21h, grâce au soutien des représentants allemands. Les différents élus allemands que j’ai rencontré au cours de cette campagne ne comprennent pas l’attitude des Français : si le NON devait l’emporter, ce serait la première fois que nos deux pays seraient divisés depuis la création de l’Union ! Or, n’oublions jamais que cette alliance, jusque-là solide, était a priori contre nature : l’Allemagne a, tout au long de son histoire, été tournée vers ses voisins de l’Est, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie…Ce lien a été rompu par le Rideau de Fer, cet obstacle n’existe plus ! Si la France, qui est de toute évidence le pays qui a obtenu le plus de concessions de la part de ses partenaires, et cela grâce au soutient de l’Allemagne, devait rejeter le traité, cela compromettrait durablement nos relations. En effet, comment nos voisins d’outre-Rhin pourraient-ils encore nous accorder leur confiance ?

Concernant ces services publics, n’oublions pas que nous parlons ici de l’Europe dans sa diversité et non pas d’une France étendue. Concernant le terme de “service d’intérêt général“ il est tout simplement la traduction la plus fidèles du terme employé dans les autres langues : toute l’Europe ne parle pas français ! Enfin, ce qui est un service public dans l’un des pays ne l’est pas forcément dans un autre : le système français n’est pas applicable à tous. Doit-il l’être ? Nos services publiques sont-ils vraiment si performants ?

Le SMIC européen que réclame certains ? Cette proposition démontre une totale méconnaissance du système de fonctionnement des autres pays. Plusieurs d’entre eux, dont l’Allemagne, n’ont pas de SMIC, mais négocient les salaires branche par branche. Pour ces pays, on transformerait profondément les modalités de fixation des salaires en introduisant les pouvoirs publics dans une négociation jusque-là paritaire. Quel serait l’avantage ?
A l’est de l’Europe, les bas salaires se situent entre 200 et 300 euros par mois. Si l’on fixait un SMIC au niveau français, l’économie balbutiante de ces pays ne s’en relèverait. Si, au contraire, on définissait un SMIC moyen (qui de fait serait largement inférieur au SMIC français), comment réagiraient les salariés français ? Regardons un peu en arrière : rappelez-vous ldu niveau de vie de l’Espagne lors de l’adhésion de ce pays, regardez ce qu’il est aujourd’hui.

Enfin, l’harmonisation fiscale proposée par la France, rencontre au veto quasi général des autres pays. Là encore, laissons le temps au temps !

Les commentaires sont fermés.