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Les inconvénients de la division

L’état de déliquescence, pour ne pas dire de décomposition, de la gauche est-il vraiment un avantage pour l’UMP ?
Je crains que ce ne soit tout le contraire. En désaccord, tant sur le fond que sur la forme, les différents partis, mouvements, tendances et j’en passe qui constituent ce rassemblement hétéroclite n’auront guère le choix le moment venu ; soit ils se présenteront divisés perdant par là-même toute chance d’être présent au second tour, soit ils opteront pour une unité de façade derrière un leader de circonstance.

Dans de telles conditions, comment établir un programme de gouvernement cohérent ? Leur projet ne pourra se construire que sur le plus petit dénominateur commun : est-ce de cela dont la France aura besoin ?
Pour ne parler que du Parti Socialiste, les dissensions sont telles qu’il semble difficile aujourd’hui d’imaginer les voir se regrouper dans l’année qui vient pour travailler ensemble sur ce programme.

Certains objecteront qu’il y a des divisions à droite aussi. Affirmer le contraire serait absurde, mais ces divisions ne sont pas de mêmes natures. Qu’il y ait des rivalités de personnes, des oppositions de style n’aura échappé à personnes, mais au sein du parti majoritaire ces rivalités n’ont guère d’influence. Evacuons tout de suite le problème UDF, je suis même prêt à parier que ce mouvement implosera à l’approche des élections. Les divergences sont trop profondes et ce parti est aujourd’hui, de fait, scindé en deux.
Quant à l’UMP, si des responsables nationaux affichent leurs préférences pour tel ou tel, cela ne se ressent pas ou peu dans les instances locales. Si chacun exprime assez librement ses préférences, cela n’empêche personne de travailler avec les autres à la construction d’un projet commun. C’est là la grande différence avec ce qui peut se passer au Parti Socialiste. Et cela est du à la volonté du Président d’ouvrir largement le débat, sans tabous et sans a-priori. C’est ainsi que les opposants au traité Constitutionnel Européen ont pu s’exprimer librement, au sein du parti. Leur opinion, bien que largement minoritaire, a été respectée, il n’y a eu aucune exclusion. Permettre aux nouveaux adhérents d’intégrer rapidement les instances dirigeantes et d’être présents lors des prochaines échéances relève de la même volonté.
Bien que, vu de l’extérieur et en ne se fiant qu’à ce que peuvent rapporter les médias, cela peu paraître difficile à imaginer, l’UMP reste profondément unie au tour d’un certain nombre de valeurs. Les rivalités de personnes dont la presse nous rebat les oreilles n’affectent pas cette unité.

Alors si la gauche arrive à s’unir derrière son leader de circonstance et qu’elle remporte les élections, qui y gagnera ?
Personne !
Une fois de plus, les Français auront l’impression d’être floués. Les électeurs de droite, bien sûr, puisqu’ils auront perdu. Ceux de gauche ensuite, car comment une Assemblée Nationale et un gouvernement composé de bric et de brocs pourraient-ils répondre aux souhaits des uns sans mécontenter les autres ?
Une fois de plus, une telle situation provoquerait un rejet de la classe politique dans son ensemble et entraînerait la montée des extrêmes.
A croire que les leçons de 2001 ont déjà été oubliées !

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