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La nouvelle opposition

J’ai entendu un député de la nouvelle opposition (UDF) critiquer une fois de plus le chef de l’état, coupable selon lui de n’avoir rien fait contre la fracture sociale qu’il avait dénoncée en son temps. Faut-il une fois d plus rappeler qu’il n’a guère eu la possibilité de mettre en œuvre une véritable politique de lutte contre cette fracture.
Faut-il une fois de plus rappeler que le gouvernement Juppé n’a eu que le temps de s’installer et de prendre les premières mesures urgentes quand la dissolution a amené la gauche au pouvoir, stoppant ainsi toute chance de voir la société évoluer ?

Etre obligé de se rabattre sur cette vieille querelle pour pouvoir exister est des plus pathétiques. Mais soyons lucides : que pourrait faire d’autre l’UDF pour tenter de se faire remarquer ? Une vieille plaisanterie me revient en mémoire, plus que jamais d’actualité, elle date de l’époque où je faisais moi-même partie de ce magma, aussi bizarre qu’hétéroclite, qu’était l’UDF dans les années 80.
Composée de partis politiques, de mouvements divers, d’adhérents directs, cette “union“ était déjà ingérable. J’étais alors membre du Parti Républicain et, en toute franchise, nous n’avions que peu de choses en commun avec le CDS qui allait devenir Force Démocrate puis l’UDF d’aujourd’hui après avoir vu ses effectifs fondre comme neige au soleil.
A l’époque donc, entre nous, nous avions traduit CDS par Comment Devenir Socialiste.

Prémonitoire, quand on voit les contorsions actuelles des dirigeants de l’UDF !

Commentaires

  • Je constate, malheureusement, que l'on ne peut laisser de message sur une note de plus de quelques jours. Dommage, car j'avais quelques commentaires à laisser.
    Je me permets donc de faire un commentaire sur l'appréciation que vous avez de la crise des banlieues. Tout d'abord, le rapport récent des RG vous contredit. Rien n'était organisé, en revanche un grand sentiment de discrimination est perceptible.
    Ensuite, au lieu de faire un grand discours, je voudrais vous laisser ici un très beau texte qui résume à lui seul les causes de la crise des banlieues. Alors qui la faute ? :


    "Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?


    Oui.
    J'ai mis le feu là.

    - Mais c'est un crime inouï !
    Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
    Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
    C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
    Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
    C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
    Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
    Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
    Une bibliothèque est un acte de foi
    Des générations ténébreuses encore
    Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
    Quoi ! Dans ce vénérable amas des vérités,
    Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
    Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
    Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
    Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
    Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
    Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
    Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
    Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
    Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
    Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
    De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
    As-tu donc oublié que ton libérateur,
    C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
    Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
    Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
    Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
    Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
    Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
    L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ;
    Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ;
    Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
    Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
    Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître
    À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
    Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
    Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
    Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
    Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
    Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
    Car la science en l'homme arrive la première.
    Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
    C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins !
    Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
    Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
    Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
    Car toute conscience est un noeud gordien.
    Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
    Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
    Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
    Le livre est ta richesse à toi ! C'est le savoir,
    Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
    Le progrès, la raison dissipant tout délire.
    Et tu détruis cela, toi !


    - je ne sais pas lire."



    Victor HUGO (L'année terrible)

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