Je voudrais brièvement répondre à un récent commentaire.
Son auteur me faisait remarquer que mon analyse des évènements en banlieue était contredite par un rapport des RG.
Je ne partage pas cet avis : ne confondons pas le rapport et l’analyse qui en a été faite par les médias. Pour illustrer ce que ces analyses peuvent avoir d’approximatif parfois, voici la transcription d’un extrait de l’interview de Nicolas Sarkozy sur France 3, le 7 décembre :
AUDREY PULVAR
Alors à propos de ce rapport confidentiel des Renseignements Généraux, on voit tout de suite avec Emmanuelle LAGARDE, donc, et Michel ANGLADE, les grandes lignes de ce rapport, et on en reparle tout de suite après.
EMMANUELLE LAGARDE
Jamais les violences urbaines n’avaient duré aussi longtemps. Jamais elles n’avaient touché autant de communes simultanément, près de 300. Mais le rapport des Renseignements Généraux est formel : “ Aucune manipulation n’a été décelée ”, rien n’accrédite “ la thèse d’un soulèvement organisé ”.
FRANCK STEPHAN, RENSEIGNEMENTS GENERAUX, DELEGUE SYNDICAL SNOP
A aucun moment, il n’a été question, ou il n’a été constaté, par toutes les sources concordantes du travail des Renseignements Généraux sur le terrain, que des mouvances ou des gens qui se revendiqueraient de connotations religieuses – ou islamiques, pour le dire –, étaient derrière ces problèmes-là.
EMMANUELLE LAGARDE
Ni intégristes religieux, ni caïds des quartiers. Pourtant, début novembre…
Relisez bien la conclusion de la journaliste : “Ni intégristes religieux, ni caïds des quartiers.“
A aucun moment, il n’a été question de “caïds des quartiers.““. Le syndicaliste interrogé n’a, quant à lui, évoqué que les manipulations religieuses ! Il ne s’agit là que d’une extrapolation pour le moins douteuse que rien ne vient étayer dans le reportage.
De même, le lendemain, certains journaux se plaisaient à souligner que contrairement à se qu’avait déclaré le Ministre de l’intérieur, la majorité des personnes arrêtées n’avait fait l’objet d’aucune condamnation.
Là encore, je n’hésiterais pas à parler de manipulation : les propos du Ministre étaient très clairs, il avait parlé de personnes connues des services de police, ce qui n’implique pas qu’elles aient déjà été condamnées (la plupart étant mineurs leurs de leurs précédentes interpellations n’avaient fait l’objet d’aucune poursuite).