La révolte gronde…
Le Contrat Première Embauche est rejeté par ceux-là même qui en seront les premiers bénéficiaires !
Etonnant ?
Pas vraiment…
Pour m’être souvent occupé de jeunes “primo-embauchés“, je ne suis pas particulièrement surpris par cette attitude : j’ai toujours été étonné par le profond décalage entre le monde étudiant et celui de l’entreprise.
Forts de leurs certitudes, la plupart des jeunes dont j’ai eu à m’occuper tombaient de haut en constatant que, souvent, leurs études ne les préparaient pas vraiment à être rapidement opérationnels. C’est même pour cette raison que nous avons renoncé à prendre des stagiaires et décidé de n’engager que des personnes ayant une première expérience.
Non seulement, pendant les six premiers mois, ils représentent une charge improductive, mais, de surcroît, celui qui est chargé de les encadrer ne peut remplir complètement ses tâches courantes, une grande partie de son temps étant consacré à s’occuper d’eux !
Nous ne pouvions réellement juger de leurs compétences qu’à partir du moment où ils étaient enfin totalement autonomes, soit en moyenne au bout d’un an. Et là, s’il apparaissait qu’ils ne pouvaient satisfaire aux exigences de leur poste, il ne restait qu’une solution : le licenciement. Or, devant la difficulté à procéder à un licenciement, la seule solution possible était d’évoquer la faute (ce qui, en passant, ne posait pas de vrai problème). Résultat : au bout de 18 mois retour à la case départ. Pour l’entreprise, qui avait investi sur cette embauche. Pour le jeune, qui se retrouvait du jour au lendemain sans travail et, licencié pour faute, sans indemnités !
Voilà la réalité de l’entreprise !
Voilà la vraie précarité !
Alors, face à cela, le CPE représente un vrai progrès : moins de risques pour l’entreprise et une garantie pour le primo-embauché qui bénéficie désormais de vraies protections.
Quant aux craintes des syndicats de voir ces jeunes remerciés au bout de deux ans, elle reflète une fois de plus leur profonde méconnaissance du monde du travail : se priver d’un employé compétent, parfaitement intégrer à l’entreprise, relève d’un non-sens économique !
Ce texte était attendu par les entreprises, ce sont elles qui créent l’emploi. Il doit être maintenu : la lutte contre le chômage et la précarité passe par ce maintien.
Commentaires
Absolument pas d'accord sur cette analyse, qui montre la verité primaire de l'employeur, celui de la facilité, et de l'employé kleenex..., celui que l'on prend pour un temps et que l'on jette.. Je ne crois malheureusement plus a ce qu'on pu connaitre nos parents qui etaient la perennité dans la meme entreprise, et donc je ne vois pas pourquoi un employeur montrerait une envie, de faire l'evolution du salarié...Un employeur récemment m'a dit, enfin la loi se met de mon coté..., je vais pouvoir enfin ne plus avoir d'obstacle..., et il etait tres serieux, le connaissant parfaitement je sais que ces paroles n'etaient pas celle d'un ange..., l'epoque de l'employé kleenex est désormais arrivé..