Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Prendre du recul

La crise déclenchée par le CPE aura eu le mérite de mettre en lumière, une fois de plus, le véritable problème de notre société : le fossé qui existe entre le “monde éducatif“ et le “monde du travail“.
Pris par la passion du débat, convaincu de la justesse de nos positions respectives, nous avons les uns et les autres manqué de recul et d’objectivité.

Je reste intimement convaincu que le CPE est une solution pour aider à résoudre le chômage des jeunes. Il n’est évidemment pas LA solution, mais dans la situation actuelle, toutes les pistes doivent être envisagée. Celle-ci permettra d’apporter un début de réponse et offrira à de nombreux jeunes l’opportunité de trouver un premier emploi plus rapidement et dans de meilleures conditions qu’aujourd’hui.

Mais le vrai problème vient d’un système éducatif trop déconnecté de la réalité, Une majorité de jeunes quittent ce système sans véritable formation, et je ne parle pas que de ceux qui n’ont aucun diplôme : la plupart des stagiaires que j’ai eu à former avaient un niveau bac+4 ou 5, ils n’en étaient pas d’avantage prêts à travailler. Dans le meilleur des cas, 6 mois s’avéraient nécessaires pour les former à un métier qu’ils croyaient connaître.
Les meilleurs résultats, l’intégration la mieux réussie, je les ai obtenus avec des jeunes ayant opté pour la formation en alternance. L’apprentissage en alternance a largement fait la preuve de son efficacité dans les métiers manuels, ainsi que le principe des stages de longue durée en cours d’études pratiqué par les écoles de commerce.
Pourquoi ne pas généraliser cette pratique ?
Elle permettrait aux uns de découvrir la réalité du monde du travail, d’acquérir une réelle expérience et éventuelle de changer d’orientation, et aux autres de pouvoir juger dans de bonnes conditions des réelles aptitudes de ceux qui seront peut-être leurs futurs employés.

L’autre problème majeur auquel nous sommes confrontés est l’intransigeance, le refus a priori de toutes propositions émise par quelqu’un de “l’autre camp“, quelque soit celui dans lequel on se trouve. J’en prends ma part : lors de débats, face à l’agressivité de certaines attaques, je me suis plus d’une fois refermé, campant sur mes positions. Réaction de défense, peut-être, mais qui ne fait pas avancer le débat ! Il faut parfois savoir se retirer de l’action pour prendre un peu de recul et admettre que, quelle que soit la force de ses convictions, il faut aussi savoir tenir compte des inquiétudes exprimées. C’est une des raisons pour lesquelles je suis partisan de l’expérimentation et de l’observation attentive des mesures appliquées dans d’autres pays : pourquoi devrions-nous nous priver de l’expérience des autres ?

Les commentaires sont fermés.