En-dehors de ses arguments traditionnels, l’un des angles d’attaque favoris du Parti Socialiste est le “non respect des engagements pris“, comme le rappelle une nouvelle fois le députée socialiste Raymonde Le Texier dans sa “question“ au gouvernement : «Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Telle est votre maxime. En 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’engageait à maintenir la retraite à 60 ans. Le Président trahit sa parole.». Bien entendu, que la crise soit passée par là, que les conditions ne soient plus du tout les mêmes, cela ne doit pas être pris en compte. En bons conservateurs, les socialistes ne se basent que sur une situation passée. Et ils continuent d’affirmer leur volonté d’abolir cette réforme “injuste“.
Nous ne rappellerons pas que, en privé, bon nombre de leurs dirigeants en reconnaissent le bien fondé. Ce sont ceux-là même qui, en 1981, dénonçaient (toujours en privé) la baisse de l’âge de retraite à 60 ans qu’ils qualifiaient alors de mesure stupide et démagogique, gage donné au Parti Communiste dans le cadre du fameux programme commun.
«Les promesses n’engagent que ceux qui les croient.». Cette remarque peut s’adresser également aux manifestants, persuadé de l’abrogation de ces mesures en cas de victoire de la gauche. François Fillon le souligne dans sa réponse :
«Vous m’interrogez sur le respect des engagements. En 1993, le gouvernement Balladur s’est engagé à allonger la durée des cotisations de 37 ans et demi à 40. Vous promettiez de revenir dessus et après 1997, vous n’avez pas trouvé un jour en cinq ans pour le faire.
En 2003, vous avez combattu la réforme que je défendais avec Jean-Pierre Raffarin en promettant de l’abroger. Au lieu de quoi, vous considérez aujourd’hui que l’allongement de la durée de cotisation est partie intégrante de toute réforme des retraites !
En 2007, vous avez combattu la réforme des régimes spéciaux. En parlez-vous dans votre programme ? Allez-vous revenir dessus ? Vous dites que le système est injuste. Vous vous étiez engagés depuis toujours à régler le problème des longues carrières mais vous n’avez rien fait au pouvoir.
Taxer le capital, les stock-options ? Que ne l’avez-vous fait alors ?
En 2000, sous l’autorité de M. Fabius, vous avez même pris une décision qui aboutissait à alléger la fiscalité sur les stock-options !
Alors, ne nous parlez pas de respect des engagements ! Vous avez toujours promis ce que vous n’avez pas fait !».
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mbattu la réforme des régimes spéciaux. En parlez-vous dans votre programme ? Allez-vous revenir dessus ? Vous dites que le système est injuste. Vous vous étiez engagés depuis toujours à régler le problème des longues carrières mais vous n’avez rien fait au pouvoir.