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Un autre son de cloche (suite)

Dans mon article précédent je faisais référence à une émission de télévision allemande. Voici le lien pour les germanophones souhaitant se faire leur propre opinion.

Pour les autres, j'ai traduis l'essentiel des propos d'Alice Schwarzer concernant l'affaire Strauss-Kahn.

"Ce qui est remarquable avec DSK, c’est un homme qui a de l’allure, il peut à tout moment inviter une belle femme, lui offrir de somptueux cadeaux… Il peut aussi décrocher son téléphone et appeler une call-girl de luxe, ce n’est pas l’argent qui manque. Indépendamment de cette histoire qui s’est vraisemblablement déroulée comme l’a racontée cette femme de ménage noire… pourquoi vraisemblablement ? Parce qu’il y a des indices  mais surtout parce que Strauss-Kahn est connu depuis des années, des dizaines d’années, pour ses agressions sexuelles. Je ne parle pas d’affaires, d’aventures d’un homme qui aime les femmes, je parle de violences sexuelles. Il n’est pas question de sexualité, mais d’un usage de la violence. Et il ne peut y avoir plus d’écart entre ce blanc, le plus puissant banquier du monde, qui était candidat à la présidence de la République (mais ça c’est terminé) et cette femme, venant de l’un des pays les plus pauvres du monde, mère célibataire, femme de ménage… le gouffre ne peut pas être plus grand. Et d’autant plus grande est l’agression. C’est ça qui est terrible, cette sexualisation de la violence…

Il existe à New York cette brigade spéciale qui est intervenue en quelques secondes, qui sait exactement comment relever les indices, qui savent comment se comporter avec les coupables, comment se comporter avec les plaignantes… ce sont de très grands professionnels.

(L’animatrice : mais ça c’est valable pour New York, pas pour Rome, Milan…)

Non, justement ! Je suis sûr, et c’est une pensée oppressante, qu’un homme comme Strauss-Kahn, et c’est pour cela qu’il l’a fait, qu’il l’a vraisemblablement fait, parce qu’il part du fait qu’il ne se passera rien. Nous reviendrons sur tout ce qu’il s’est déjà permis dans le passé. Il existe peu de pays, peut-être aucun, mais surtout pas la France, qui mette en oeuvre une telle procédure que celle qui est en cours à New York. Dans d’autres pays, on aurait dit : “Qu’est-ce qu’elle se permet, cette salope“ ou “Strauss-Kahn ? On ne veut pas d’ennuis“ ou l’on serait intervenu si tard qu’il aurait été trop tard. Mais là, Strauss-Kahn s’est trompé.

Le scandale avec Strauss-Kahn, c’est aussi qu’il existe en France, dans certains cercles, des journalistes, des politiques, des intellectuels qui le savaient depuis des dizaines d’années, (un autre participant au débat acquiesce) qu’il agressait violemment des femmes. Encore une fois, je ne parle d’aventures amoureuses, de flirts… Si, c’est ainsi, nous avons de nombreux témoignages. Il y a maintenant une jeune femme, qui était la filleule de sa deuxième épouse et la meilleure amie de sa fille, qui le dit maintenant, huit ans plus tard (elle voulait à l’époque, elle avait 22 ans, l’interviewer et il s’est jeté sur elle et l’a agressé comme un gorille en rut). Sa mère, également membre du Parti Socialiste et amie de la famille Strauss-Kahn, l’en avait dissuadé."

Encore une fois, il ne m'appartiens pas de juger de la véracité de ces dires qui ne reposent que sur des rumeurs, mais ils reflètent une opinion qui semble largement répandue hors de nos frontières et qui peut expliquer l'attitude des juges new yorkais. Et, en tout état de cause, même si ces faits passés étaient avérés, ils ne remettent pas en cause la présomption d'innocence dans l'affaire en cours.

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