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La perte du triple A

Le catastrophisme est à la mode, le pessimisme, une spécialité française… Autant dire que la perte du désormais fameux “triple A“ est de nature à “réjouir“ ceux qui surfent sur ces deux vagues très tendance.

Et, comme d’habitude, les médias réagissent à chauds, les politiques s’emparent avec délectation de la nouvelle et personne ne semble (ou ne veut ?) prendre le recul nécessaire.
Mais qu’en est-il réellement ?

La France a perdu son triple A ! C’est, sous différentes variantes, le titre du jour. Mais, dans les faits, peut-on vraiment parler de perte ?
Il y a six mois, le grand public ignorait encore l’existence des agences de notation. Celles-ci sont au nombre de trois : Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings.
Les deux premières sont américaines, la troisième européenne. Il en existe une quatrième, loin de faire l’unanimité, dont la méthodologie est fortement contestée, l’agence chinoise Dagong Global Credit Rating, qui avait dégradé la note française dès fin 2010. Une dégradation passée totalement inaperçue !

Mais restons-en aux trois “sérieuses“.
Ce n’est que l’une d’entre elles, Standard & Poor’s, qui a dégradé la note de la France, les deux autres lui conservent le fameux triple A. Il est donc faux d’affirmer que la France a désormais perdu cette note. Si l’on considère ces agences comme un jury de “crédibilité financière“, La France la conserve par deux voix contre une. Et comme l’expliquait un économiste de l’agence Fitch, passer de AAA à AA+ revient simplement à passer de 20/20 à 18/20.

La baisse de cette note est-elle réellement catastrophique ?
Non, si l’on en juge par l’exemple récent des Etats-Unis, dégradés par la même agence en août. Non seulement cela n’a eu aucune incidence, mais, paradoxalement, ceux-ci ont vu leur taux d’intérêt baisser !

Autre argument entendu aujourd’hui : nous allons maintenant emprunter à un taux beaucoup plus élevé que notre partenaire allemand.
Faux : c’est déjà, et depuis longtemps, le cas ! L’Allemagne emprunte à 1,85% par an pour une obligation à 10 ans, contre 3,1% pour la France.

Rejeter la responsabilité de cette dégradation sur le seul gouvernement n’est pas davantage réaliste, la BCE a sa part de responsabilité. Il suffit pour s’en convaincre de regarder ce qui se passe en Grande-Bretagne, pays dont la dette est équivalente à celle de la France et le déficit nettement supérieur : la Banque d’Angleterre achète, sans aucune limite, les emprunts publics britanniques, il n’y a donc aucun risque pour l’investisseur anglais et le pays conserve sa note.
Autre exemple qui remet en cause la théorie de la hausse systématique d’intérêt (et donc d’un alourdissement de la charge de la dette), le Japon qui a vu sa note dégradée deux fois, passant de AAA à AA. Malgré une dette atteignant 200% du PIB, le pays emprunte aujourd’hui à très bas coût.

Petit rappel de la hiérarchie des notes : au top du top le AAA (Aaa chez Moody’s), classé “prime“ (haute qualité). Suivent, dans l’ordre AA+ (Aa1), AA (Aa2) et AA- (Aa3) “High grade“ (haute qualité), A+ (A1), A (A2) et A- (A3) “Upper medium grade“ (qualité moyenne supérieure), BBB+ (Baa1), BBB (Baa2) et BBB- (Baa3) “Lower medium grade“ (qualité moyenne inférieure), etc. jusqu’au D (C) en défaut de paiement.

Et pour avoir une idée globale, faisons un comparatif entre une cinquantaine de pays (les pays de l’Union Européenne, du moins ceux qui sont notés par les trois agences, ainsi que quelques grands pays industrialisés ou émergeants)

Moody’s
Aaa : Allemagne, Australie, Autriche, Canada, Danemark, Etats Unis, Finlande, France, Luxembourg, Norvège, Pays Bas, Royaume Uni, Suède et Suisse
Aa1 : Belgique
Aa2 : Espagne, Italie, Japon et Slovénie
Aa3 : Arabie Saoudite et Chine
A1 : Corée du Sud, Estonie, Israël, Malte, Slovaquie et République Tchèque
A2 : Pologne
A3 : Afrique du Sud
Baa1 : Lituanie, Mexique et Russie
Baa2 : Brésil et Bulgarie
Baa3 : Croatien Hongrie, Islande, Inde, Lettonie et Roumanie
Ba1 : Irlande
Ba2 : Portugal et Turquie
B2 : Ukraine et Argentine
Ca : Grèce

Standard & Poor’s
AAA :
Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, Luxembourg, Norvège, Pays Bas, Royaume Uni, Suède et Suisse
AA+ : Autriche, Etats Unis et France

AA : Belgique et République Tchèque
AA- : Arabie Saoudite, Chine, Estonie, Israël et Japon
A+ : Corée du Sud et Slovénie
A : Afrique du Sud, Espagne, Pologne et Slovaquie
A- : Brésil, Malte et Mexique
BBB+ : Irlande, Italie et Russie
BBB : Bulgarie et Lituanie
BBB- : Croatie, Islande, Inde et Turquie
BB+ : Hongrie, Lettonie et Roumanie
BB : Portugal et Serbie
B+ : Ukraine
B : Argentine
CC : Grèce

Fitch Ratings
AAA :
Allemagne, Autriche, Canada, Danemark, Etats Unis, Finlande, France, Luxembourg, Norvège, Pays Bas, Royaume Uni, Suède, Suisse
AA+ : Australie, Belgique et Espagne
AA : Japon et Slovénie AA- : Arabie Saoudite et Italie
A+ : Chine, Corée du Sud, Estonie, Malte, Slovaquie et République Tchèque
A : Israël
A+ : Pologne
BBB+ : Afrique du Sud et Irlande
BBB : Brésil,Lituanie, Mexique, Russie et Thailande
BBB- : Bulgarie, Croatie, Hongrie, Inde, Lettonie, Portugal et Roumanie
BB+ : Islande et Turquie
B : Argentine et Ukraine
CCC : Grèce

 

Commentaires

  • "Celui qui ne s'endette pas n'a pas confiance en son pays !" dixit dans le temps M. S rkozy.
    Ce n'est pas M. B roin qui dira le contraire !

  • ke le PS arète de ns distraire,ce nè pa le passage de AAA à AA+ kil von use pr combattre Sarko.ils nont ka ns soumettre leur projet.

Les commentaires sont fermés.