Jour après jour, la campagne électorale vire à la campagne de dénigrement. Les coups bas et les attaques pleuvent : est-ce un signe de fébrilité chez ceux qui n'ont rien d'autre à opposer que leur haine ?
Passons rapidement sur la stupide guerre des chiffres lancée après le meeting de Villepinte et référons-nous au Parisien, visiblement le seul journal qui ait pris la peine de s’informer :“Du côté, de l’organisation du parc des expositions, on estime la capacité de la salle à 45 000 places“. Si l’on ajoute la foule qui se pressait dans les allées, toutes celles et ceux massés sur les marches des tribunes ainsi que ceux qui suivaient les discours sur écrans dans la seconde salle qui avait dû être ouverte, nous ne sommes pas loin des chiffres annoncés et, de toutes façons, largement au-dessus des 25 000 participants revendiqués par le Parti Socialiste (chiffre que personne n’a contesté). Pour en finir j'ajouterais que les chiffres cumulés des différents transporteurs donnent près de 50 000 personnes transportées par les moyens mis en place par l'UMP. Il n'y a, évidemment aucun moyen de savoir combien se sont déplacés par leur propre moyen d'autant plus que le covoiturage avait été fortement conseillé.
Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est la moyenne d’âge relativement basse des participants. Nettement plus basse que lors de tous les autres meetings auxquels j’ai participé. Et pas que des participants : tous les postes généralement tenus par de “vieux grognards“ (accueil, organisation…) l’étaient par de jeunes (voire très jeunes) militants !
Surprenant (mais l’est-ce vraiment ?), le choix des journalistes pour leurs interviews !
Faute d’avoir pu trouver une place assise, j’étais debout à côté de l’une des tribunes lorsque j’ai vu arriver une équipe de reportage. Après s’être frayée un chemin à travers un groupe de jeunes militants enthousiastes, elle s’arrête devant le groupe installé juste à côté de moi (une partie de la délégation alsacienne). Au premier rang, les plus âgés, ceux auxquels avaient été cédées les place en bord d’allée pour leur éviter de monter les marches. Et qui croyez-vous fut choisi pour l’interview ? Celle qui visiblement semblait être la doyenne du groupe ! Et, bien entendu, le seul plan (un peu) large se limitait aux deux premiers rangs de cette tribune. Dès fois qu’on aurait pu voir le groupe de lycéens, particulièrement déchaînés, debout sur leurs chaises et agitant leurs drapeaux… Ce n’est pas cette image qu’il convenait de donner d’un rassemblement qui, de toute évidence, ne pouvait rassembler que des “vieux“ !
J’aurais peut-être trouvé cette manipulation amusante si le cas (en tous points identique) ne s’était reproduit, avec une autre équipe et quelques minutes plus tard, dans la tribune voisine !
“Le Monde“ semble avoir suivit la même ligne lorsqu’il cite des propos de militants en prenant soin de préciser : Hélène B., 65 ans, retraitée. Patrick M., 61 ans, retraité ou Irène, retraitée de la mairie de Paris… Trois retraités sur les six personnes dont les propos sont rapportés (les autres ayant 47, 43 et, quand même, 31 ans). Idem pour les reportages photos. Je ne peux pas juger des photos du meeting de François Hollande, mais pour celles de la réunion de Villepinte, elles ne sont en rien représentatives voire même caricaturales. Cela dit, on ne peut en faire grief au Monde qui a depuis longtemps choisi son camp.
Mais tout cela est symptomatique d’une campagne qui prend une tournure étrange : jusqu’à présent, seuls les sarkozystes les plus convaincus semblaient sûr de leur victoire (personnellement, je n’ai jamais envisagé une défaite), la gauche, quand a elle, se voyait déjà au pouvoir.
Aujourd’hui, l’espoir a nettement changé de camp et la droite prend peu à peu conscience que, non seulement rien n’est joué, mais que la victoire commence à se dessiner.
Le PS, par contre, sent le vent tourner, de nombreux indices le démontrent : sur les forums ont refleurir les fameux articles “à diffuser largement“ alignant les mensonges les plus grossiers (je viens encore d’en démonter quelques-uns), les attaques personnelles visant à décrédibiliser le chef de l’Etat…
Je gage que dans les jours qui viennent, nous verrons ressortir le serpent de mer du financement de la campagne électorale d’Edouard Balladur et l’attentat de Karachi : avec le concours des médias, toujours avides de scoops (même fabriqués) il sera ainsi possible de jeter une ombre sur l’intervention française en Lybie et le rôle déterminant joué par le Président de la République. Et il se trouvera bien quelque obscur politicien étranger (que l’on nous présentera comme un dirigeant de premier plan ou un expert dans son pays) pour venir affirmer, la main sur le coeur, que le rôle de Nicolas Sarkozy a été secondaire dans la résolution de la crise financière ou de la crise grecque.
Je m’étonne d’ailleurs que la presse britannique “amie“ (“The Independent“ ou “The Gardian“) n’ait pas encore apporté sa contribution à ces opérations de sape : la réputation de sérieux dont jouit cette presse chez nous masque celle qu’elle a outre-Manche, où ceux que l’on appelle chez nous “la gauche caviar“ sont qualifiés de “lecteurs du Guardian“ !
Reste une question à laquelle personne ne peut répondre : ces opérations porteront-elles leurs fruits ? Bien sûr, les médias seront là pour aider à répandre toutes ces rumeurs, mais peuvent-elles encore toucher les électeurs ? Les opérations de tractage réalisées sur des marchés de différentes régions ce week-end ont réservé d’agréables surprises. Loin de toute manifestation d’hostilité, ni même d’indifférence, nos militants ont reçu un accueil que les résultats des sondages ne leur laissaient même pas imaginer. A croire que, non seulement, “le peuple“ ne veut pas “la peau“ de Nicolas Sarkozy, comme se plaisent à le souligner à longueur de colonnes, de forums et de tweets, les ayatollahs gauchissants mais qu’il s’apprête à donner un cinglant démenti aux sondages.
Et comme les premiers frémissements ne devraient pas tarder à se faire sentir, les prochaines rumeurs vont certainement faire la une avant la fin de la semaine. Rumeurs que les zélateurs hollandistes se feront un devoir de répandre sur le net.
Mais la dynamique est enclenchée !
Confirmera-t-elle ce que certains analystes avaient annoncé, il y a quelques mois, à savoir un second tour très différent de ce que laisse entendre les sondages ? Rien ne permet de l’affirmer avec certitude. Ce qui est certain, c’est que cette campagne atypique nous réservera encore quelques grosses surprises. Mais, pour le moment, elle est loin d’être terminée et un retournement de situation est toujours possible.