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Disons-le franchement... - Page 48

  • Coup de gueule

    Vivons-nous dans une société d’assistés frileux ?


    Passe encore sur le principe de précaution que l’on peut admettre dans certains cas. Mais de là à l’institutionnaliser, il y a un fossé. Si ce principe avait été strictement appliqué voici un peu plus d’un siècle, nous n’aurions pas de train ! Il suffit de relire les rapports des plus hautes autorités scientifiques expliquant que l’organisme humain ne pourrait résister aux brusques changements climatiques, aux vitesses phénoménales de plus de 40 km/h…


    Mais que dire de cette nouvelle manie de mettre en place des cellules psychologiques pour tout et n’importe quoi ? Dernier exemple en date : après l’annulation (par deux fois) des épreuves d’un concours, une cellule psychologique a été créée pour permettre aux étudiants de passer ce cap difficile. On croit rêver !
    Et lorsque se pose un problème, quel qu’il soit, aussitôt des voix se font entendre pour demander à l’état de prendre des mesures. Et gare à celui qui oserait remettre en cause ce principe d’assistanat. Là encore, nous en avons un exemple tout récent. Avant même qu’il soit rendu public, le rapport de la commission Attali fait débat, principalement la proposition visant à revenir sur la réglementation commerciale. On nous annonce déjà la mort du petit commerce. Pourtant, en y réfléchissant bien, interdire l’implantation de grandes surface n’est-ce pas la solution de facilité ? Celle qui nous exonère de nos responsabilités ? Car ce n’est pas cette interdiction qui permettra aux petits commerces de vivre, ce sont les clients, c’est-à-dire nous tous. C’est à nous de faire le choix. Il y a deux hypermarchés à moins de cinq minutes en voiture de mon domicile, je passe devant un troisième en me rendant à mon travail… Cela ne m’empêche pas de préférer mon boucher, mon boulanger, mon marchand de primeur ou mon caviste. Et lorsque j’en ai le temps, d’aller au marché. Je persiste et signe : ce n’est qu’une question de choix ! Mais il est vrai que faire un choix implique de faire un effort…


    Paradoxalement, ceux-là même qui se réfugient derrière cette solution de facilité sont les premiers à exiger la concertation lorsque leurs petits intérêts personnels semblent menacés. Soyons clairs, par concertation, il faut entendre accéder à leur “légitime demande“ ! Touche pas à mes petits avantages, et qu’importe l’intérêt général !


    Et tous les arguments sont bons, même les plus fallacieux. On n’hésite pas à jouer sur la corde sensible, à faire appel aux bonnes consciences.
    Quand il est question de mettre une franchise sur chaque boite de médicaments, on évoque celles et ceux qui n’auront plus les moyens de se soigner. Sauf que… la France est championne du monde de consommation de médicaments de confort : va-t-on nous faire croire que ce sont les plus modestes qui usent et abusent d’antidépresseurs ? Ce n’est donc que justice de faire participer à l’effort collectif ceux qui en tirent profit. Mais cet argument n’est pas “politiquement correct“ !
    Quand une entreprise souhaite se développer et embaucher, mais que cela s’avère impossible sur son site et qu’elle décide donc de créer une nouvelle unité à quelques kilomètres de là, est-il admissible de voir un député, un élu du peuple, se livrer à un infâme chantage en dénonçant cette délocalisation ? Imaginez donc… 60 kilomètres… le bout du monde ! Et tout le monde applaudit, la presse se fait l’écho de ce “courageux combat“… L’individu en question a même été réélu !


    Et comme le Français ne s’intéresse guère à ce qui se passe dans le monde, il n’a aucune conscience du retard considérable que prend notre pays. Il y a deux ans de cela, deux de mes clients (qui ne se connaissaient pas) s’étaient rendus en Chine pour leurs affaires. Tous les deux ont eu cette remarque, dans les mêmes termes : “En rentrant en France, j’avais l’impression de revenir au Moyen Age“. A méditer !

  • Absurde !

    Dans quel monde vivons-nous ?
    On peut être ou non d’accord avec un texte ou un projet, on peut le critiquer ou le combattre… Mais là, les bras m’en tombent !


    Le Comité d’Ethique vient d’en faire une belle. Voici un extrait du communiqué émis par Reuters :
    “Saisi en urgence par une sénatrice, le CCNE, une instance consultative indépendante, a tiré jeudi la sonnette d'alarme sur l'inscription dans la loi d'une identification biologique réservée aux seuls étrangers.
    Il estime notamment que ce dispositif fait de la filiation génétique un facteur déterminant "en contradiction avec l'esprit de la loi" française, redoute qu'il ne conduise à une "banalisation" de telles pratiques et déplore la "présomption de fraude" qu'implique le recours aux tests.“

    En gros, le principal reproche du CCNE est que cette loi ne s’applique qu’aux étrangers. Faut-il rappeler à ses éminents membres que le but même de la loi est de faciliter le regroupement familial en permettant à un étranger en situation régulière de faire ainsi plus rapidement la preuve de la filiation de ses enfants ? Faut-il leur rappeler que ce recours n’a d’objet que pour les ressortissants des pays dont les états civils sont douteux voire inexistants ?
    Alors, oui, elle est réservée aux étrangers et même à certains étrangers. Pourquoi faudrait-il élargir son champ d’application aux Français, alors qu’il leur suffit d’aller en mairie pour obtenir immédiatement un extrait de naissance dont personne ne songera à contester la fiabilité ?
    Quant à la présomption de fraude… Il n’y a là aucune présomption, mais une certitude ! Les pays douteux sont parfaitement identifiés.

    Si le projet ne devait aboutir (ce qui ne semble actuellement pas être le cas), je suggère à celles et ceux qui devront attendre de longs mois, voire de longues années (je pense à cette Rwandaise qui a du attendre 9 ans !) pour faire venir leur famille, d’adresser leurs plaintes au CCNE : Comité Consultatif National d’Ethique, 7 rue Saint-Georges, 75009 Paris.

  • Effort commun

    Pourquoi n’assumons-nous jamais nos responsabilités ?
    Et elles sont lourdes !


    A quoi cela sert-il que le gouvernement adopte des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat si nous n’en faisons pas bon usage ?
    A quoi cela sert-il, si nous achetons “étranger“ ?
    En achetant “français“ nous participons à notre (toute) petite échelle à la lutte pour l’emploi et contre les délocalisations, en privilégiant les produits locaux et de saison nous contribuons à la défense de notre agriculture…


    Bien sûr, je sais parfaitement que cela n’est pas toujours possible, qu’il faut bien faire avec un budget souvent restreint. Il ne s’agit pas de tomber dans un protectionnisme obtus, mais simplement de faire un petit effort : celui de lire les étiquettes ! Et pas seulement celles des prix…
    Est-ce vraiment contraignant de n’acheter que des fruits et légumes “origine France“ ? Je le fais bien, depuis des années. Et si le prix est trop élevé, je m’en passe.


    Ce n’est pas aussi difficile que l’on pourrait le croire… Juste une question d’habitude.
    Encore une fois, je suis parfaitement conscient de la difficulté de nombreuses familles de boucler leur budget, mais cela n’empêche pas d’essayer de faire ce petit effort…


    Nous ne pouvons tout attendre des autres (en l’occurrence, du gouvernement), nous devons prendre notre part de ce qui doit être un effort commun.