J’ai entendu un député de la nouvelle opposition (UDF) critiquer une fois de plus le chef de l’état, coupable selon lui de n’avoir rien fait contre la fracture sociale qu’il avait dénoncée en son temps. Faut-il une fois d plus rappeler qu’il n’a guère eu la possibilité de mettre en œuvre une véritable politique de lutte contre cette fracture.
Faut-il une fois de plus rappeler que le gouvernement Juppé n’a eu que le temps de s’installer et de prendre les premières mesures urgentes quand la dissolution a amené la gauche au pouvoir, stoppant ainsi toute chance de voir la société évoluer ?
Etre obligé de se rabattre sur cette vieille querelle pour pouvoir exister est des plus pathétiques. Mais soyons lucides : que pourrait faire d’autre l’UDF pour tenter de se faire remarquer ? Une vieille plaisanterie me revient en mémoire, plus que jamais d’actualité, elle date de l’époque où je faisais moi-même partie de ce magma, aussi bizarre qu’hétéroclite, qu’était l’UDF dans les années 80.
Composée de partis politiques, de mouvements divers, d’adhérents directs, cette “union“ était déjà ingérable. J’étais alors membre du Parti Républicain et, en toute franchise, nous n’avions que peu de choses en commun avec le CDS qui allait devenir Force Démocrate puis l’UDF d’aujourd’hui après avoir vu ses effectifs fondre comme neige au soleil.
A l’époque donc, entre nous, nous avions traduit CDS par Comment Devenir Socialiste.
Prémonitoire, quand on voit les contorsions actuelles des dirigeants de l’UDF !