Mon sujet sur les réformes a réveillé une autre polémique : quid des formidables progrès dans le domaine culturel !
Je n’en vois qu’un, mais est-ce un progrès : c’est la première fois depuis Malraux que tous les Français connaissaient le nom du ministre de la culture !
Oui mais, le Grand Louvre et sa pyramide, la restructuration du musée ?
Une nécessité. Le Louvre était devenu indigne de figurer sur la liste des grands musées internationaux. Et Mitterrand n’a fait que suivre les traces de ses prédécesseurs c’est à Giscard que l’on doit le Musée d’Orsay qui permettait enfin de présenter une part importante de notre patrimoine artistique. Et que dire de Georges Pompidou qui a voulu et imposé Beaubourg ? Un musée consacré à l’art moderne, un espace culturel ouvert au grand public… Les polémiques ont été plus vives qu’avec la pyramide, mais le succès ne s’est jamais déménti !
Et la Fête de la Musique ? C’était pas une bonne idée ça, faire descendre la musique dans la rue, favoriser l’accès à toutes les formes de musiques et le développement de la pratique instrumentales ?
Que l’on m ‘explique n quoi la Fête de la Musique répond à ces attentes !
La manifestation est sympathique, certes, mais je n’ai jamais entendu quelqu’un me dire que son enfant avait eu, à cette occasion, le déclic, la vocation musicale !
Rien à voir en tout cas avec ce qui avait été réalisé au début des années 70, avec la création des écoles nationales de musiques et des conservatoires régionaux : voilà une mesure qui a permis un essor considérable de la pratique instrumentale en permettant à tous les enfants qui le souhaitent d’apprendre un instrument. Et la création des orchestres régionaux, qui a permis de diffuser la musique classique dans des lieux aussi divers que des usines, des prisons, des petites salles polyvalentes ? Encore une mesure qui a favorisé la popularisation d’un art jusque-là considéré comme réservé à une élite.
Et l’Opéra Bastille alors ?
Ce devait être un opéra populaire, le moins que l’on puisse dire est que cette ambition c’est traduite par un bel échec, du en partie à des conventions collectives d’un autre âge qui imposent des horaires totalement inadaptés pour un public populaire. Et j ne parle même pas du prix des places ! Pour voir ce qu’est un véritable, allez à Marseille, à Toulouse, à Strasbourg. Dans ce dernier cas, les de moins de 25 ans représente un quart du public ! Pour eux, une place revient moins chère qu’une place de cinéma.
On pourrait continuer longtemps les comparaisons, mais elles tourneraient souvent à l’avantage des politiques culturelles menées entre la fin des années 60 et le début des années 70. Et cela est du en grande partie à Georges Pompidou, véritable homme de culture. N’est-ce pas lui qui a dit : “S’il n’y a pas de projet culturel, il n’y aura jamais de projet économique“ ?