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Disons-le franchement... - Page 69

  • Mobilité des chômeurs

    Thierry Breton propose d’inciter les chômeurs à se déplacer pour trouver un travail. L’idée est bonne en soi, mais comme souvent elle est quelque peu déconnectée de la réalité.

    Que propose-t-il ? Un crédit d’impôt de 1 500 euros ou sa contrepartie pour les non imposables qui accepteraient de prendre un emploi à plus de 150 Km de leur lieu de résidence.
    Soyons réalistes : entre le coût du déménagement et les cautions, cette somme peut être rapidement dépassée.
    Et même, si elle suffisait à couvrir les frais, le problème n’est pas que financier : dans de nombreuses régions, il est difficile de trouver un logement. Des fiches de paye des derniers mois sont souvent exigées : comment en fournir après une longue période de chômage ? Quelle garantie le futur propriétaire a-t-il que son locataire potentiel conserve son nouvel emploi ?

    Evidemment, cette mesure a au moins le mérite d’exister, mais elle mériterait d’être complété par un dispositif visant à faciliter l’accès au logement.

    J’ai été confronté au problème, il y a quelques années. J’avais trouvé un emploi à 60 Km de mon lieu de résidence : pendant 6 mois, j’effectuais quotidiennement la navette avant d’avoir pu, enfin, trouver un appartement !
    60 Km, quand il n’y a que l’autoroute, qui plus est gratuite, cela reste faisable. Mais plus de 150 ?

  • Gouverner, c'est prévoir !

    C'est la rentrée et déjà un sujet a attiré mon attention.

    Je viens de voir un reportage sur les conséquences du cyclone Karina.
    N’ayant pas trop suivi l’actualité ces derniers temps, j’ai été surpris de constater le manque évident de moyens mis en œuvre pour secourir les populations sinistrées.
    Pourtant, il y a quelques années déjà des études avaient démontré les nouveaux risques engendrés par le réchauffement climatique avec, entre autres, une remontée vers le nord de la zone des cyclones et une violence accrue de ceux-ci. Or il semble bien qu’aucune précaution spécifique n’ait été prise dans ce cas précis. Bien sûr, il n’y a aucun moyen de lutter directement contre le phénomène, mais il est parfaitement possible de mettre en place des plans de secours prévoyant l’évacuation, des réserves de vivres, des centres d’hébergement et des hôpitaux de campagnes etc.
    L’administration américaine avait justifié son refus de signer le protocole de Kyoto par les effets supposés négatifs de celui-ci sur l’économie américaine. Cet argument est-il vraiment crédible face à l’ampleur de la catastrophe ?

    En France aussi, nous risquons de subir (a un degré moindre) les effets de ce réchauffement : dans 50 ans et au rythme actuel, le climat du sud de la France sera comparable à celui du sud marocain ! La sècheresse qui a frappé certaines régions risque donc fort de se reproduire dans les prochaines années, voire de s’installer durablement. Alors, faut-il continuer à la traiter comme un phénomène climatique exceptionnel ou, au contraire, envisager des mesures durables ? Pour exemple, dans le sud de l’Andalousie, une usine de désalinisation d’eau de mer a été construite et permet d’irriguer les cultures maraîchères. Ne faudrait-il pas, dès à présent, envisager ce genre de mesure ?

    Gouverner, c'est prévoir... Ne l'oublions jamais !

  • Parlons culture

    Mon sujet sur les réformes a réveillé une autre polémique : quid des formidables progrès dans le domaine culturel !
    Je n’en vois qu’un, mais est-ce un progrès : c’est la première fois depuis Malraux que tous les Français connaissaient le nom du ministre de la culture !

    Oui mais, le Grand Louvre et sa pyramide, la restructuration du musée ?
    Une nécessité. Le Louvre était devenu indigne de figurer sur la liste des grands musées internationaux. Et Mitterrand n’a fait que suivre les traces de ses prédécesseurs c’est à Giscard que l’on doit le Musée d’Orsay qui permettait enfin de présenter une part importante de notre patrimoine artistique. Et que dire de Georges Pompidou qui a voulu et imposé Beaubourg ? Un musée consacré à l’art moderne, un espace culturel ouvert au grand public… Les polémiques ont été plus vives qu’avec la pyramide, mais le succès ne s’est jamais déménti !

    Et la Fête de la Musique ? C’était pas une bonne idée ça, faire descendre la musique dans la rue, favoriser  l’accès à toutes les formes de musiques et le développement de la pratique instrumentales ?
    Que l’on m ‘explique n quoi la Fête de la Musique répond à ces attentes !
    La manifestation est sympathique, certes, mais je n’ai jamais entendu quelqu’un me dire que son enfant avait eu, à cette occasion, le déclic, la vocation musicale !
    Rien à voir en tout cas avec ce qui avait été réalisé au début des années 70, avec la création des écoles nationales de musiques et des conservatoires régionaux : voilà une mesure qui a permis un essor considérable de la pratique instrumentale en permettant à tous les enfants qui le souhaitent d’apprendre un instrument. Et la création des orchestres régionaux, qui a permis de diffuser la musique classique dans des lieux aussi divers que des usines, des prisons, des petites salles polyvalentes ? Encore une mesure qui a favorisé la popularisation d’un art jusque-là considéré comme réservé à une élite.

    Et l’Opéra Bastille alors ?
    Ce devait être un opéra populaire, le moins que l’on puisse dire est que cette ambition c’est traduite par un bel échec, du en partie à des conventions collectives d’un autre âge qui imposent des horaires totalement inadaptés pour un public populaire. Et j ne parle même pas du prix des places ! Pour voir ce qu’est un véritable, allez à Marseille, à Toulouse, à Strasbourg. Dans ce dernier cas, les de moins de 25 ans représente un quart du public ! Pour eux, une place revient moins chère qu’une place de cinéma.

    On pourrait continuer longtemps les comparaisons, mais elles tourneraient souvent à l’avantage des politiques culturelles menées entre la fin des années 60 et le début des années 70. Et cela est du en grande partie à Georges Pompidou, véritable homme de culture. N’est-ce pas lui qui a dit : “S’il n’y a pas de projet culturel, il n’y aura jamais de projet économique“ ?