Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Disons-le franchement... - Page 71

  • Coup d’humeur… Une réaction entendue hier m’a mis hors de moi.

    La scène se passe à la Fnac. Le personnage principal, genre mémère qui vient en ville une fois par an et qui se sent obligée de faire partager ses avis pertinents à tous ceux qui peuvent l’entendre. Et comme l’une des caractéristiques de ce genre de personnage est d’avoir une voix forte (et souvent désagréable), personne n’y échappe !


    Pour situer le problème, depuis deux ans, la ville est en chantier : construction d’un tramway. Cela a, bien entendu, occasionné des gènes, mais rien de dramatique, suffit d’être patient et de savoir s’adapter. Ici, quand on parle d’embouteillage et d’encombrements, il faut entendre un ralentissement de 5 minutes maximum. De quoi faire sourire les automobilistes des grandes villes ! Mais quand on sort de son patelin une fois toutes les années bissextiles et que l’on s’imagine pour s’arrêter devant la porte d’un magasin, la déconvenue est grande !
    Revenons à mémère : après s’être assuré que l’auditoire potentiel était assez important, elle lance à (très) haute te intelligible voix :“Quel con, ce maire ! Qu’est-ce qu’il avait besoin de faire chier tout le monde avec sa connerie de tram.“ Vous apprécierez au passage la finesse du langage…
    Pourquoi s’est-elle soudain figée, la bouche grand ouverte en me fixant intensément ? Est-ce le regard noir que je lui ai lancé ou le “connasse“ qui a glissé malgré moi entre mes lèvres ?


    J’ai été un farouche adversaire de ce projet de tram, mais celui-ci ayant été l’un des enjeux des dernières élections municipales et donc, de fait, approuvé par les électeurs, le jeu démocratique veut que l’on se plie à l’avis de la majorité. On ne peut quand même pas reprocher à un homme politique d’appliquer son programme. Et ce tramway en faisait partie !
    Cette réaction est symptomatique de ce que l’on peut observer dans le comportement actuel des Français : un total désintérêt au moment où ils peuvent avoir une action sur les décisions futures et une propension certaine à critiquer après coup !


    Paradoxalement, alors qu’on nous répète inlassablement que les Français se désintéresse de la politique, les adhésions spontanées à des partis politiques sont extrêmement nombreuses, ce qui est étonnant hors période électorale. Pour ne prendre que le cas d’un parti que je connais bien et sur ma seule commune, le nombre d’adhérents a progressé de 20% en 3 mois !
    Dans un peu moins de 2 ans, nous allons être face à des échéances importantes : c’est dès à présent qu’il faut être sur le terrain, écouter, dialoguer, convaincre… Il est temps de faire comprendre à nos concitoyens que les votes de protestations sont stériles, les exemples récents en sont une preuve éclatante. La tâche s’annonce rude, la mémoire est sélective !
    Et quand la connerie humaine tient lieu de jugement, il faut s’armer de patience et résister à l’envie grandissante de baisser les bras.

  • Chronique d'une défaite annoncée

    Ce matin, face à mon écran, j’avais commencé à rédiger un texte expliquant pourquoi Paris, malgré ce qui semblait être un bon dossier, ne pouvait se voir attribuer les Jeux Olympiques de 2012.
    J’avais allumé ma télé, je suivais la retransmission de la prestation française. Je me suis interrompu pour voir le film présenté par Paris, j’ai entendu les applaudissements qui ont suivi et je me suis décidé à ce moment-là de ne pas terminer mon texte.

    Et pourtant…

    Tous les ingrédients de notre vieux mal français étaient là. Mon enthousiasme naissant n’arrivait pas à occulter complètement mon esprit d’analyse, mais un à un je réfutai tous les arguments qui annonçaient de manière criante la victoire londonienne.

    Moi qui ai toujours appliqué scrupuleusement la formule de Churchill (zut, encore un anglais) “No sports“ je me transformais en en “Parisdeuxmilledouzien“ convaincu ! Cet après-midi je n’ai donc pas vraiment le cœur a reprendre ma démonstration, j’y reviendrais dans les jours à venir, mais j’attends avec impatience les journaux télévisés de ce soir et les commentaires dans la presse de demain. Je prends les paris qu’une fois de plus “la déception est grande“, “nous avions pourtant le meilleur dossier“, “les Anglais ont fait un lobbying forcené“ , “il faudra voir comment c’est effectué le report des voix“ et “tout n’a pas été très clair“ car “les anglais ont usés de méthodes limites“…

    Pari tenu ?

    Réaction typiquement française : les responsabilités sont forcément ailleurs !

    J’avais écris un jour que dans un certain nombre de domaines la France devait sortir du moyen-âge… Et j’ai déjà parlé de l’incapacité de nos hommes politiques à communiquer efficacement. Je m’étais volontairement limité à la politique car c’est là que cette inefficacité est la plus criante.
    Encore une fois, je n’ai pas envie de revenir là-dessus maintenant. Pas le moral.
    Il y a des jours où il est pénible d’avoir raison. Mais il est plus pénible encore de voir les gens niés une évidence pourtant aveuglante. Il faudra pourtant bien se réveiller un jour, et le réveil sera douloureux !

  • Justice suite

    Petite contribution en complément à mon texte sur la justice : l'entretien accordé par Nicolas Sarkozy à Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1 ce mardi 5 Juillet. Transcription de la partie concernant ce sujet.


    L’Assemblée nationale va ouvrir dans les prochaines heures le débat que vous avez provoqué contre la récidive, qui sera l’objet d’une plus grande sévérité. Est-ce que vous avez le sentiment d’avoir obtenu satisfaction, par exemple sur le juge qui sera obligé de tenir compte des fautes antérieures, des mesures de sûreté plus longues, et puis en correctionnelles la comparution obligatoire, cette fois est beaucoup plus rapide.

    Ecoutez, oui, c’est un débat considérable. Il y a une ville de France, pour ne pas la nommer Tarbes, où un délinquant de 14 ans, tenez-vous bien, est responsable à lui tout seul de 10 % de la délinquance. Sur son casier judiciaire, il y avait plus d’une centaine d’infractions. Eh bien, j’affirme qu’un certain nombre de multirécidivistes, la police comme la gendarmerie, on en a assez de courir toujours derrière les mêmes. Il faut qu’à un moment donné, la société se défende et qu’elle dise : ça suffit maintenant. Alors on a demandé un certain nombre de choses, je suis heureux que le gouvernement le fasse. Première chose, la comparution immédiate. Mais quand vous avez été condamné 15, 20, 25 fois, 30 fois, le moins qu’on puisse attendre, c’est que la dernière fois, vous soyez convoqué immédiatement. Deuxièmement, plus de mesures d’aménagement de peine, pour le multirécidiviste. Le multirécidiviste ne doit pas être traité comme un primo-délinquant.

    Les magistrats, vous avez vu, refusent d’être insultés et mis en cause, comme ils disent. Est-ce que le ministre de l’Intérieur...

    Ah pardon ! Parce que c’est insulter de dire qu’on est responsable de ses décisions ? Cela fait commencer l’insulte assez tôt ! Qu’est-ce que je devrais dire moi alors ?

    Est-ce que le ministre de l’Intérieur reconnaît la séparation des pouvoirs et l’indépendance des juges ?

    Mais bien sûr, mais J.-P. Elkabbach, je m’étonne de cet argument.

    Vous l’avez entendu.


    Vous êtes le patron à Europe numéro 1. Est-ce que ça met en cause votre indépendance, vous le grand journaliste connu et reconnu, que d’être responsable de ce que disent vos journalistes ? Si un de vos journalistes porte atteinte à l’intégrité, à l’honneur de quelqu’un, vous serez traîné devant les tribunaux. Est-ce que ça met en cause votre indépendance ? Quand vous allez voir un médecin, qu’il vous opère, et qu’il omet une faute professionnelle sans intention, c’est-à-dire pas pénale, il est traîné devant les tribunaux. Quand un homme politique, un maire, le panneau de basket est mal vissé, ce n’est pas le maire qui l’a vissé, ou mal vissé, tombe sur la tête d’un enfant, il est traîné en correctionnelle. Est-ce qu’il peut exister un pouvoir, un seul, où la question de la responsabilité ne se pose pas ? Et en quoi cela met-il en cause...

    Donc vous maintenez vos propos.

    Enfin je maintiens, qu’est-ce que ça a de scandaleux de dire qu’il ne peut pas y avoir un pouvoir sans responsabilité ? Moi, vous savez, j’avais été très choqué par ce qu’avait dit G. Dufoix en son temps : "ni responsable, ni coupable".