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Disons-le franchement... - Page 3

  • Les à-côtés d'un classement

    Sur sa page Facebook, l'Office de Tourisme de Colmar affiche fièrement le classement publié sur un blog allemand des "10 plus beaux village d'Europe".

    Passons sur le retard (l'article date de mars 2014) et sur la crédibilité (le blog ne site pas ses sources) pour ne retenir que l'affligeante et primaire auto-satisfaction. Primaire, car l'auteur de cette publication semble n'avoir retenu que le côté "10 plus beaux" en négligeant le terme de village.
    Reconnaissons que c'est assez typique d'une certaine mentalité, bien française, de ne pas tenir compte du contexte ! Et le contexte, dans ce cas, ce sont les autres classés : Rothenburg Ob Der Tauber (Allemagne) 11.000 habitants, Bled (Slovénie) 8.191, Telc (République tchèque) 5.732, Hallstatt (Autriche) 795, Bibury (Angleterre) 626, Folégandros (Grèce) 600, Manarola (Italie) 453 et Reine (Norvège) 307. Quant à Popeye Village (Malte), ce n'est qu'un décor de film aujourd'hui ouvert aux visiteurs ! Alors, que vient faire Colmar avec ses plus de 67.000 habitants dans cette liste ?

    J'y vois surtout un réel problème d'image qui devrait, pour le moins, amener l'Office de Tourisme à s'interroger plutôt que de pavoiser. Car, et là je coiffe ma casquette de conseiller en communication dont l'une des spécialités est les collectivités locales, cette mauvaise perception lui est largement imputable tout comme à la communication de la Ville (mais y en a-t-il une ?).
    Jouer de atouts historiques pour attirer les touristes est indispensable, mais cela ne peut (ne doit) suffire. Colmar a subi, comme toutes les villes, les effets de la crise et, en-dehors du centre historique, de nombreux commerces ont fermé. Mais là où d'autres ont su réagir (la voisine Mulhouse en est un bon exemple), Colmar semble être revenu à ce qu'elle a fait durant de nombreuses années : se replier sur elle-même et attendre une hypothétique amélioration de la situation.
    A tort ou à raison, c'est du moins la perception qu'on peut en avoir avec un peu de distance. Et l'on pourra toujours avancer telle ou telle réalisation pour tenter de démontrer que la ville bouge, cette perception est la seule qui compte. C'est d'autant plus navrant que la ville dispose de réelles atouts et qu'il ne faudrait pas grand chose pour faire basculer cette image avec peu de moyens… Juste une vraie volonté d'agir !

  • Des bleus, un ballon, une victoire…

    Et cela se passait… il y a 120 ans aujourd'hui !

    Les bleus, ce sont les troupes de la toute jeune République française.
    Le ballon, c'est L'Entreprenant, le premier ballon d'observation utilisé à des fins militaires.
    La victoire, c'est celle de Fleurus, le 8 messidor an II, autrement dit, le 26 juin 1794.

    Etonnant clin d'œil de l'histoire.

  • Pour ou contre la fusion Alsace-Lorraine ?

    Que l'on soit pour une fusion de l'Alsace et de la Lorraine, ou farouchement opposé à cette idée, est un choix personnel et, comme tel, indiscutable. Ce qui est discutable, ce sont certains arguments qui relèvent plus de l'ordre du fantasme ou d'une peur irraisonnée de l'avenir.

    Comme souvent, et c'est une réaction bien française, on se replie sur ses préjugés et on oublie de regarder un peu autour de soi. C'est particulièrement le cas pour deux arguments des opposants qui ne tiennent aucun compte de la réalité des faits : l'éventuelle disparition du droit local et le risque de la perte d'identité.

    Pour le premier, un simple constat s'impose. La Moselle est soumise au même droit local, ainsi qu'au concordat, que l'Alsace. Elle est pourtant le seul département (sur les quatre qui composent la région) dans ce cas. Et personne ne remet en cause cette situation. Si les deux régions fusionnent, ce seront trois départements sur six qui bénéficieront de ces dispositions particulières.
    En chiffres, le droit local concerne aujourd'hui 44% des Lorrains. Avec la fusion cette proportion passera à 68% de la population de la nouvelle région. A priori, ce n'est pas de ce côté qu'il faut chercher un éventuel risque.
    Mais le débat n'a même pas lieu d'être, le droit local n'est en rien lié aux compétences régionales : son maintien relève exclusivement du parlement. Et une Alsace repliée dans ses limites territoriales actuelles n'est pas à l'abri de sa suppression.

    L'identité alsacienne… Encore un faux débat !
    Retirons nos œillères et traversons la France en diagonale. Une région, l'Aquitaine, 3 254 233 habitants pour 41 834 km2. Les Pyrénées-Atlantiques, l'un des cinq départements composant cette région : 656 608 habitants sur 7 645 km2. Et dans ce département, un territoire d'environ 3 000 km2 peuplé de 275 975 habitants, le Pays Basque ! Un territoire qui ne représente même pas la moitié d'un département, noyé dans une grande région (8,5% de la population sur 7% du territoire) et qui a parfaitement su préserver son identité, sa culture, ses traditions, sa langue…
    Et certains craignent pour l'identité alsacienne, alors même que l'Alsace représenterait 44% de la population de la nouvelle région et 26% de son territoire !
    Proportionnellement cinq fois plus nombreux que les Basques, les Alsaciens ne seraient pas capables de défendre leur culture ? Faut-il que ceux qui évoquent cet argument soient peu sûrs de leurs convictions et de leur attachement à leur héritage…
    Je rappellerai, au passage, que lors du référendum sur la fusion de nos trois collectivités, nombre de ceux qui, aujourd'hui, se posent en défenseurs d'une Alsace unie et indépendante, n'avaient pas de mots assez durs pour refuser l'union entre les deux départements. L'un de mes proches, Haut-Rhinois, n'avait pas hésité à proclamer haut et fort (parlant des Bas-Rhinois) : "Nous n'avons rien à voir avec ces gens-là !". Sans commentaire !

    L'identité régionale n'est pas qu'un vernis de surface, elle est profondément ancrée en nous. L'attachement est viscéral, pas administratif !