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  • Mort de rire !

    Pour quelles raisons ?
    Un raisonnement pour le moins bizarre d’un dirigeant syndical qui ne semblait pas se rendre compte de l’immense bétise de ses propos.


    Interrogé sur les récentes manifestations, alors que le journaliste lui faisant face lui rappelait que la refonte des régimes spéciaux figurait dans le programme de Nicolas Sarkozy, il s’est lancé dans un calcul plutôt alambiqué : certes Nicolas Sarkozy a été élu avec 53% des voix, mais ce chiffre ne veut rien dire (!), en fait seuls (re !) 19 millions de Français ont voté pour lui. Et de démontrer que si un tiers des Français avait approuvé son programme cela veut donc dire que les deux tiers restant si opposent… Je peux bien, mais dans ce cas, tous les nourrissons sont des opposants de fait, car, sauf erreur de ma part l’immense majorité de ceux qui ne se sont pas exprimés n’étaient pas en âge de le faire (rappelons les plus de 80% de participation). De là à déduire que tous les nourrissons sont des opposants de fait…

    Et voilà qu’il nous parle de l’énorme mobilisation, du fameux “jeudi noir“… Le gourvernement est obligé de tenir compte d’une telle pression de l’opinion.
    Voyons donc cela avec sa propre règle de calcul : 150 000 manifestants selon la police, 300 000 selon les syndicats. J’opte pour le dernier chiffre : rapporté à l’ensemble de la population (nourrissons compris, il n’y a pas de raison de ne pas faire comme lui) cela représente 0,50% des Français. J’en déduis donc que 99,50% désapprouvaient le mouvement !
    J’entends déjà les objections : “Oui, mais tous ceux qui s’opposent à cette réforme ne sont pas allé manifester.“. Et alors ? Quand il ne prend en compte, dans sa démonstration, que ceux qui se sont déplacés pour aller voter, pourquoi ne pourrais-je me limiter à ceux qui se sont déplacés pour aller manifester ? Et honnêtement, même si je tenais compte de l’ensemble des grévistes, cela ne changerait pas grand chose…

    Peut-on être crédible quand on affirme que 300 000 personnes ont plus de poids que 19 millions ?

  • Un jeudi… “noir“ ?

    Que le droit de grève soit constitutionnel, que chacun doit pouvoir l’exercer librement… personne ne le remet en cause.
    Mais qu’en est-il de ces autres droits, tout aussi constitutionnels, que sont les libertés de circulation et de travailler ?


    Qu’il faille revoir le principe des régimes spéciaux de retraites est devenu une évidence pour l’immense majorité des Français, le seul exemple de la SNCF en démontre même l’urgence : 218 000 retraités pour 180 000 actifs cotisants.
    Le principe même d’un âge limite m’a toujours semblé absurde, il me paraît nettement plus logique de prendre en compte le nombre d’années effectivement travaillées afin que chacun contribue de manière égale. Ainsi, il me paraît logique de celui qui a commencé à travailler tôt puisse s’arrêter plus tôt, mais que l’on n’empêche pas celui qui est entré plus tard dans le monde de travail d’aller au bout de ses annuités.
    Si la pénibilité est un critère qui doit être pris en compte, il y a des moyens de le compenser : que l’on fixe un âge limite d’exercice d’une profession donnée, mais que celui qui se voit ainsi contraint d’arrêter cette activité ne se voit pas obligatoirement condamné à être mis à la retraite. Le conducteur de train, qui n’a plus les réflexes nécessaires, peut ainsi parfaitement être orienté vers d’autres fonctions où son expérience peut être très utile. Après tout, il est admis que nous exercerons tous plusieurs métiers ou fonction au cours d’une carrière, pour ma part, depuis 1985 j’ai connu cinq entreprises, une bonne dizaine de fonctions différentes et trois ans (cumulés) de chômage…
    Cette grève ne fait que renforcer ma conviction : l’état doit se recentrer sur ses vraies fonctions que sont la défense, l’éducation et la justice. Tout le reste à vocation à être totalement privatisés, avec des délégations de service public et un cadre parfaitement défini pour garantir ce service public. Et ces délégations seront limitées dans le temps, ainsi une entreprise ne donnant pas satisfaction serait remplacée. Une vraie et saine concurrence au bénéfice des usagers et plus de monopole : le monopole tue le service. Mais pour cela il faudrait une vraie volonté politique et accepter de se mettre à dos (temporairement) toutes les forces conservatrices (et des syndicats à l’extrême gauche, elles sont nombreuses). Et que l’on sorte enfin de ses concertations et négociations aussi interminable qu’inutile : quand on a un mandat du peuple, on l’exerce totalement et sans état d’âme.

    Ceci étant, cette “grande journée d’action“ nous aura au moins permis de sourire : quand on habite en province et que l’on n’a pas de train à prendre, le moins que l’on puisse dire est qu’elle est passée totalement inaperçue. Heureusement que je viens d’allumer ma télé, sans quoi je n’aurais même pas été au cours de ce qui ressemble fort à l’ultime baroud d’honneur de syndicats archaïques et ultra-conservateurs : en janvier, le service minimum entre en vigueur, alors accordons leur ce dernier petit plaisir.

    PS. Au moment où je m’apprête à publier cet article sont annoncés les chiffres de la participation aux différentes manifestations : un total (pour l’ensemble du pays) de 150 000 (selon la police) ou 300 000 (selon les syndicats)… Même en retenant ce dernier chiffre, nous sommes encore loin de 19 millions qui ont approuvé le programme présidentiel.

  • Coup de gueule

    Vivons-nous dans une société d’assistés frileux ?


    Passe encore sur le principe de précaution que l’on peut admettre dans certains cas. Mais de là à l’institutionnaliser, il y a un fossé. Si ce principe avait été strictement appliqué voici un peu plus d’un siècle, nous n’aurions pas de train ! Il suffit de relire les rapports des plus hautes autorités scientifiques expliquant que l’organisme humain ne pourrait résister aux brusques changements climatiques, aux vitesses phénoménales de plus de 40 km/h…


    Mais que dire de cette nouvelle manie de mettre en place des cellules psychologiques pour tout et n’importe quoi ? Dernier exemple en date : après l’annulation (par deux fois) des épreuves d’un concours, une cellule psychologique a été créée pour permettre aux étudiants de passer ce cap difficile. On croit rêver !
    Et lorsque se pose un problème, quel qu’il soit, aussitôt des voix se font entendre pour demander à l’état de prendre des mesures. Et gare à celui qui oserait remettre en cause ce principe d’assistanat. Là encore, nous en avons un exemple tout récent. Avant même qu’il soit rendu public, le rapport de la commission Attali fait débat, principalement la proposition visant à revenir sur la réglementation commerciale. On nous annonce déjà la mort du petit commerce. Pourtant, en y réfléchissant bien, interdire l’implantation de grandes surface n’est-ce pas la solution de facilité ? Celle qui nous exonère de nos responsabilités ? Car ce n’est pas cette interdiction qui permettra aux petits commerces de vivre, ce sont les clients, c’est-à-dire nous tous. C’est à nous de faire le choix. Il y a deux hypermarchés à moins de cinq minutes en voiture de mon domicile, je passe devant un troisième en me rendant à mon travail… Cela ne m’empêche pas de préférer mon boucher, mon boulanger, mon marchand de primeur ou mon caviste. Et lorsque j’en ai le temps, d’aller au marché. Je persiste et signe : ce n’est qu’une question de choix ! Mais il est vrai que faire un choix implique de faire un effort…


    Paradoxalement, ceux-là même qui se réfugient derrière cette solution de facilité sont les premiers à exiger la concertation lorsque leurs petits intérêts personnels semblent menacés. Soyons clairs, par concertation, il faut entendre accéder à leur “légitime demande“ ! Touche pas à mes petits avantages, et qu’importe l’intérêt général !


    Et tous les arguments sont bons, même les plus fallacieux. On n’hésite pas à jouer sur la corde sensible, à faire appel aux bonnes consciences.
    Quand il est question de mettre une franchise sur chaque boite de médicaments, on évoque celles et ceux qui n’auront plus les moyens de se soigner. Sauf que… la France est championne du monde de consommation de médicaments de confort : va-t-on nous faire croire que ce sont les plus modestes qui usent et abusent d’antidépresseurs ? Ce n’est donc que justice de faire participer à l’effort collectif ceux qui en tirent profit. Mais cet argument n’est pas “politiquement correct“ !
    Quand une entreprise souhaite se développer et embaucher, mais que cela s’avère impossible sur son site et qu’elle décide donc de créer une nouvelle unité à quelques kilomètres de là, est-il admissible de voir un député, un élu du peuple, se livrer à un infâme chantage en dénonçant cette délocalisation ? Imaginez donc… 60 kilomètres… le bout du monde ! Et tout le monde applaudit, la presse se fait l’écho de ce “courageux combat“… L’individu en question a même été réélu !


    Et comme le Français ne s’intéresse guère à ce qui se passe dans le monde, il n’a aucune conscience du retard considérable que prend notre pays. Il y a deux ans de cela, deux de mes clients (qui ne se connaissaient pas) s’étaient rendus en Chine pour leurs affaires. Tous les deux ont eu cette remarque, dans les mêmes termes : “En rentrant en France, j’avais l’impression de revenir au Moyen Age“. A méditer !