Les réactions démesurées que provoque la privatisation de la SNCM m’énervent prodigieusement. Autant que la valse-hésitation du gouvernement.
Il faut savoir prendre ses responsabilités. Face à l’escalade orchestrée par les syndicats et mouvements régionalistes, une seule attitude s’imposait : le dépôt de bilan et la mise en liquidation pure et simple de l’entreprise. Ainsi le gouvernement aurait-il mis ceux qui ne souhaitent pas voir les choses évoluer face à leurs responsabilités : soit ils acceptaient une solution de sauvetage, soit ils prenaient le risque de voir disparaître la société. Un choix auquel de nombreux chefs d’entreprise sont confrontés chaque jour.
Pouvait-on continuer indéfiniment à soutenir une entreprise dont tout le monde reconnaît la mauvaise gestion et le sureffectif chronique ? Il arrive un moment où il faut savoir arrêter l’hémorragie !
Et j’aurais même poussé plus loin en demandant une enquête approfondie sur les méthodes de gestion et de recrutement. Il aurait été intéressant de voir à quoi servaient les subventions, de comprendre pourquoi le déficit doublait régulièrement…
Enfin, quand j’entends un responsable nationaliste dire que l’on brade le patrimoine corse, je ne peux que rappeler que, jusqu’à preuve du contraire c’est la collectivité nationale qui maintenait l’entreprise à flot. Et si les Corses y sont à ce point attachés, pourquoi les collectivités régionales n’ont-elles pas proposé de plan de reprise ?
L’Etat n’a pas vocation à gérer des entreprises du secteur concurrentiel. Le service public doit bénéficier aux usagers et non au confort de quelques syndicalistes qui n’ont qu’une vague idée du fonctionnement d’une entreprise. Une fois encore, je renvoie aux propos d’Edmond Maire sur la chaîne Histoire et au regard qu’il porte sur ses ex-collègues : édifiant !
Je l’ai déjà dit ailleurs, je le répète ici : une entreprise privée bénéficiant d’une délégation de service public est de loin la meilleure solution pour apporter un vrai service à nos concitoyens.