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Politique

  • A propos de Jack Lang et de prisons

    Je suis un lecteur assidu de blogues (hé oui, j’ai opté pour l’orthographe française !). Le hasard a voulu qu’aujourd’hui je commence ma lecture par celui de Jack Lang !!!
    Et là, du pur Lang, mélange de voilage de face et de mauvaise foi !

    Jugez plutôt :
    “Plus grave encore, si c’est possible, le rapport que présente demain le commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Alvaro Gil-Robles sur l’état de la police, de la justice et système carcéral français, est un réquisitoire qui fait honte à notre pays. Balayé d’un revers de la main par le gouvernement.
    Ma rage devant ce paysage d’inhumanité est immense. Le nombre d’aberrations, d’anomalies, de dérives, est à ce point élevé, qu’il me faudrait je ne sais combien de pages pour les commenter.“

    Une commission sénatoriale avait abouti exactement au même constat en 2000.
    Et qu’a fait le gouvernement à l’époque ?
    Rien !
    Le gouvernement était celui de Lionel Jospin auquel appartenait Jack Lang…

    Dès sa formation, en 2002, le premier gouvernement Raffarin s’est emparé de ce problème, créant même un secrétariat d’état chargé de ce dossier. Un vaste chantier de rénovation et de construction a été alors mis en route.Mais pour en voir les effets il faut du temps : trouver les terrains, négocier avec les collectivités locales, lancer les appels d’offres, ouvrir le chantier ne peut se faire en 2 ans.
    Car si tout le monde est bien conscient de la nécessité de construire de nouvelles prisons mieux adaptées aux exigences actuelles, rares sont les municipalités qui acceptent d’en accueillir sur leur territoire !
    Des prisons surpeuplées sont aussi le résultat d’une politique de sécurité moins laxiste : qui s’en plaindrait ?
    Alors, certains objecteront qu’il existe d’autres solutions, que la prison ne doit pas être une réponse systématique. Là encore, ces solutions alternatives n’ont jamais été autant employées que depuis ces deux dernières années.

    Laissons donc ce brave Jack a ses indignations de façade : nous ne nous battons pas sur le même terrain.

  • Echec de la mobilisation contre le CPE

    Posons le problème : il y a en France, un peu plus de 2,5 millions de lycéens et d‘étudiants, environ 2 millions de syndiqués (pour 27 millions d’actifs) soit un potentiel de 4,5 millions de manifestants.

    Or que constatons-nous ? Selon les chiffres des organisateurs (dont on peut raisonnablement croire qu’ils sont surévalués) il y aurait eu 40 000 manifestants à Paris (13 000 selon la police), 15 000 à Toulouse, 30 000 à Marseille, 10 000 à Rennes… Soyons (très) larges et estimons le nombre total à 250 000. Autrement dit un peu plus de 5% !
    Et encore, je ne compte pas dans ce total les partis politiques ayant participés aux manifestations !
    Bravo pour la mobilisation et le rejet massif !

    Quant aux hauts cris que poussent certains à la perspective d’un 49-3, soyons réalistes : quoi qu’il arrive, le gouvernement a la majorité et le texte passera. Si le gouvernement laisse le texte en discussion, il y aura obstruction à coup d’amendements plus ou moins fumeux. Il n’y a pas de véritables contre-propositions ! Alors est-ce vraiment faire acte de démocratie que de laisser s’éterniser une discussion dont le résultat est, de toute façon, connu ?
    Les parlementaires n’ont-ils vraiment pas d’autres sujets à traiter ?
    Assez de démagogie : des actes !
    Le CPE est, indéniablement, une avancée. Il y aura certainement des abus, mais comme dans toutes choses : n’en faisons pas une généralité.
    La bataille pour l’emploi est une cause trop importante pour faire l’objet de bases manœuvres politiciennes. Le CPE apporte une véritable solution, tous les mensonges colportés depuis quelques jours n’y changeront rien.

  • Contrat Première Embauche

    La révolte gronde…
    Le Contrat Première Embauche est rejeté par ceux-là même qui en seront les premiers bénéficiaires !
    Etonnant ?
    Pas vraiment…

    Pour m’être souvent occupé de jeunes “primo-embauchés“, je ne suis pas particulièrement surpris par cette attitude : j’ai toujours été étonné par le profond décalage entre le monde étudiant et celui de l’entreprise.
    Forts de leurs certitudes, la plupart des jeunes dont j’ai eu à m’occuper tombaient de haut en constatant que, souvent, leurs études ne les préparaient pas vraiment à être rapidement opérationnels. C’est même pour cette raison que nous avons renoncé à prendre des stagiaires et décidé de n’engager que des personnes ayant une première expérience.
    Non seulement, pendant les six premiers mois, ils représentent une charge improductive, mais, de surcroît, celui qui est chargé de les encadrer ne peut remplir complètement ses tâches courantes, une grande partie de son temps étant consacré à s’occuper d’eux !
    Nous ne pouvions réellement juger de leurs compétences qu’à partir du moment où ils étaient enfin totalement autonomes, soit en moyenne au bout d’un an. Et là, s’il apparaissait qu’ils ne pouvaient satisfaire aux exigences de leur poste, il ne restait qu’une solution : le licenciement. Or, devant la difficulté à procéder à un licenciement, la seule solution possible était d’évoquer la faute (ce qui, en passant, ne posait pas de vrai problème). Résultat : au bout de 18 mois retour à la case départ. Pour l’entreprise, qui avait investi sur cette embauche. Pour le jeune, qui se retrouvait du jour au lendemain sans travail et, licencié pour faute, sans indemnités !
    Voilà la réalité de l’entreprise !
    Voilà la vraie précarité !

    Alors, face à cela, le CPE représente un vrai progrès : moins de risques pour l’entreprise et une garantie pour le primo-embauché qui bénéficie désormais de vraies protections.
    Quant aux craintes des syndicats de voir ces jeunes remerciés au bout de deux ans, elle reflète une fois de plus leur profonde méconnaissance du monde du travail : se priver d’un employé compétent, parfaitement intégrer à l’entreprise, relève d’un non-sens économique !

    Ce texte était attendu par les entreprises, ce sont elles qui créent l’emploi. Il doit être maintenu : la lutte contre le chômage et la précarité passe par ce maintien.