Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 4

  • Spectateur ou acteur ?

    Contrairement à une idée largement répandue, les Français ont envie d’agir, de s’engager. Je ne peux évidemment pas me prononcer pour les autres, mais en ce qui concerne le mouvement auquel j’appartiens (et dont j’ai la possibilité de vérifier les chiffres) je ne peux que constater une très forte progression des adhésions. Il y a donc visiblement une volonté de nos concitoyens de ne plus simplement subir, mas d’agir.

    Certains diront qu’ils ne souhaitent pas s’engager pour ne pas perdre leur liberté d’expression. Cette vision reflète une réelle méconnaissance du fonctionnement des grands partis politiques de quelque bord qu’ils soient (je parle de partis dignes de ce nom, pas de mouvements se situant aux extrêmes du monde politique).
    Je suis engagé, pleinement, totalement, mais j’ai toujours gardé une totale liberté d’expression. Il n’y a là aucune incompatibilité, pour qu’il y ait débat, des opinions différentes doivent pouvoir se confronter. De ces débats se dégage une position commune : cela s’appelle la démocratie. Libre ensuite à chacun d’y adhérer ou non : un parti politique n’est pas une secte, chacun est libre de le quitter à tout moment s’il ne se sent plus en accord avec ses grandes orientations.

    Le temps de militants godillots est bien terminé même si beaucoup le regrettent. Bien sûr, il était tellement plus facile de suivre des directives sans se poser de questions, de voter pour un candidat désigné simplement parce qu’il était choisi par une direction nationale.
    Oui, ce temps est bien révolu. Aujourd’hui les militants, tous les militants, sont invités à prendre part au débat et cela fait grincer des dents les tenants d’une certaine orthodoxie. Les militants, tous les militants, sont appelés à élire leurs candidats et cela remet en cause les positions de certains caciques, candidats autoproclamés à vie !

    Ces changements dérangent. Ils dérangent ceux qui voient ainsi leur échapper un pouvoir qu’ils avaient confisqué à leur profit, ils dérangent les médias qui ont beaucoup de mal à sortir de leurs schémas simplistes et pour lesquels le débat est forcément moins vendeur que les conflits de personnes. Du coup, les premiers montent au créneau à coup de petites phrases assassines (ou se voulant comme telles) et les seconds fouillent jusqu’au plus profond des poubelles pour trouver de quoi alimenter une pseudo “guerre des chefs“.

    Alors, plutôt que se plaindre de la situation, tentons de la faire bouger. Nous en avons la possibilité et les moyens. Encore faut-il le vouloir !

  • Restaurer l'autorité de l'Etat

    Je suis hors de moi ! Je viens de voir une interview de Jean-Louis Borloo  et j’ai été profondément choqué par l’acharnement imbécile d’une journaliste, visiblement dépassée par un débat auquel elle ne semblait rien comprendre, cherchant à tout prix à faire dire au ministre ce qu’elle avait envie d’entendre, à savoir qu’il y avait de profondes divergences au sein du gouvernement. Son agacement visible ne masquait en rien sa profonde incompétence et sa totale méconnaissance du sujet !

    Ce qui me rend malade, c’est l’attitude de certains médias qui ne cherchent qu’à attribuer à une personne une crise dont ils connaissent certainement la réalité.
    Quelle est-elle cette réalité ? Comment expliquer la crise actuelle ?

    Par la suffisance des gouvernants qui, pendant plus de 20 ans, ont laissé faire, se gargarisant d’un soi-disant modèle d’intégration, modèle qui avait fonctionné en d’autres temps quand l’immigration était intra-européenne, mais totalement inefficace dans la situation actuelle. Peut-on parler d’intégration quand il n’y a pas de véritable politique d’immigration ? Quand il n’y a pas de véritable accueil, de prise en charge des immigrés ?
    Bien sûr, il y a eu la médiatique création d’un ministère de la ville, confié au non moins médiatique Bernard Tapie. Et l’on a fait croire que les moyens allaient enfin être donnés. Saupoudrage et poudre aux yeux ! Oh bien sûr, des moyens financiers ont été débloqués, mais pour quels résultats ? Qui a songé à faire, ce que fait toute entreprise, c’est-à-dire vérifier l’efficacité de ces moyens ?
    Certains reprochent aujourd’hui au gouvernement d’avoir supprimé la police de proximité. Les syndicats policiers eux-mêmes reconnaissent son inefficacité dans les zones réellement difficiles (dans lesquelles d’ailleurs, cette police se gardait bien d’entrer). Poudre aux yeux encore, elle ne faisait que donner un sentiment de sécurité illusoire aux habitants et permettait aux élus d’avoir le sentiment du devoir accompli. Emplâtre sur une jambe de bois !

    Alors peut-on vraiment attribuer la responsabilité de l’explosion actuelle au Ministre de l’Intérieur ? Oui et non. Non, si l’on veut faire croire que ce sont ses propos qui ont déclenché ces émeutes, oui si l’on considère que c’est son initiative d’associer plus étroitement les services fiscaux à la lutte contre les réseaux criminels qui infestent ces quartiers.
    Soyons clairs, il n’y a pas de hasard. Les G.I.R. avaient permis de mettre à mal un grand nombre de ces réseaux. Le fait d’utiliser, en amont, les informations des services fiscaux afin d’identifier ceux qui mènent grand train, alors qu’ils n’ont aucun revenu officiel, a provoqué un grand émoi chez certains. La méthode à fait ses preuves.
    Alors en s’attaquant aux entreprises qui amènent l’emploi, donc l’espoir, dans ces quartiers, en s’en prenant aux transports qui assurent un lien avec l’extérieur, en créant une psychose destinée à installer la terreur, donc à empêcher les langues de se délier, ces organisations espèrent garder leur main mise sur ce qu’elles considèrent comme étant leur domaine.
    Alliés objectifs de ces réseaux, les mouvements intégristes pour lesquels la misère sociale reste le terreau le plus favorable à leur agissement.
    Alors certes, i y a eu des évènements déclencheurs (du moins en apparence), mais qui peut sérieusement croire à la spontanéité de toutes ces exactions ?
    La période y était favorable, n’importe quel sociologue expliquera que, pour diverses raisons bien connues, nous sommes dans la période de l’année la plus propice à ce genre d’événement. Mais nous sommes dans une vraie logique de guérilla urbaine, ne voir que les jeunes, qui sont propulsés au premier plan par d’habiles manipulateurs, serait fortement réducteur.
    C’est un vrai combat qu’il faut livrer aujourd’hui. L’enjeu est de taille. Il est impératif que l’autorité de l’Etat soit rapidement restauré. Alors, et alors seulement, une vraie politique de la ville pourra être menée.

  • Les inconvénients de la division

    L’état de déliquescence, pour ne pas dire de décomposition, de la gauche est-il vraiment un avantage pour l’UMP ?
    Je crains que ce ne soit tout le contraire. En désaccord, tant sur le fond que sur la forme, les différents partis, mouvements, tendances et j’en passe qui constituent ce rassemblement hétéroclite n’auront guère le choix le moment venu ; soit ils se présenteront divisés perdant par là-même toute chance d’être présent au second tour, soit ils opteront pour une unité de façade derrière un leader de circonstance.

    Dans de telles conditions, comment établir un programme de gouvernement cohérent ? Leur projet ne pourra se construire que sur le plus petit dénominateur commun : est-ce de cela dont la France aura besoin ?
    Pour ne parler que du Parti Socialiste, les dissensions sont telles qu’il semble difficile aujourd’hui d’imaginer les voir se regrouper dans l’année qui vient pour travailler ensemble sur ce programme.

    Certains objecteront qu’il y a des divisions à droite aussi. Affirmer le contraire serait absurde, mais ces divisions ne sont pas de mêmes natures. Qu’il y ait des rivalités de personnes, des oppositions de style n’aura échappé à personnes, mais au sein du parti majoritaire ces rivalités n’ont guère d’influence. Evacuons tout de suite le problème UDF, je suis même prêt à parier que ce mouvement implosera à l’approche des élections. Les divergences sont trop profondes et ce parti est aujourd’hui, de fait, scindé en deux.
    Quant à l’UMP, si des responsables nationaux affichent leurs préférences pour tel ou tel, cela ne se ressent pas ou peu dans les instances locales. Si chacun exprime assez librement ses préférences, cela n’empêche personne de travailler avec les autres à la construction d’un projet commun. C’est là la grande différence avec ce qui peut se passer au Parti Socialiste. Et cela est du à la volonté du Président d’ouvrir largement le débat, sans tabous et sans a-priori. C’est ainsi que les opposants au traité Constitutionnel Européen ont pu s’exprimer librement, au sein du parti. Leur opinion, bien que largement minoritaire, a été respectée, il n’y a eu aucune exclusion. Permettre aux nouveaux adhérents d’intégrer rapidement les instances dirigeantes et d’être présents lors des prochaines échéances relève de la même volonté.
    Bien que, vu de l’extérieur et en ne se fiant qu’à ce que peuvent rapporter les médias, cela peu paraître difficile à imaginer, l’UMP reste profondément unie au tour d’un certain nombre de valeurs. Les rivalités de personnes dont la presse nous rebat les oreilles n’affectent pas cette unité.

    Alors si la gauche arrive à s’unir derrière son leader de circonstance et qu’elle remporte les élections, qui y gagnera ?
    Personne !
    Une fois de plus, les Français auront l’impression d’être floués. Les électeurs de droite, bien sûr, puisqu’ils auront perdu. Ceux de gauche ensuite, car comment une Assemblée Nationale et un gouvernement composé de bric et de brocs pourraient-ils répondre aux souhaits des uns sans mécontenter les autres ?
    Une fois de plus, une telle situation provoquerait un rejet de la classe politique dans son ensemble et entraînerait la montée des extrêmes.
    A croire que les leçons de 2001 ont déjà été oubliées !