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Disons-le franchement... - Page 29

  • Défilé : la France, un cas isolé en Europe ?

    Les propos d’Eva Joly, souhaitant la suppression du défilé militaire du 14 juillet au profit d’un défilé civil, ont provoqué une vive polémique. Que n’a-t-on pu lire sur le sujet ! “Singularité française“, comparaison avec la Corée du Nord, référence aux défilés “staliniens“ des pays de l’Est… j’en passe et des meilleurs !

    Mais la vérité est toute autre.

    Comment cela se passe-t-il chez nos voisins ?

    En Belgique, la fête nationale a lieu le 21 juillet. Elle commémore la prestation de serment de fidélité à la Constitution de Léopold de Saxe-Cobourg, premier roi des Belges, le 21 juillet 1831. Et à cette occasion, un grand défilé à lieu chaque année à Bruxelles devant le Palais Royal. Tout à fait comparable au “nôtre“, il inclut en plus des éléments civils.



     

    En Italie, c’est le 2 juin qu’est célébrée “la Festa della Repubblica“ qui, cette année, a pris une dimension particulière à l’occasion du 150ème anniversaire de l’unité italienne. Mais, fondamentalement, le défilé n’était guère différent (exception faites des uniformes historiques et des nombreuses délégations étrangères) de ceux que j’ai déjà pu suivre à la télévision.

     

    L’Espagne, en proie à de graves difficultés économiques, a considérablement réduit son défilé mais ne l’a pas supprimé. Il se déroule le 12 octobre, jour de l’Hispanité commémorant la découverte de l’Amérique.

     

    Au Portugal, c’est le 10 juin qu’est célébré le “Jour du Portugal, de Camoes et des Communautés“. Les cérémonies officielles ont lieu chaque année dans une ville différente. Là encore, les difficultés économiques ont contraint à pratiquer des coupes sombres mais, même réduit, le défilé a été maintenu !

     

    Même le Luxembourg a droit à son défilé, le 23 juin !

     

    Au Royaume -Uni, le problème est un peu différent puisqu’il n’existe pas de fête nationale à proprement parler. Il y a toutefois une parade, “Trooping the colour“, à l’occasion de l’anniversaire officiel du souverain, le deuxième ou troisième samedi de juin. Parade limitée, certes, puisqu’elle ne comprend que la garde royale, mais cérémonie militaire quand même.

     

    Cas particulier, qui s’explique par son histoire, l’Allemagne.
    En Allemagne, la fête nationale, le 3 octobre, ne fait l’objet d’aucune grande célébration particulière en-dehors d’un office religieux œcuménique. Le pays ayant souhaité rompre avec un passé douloureux, il n’y a plus de grande manifestation associant l’armée et le peuple. Une seule cérémonie purement militaire a été conservée, le très impressionnant “Großer Zapfenstreich“, réservé au chef de l’Etat, au chef du gouvernement, au ministre de la défense, au chef d’état-major et à quelques événements. Le cérémoniel est immuable : entrée du détachement d’honneur inter-armes, sérénade (trois mélodies choisies par celui à qui l’on rend hommage), sonneries, prière, hymne national et départ des troupes. Même si cela n'a pas vraiment de rapport avec le sujet “défilé de fête nationale“, voici quand même un extrait, pour info.

     

    Malgré ces deux derniers exemples, la singularité française, n’est donc pas aussi singulière que cela et ceux qui écrivaient : « Une comparaison avec les autres fêtes nationales en Europe montre en tout cas que la “pompe“ française n’a pas d’équivalent autre que le défilé de l’armée russe sur la place Rouge, héritage des temps soviétiques. » sont, au mieux, très mal informés (je n’ose croire qu’ils soient de mauvaise foi !).

     

  • Afghanistan et trous de mémoire

    L’annonce du retrait des troupes françaises d’Afghanistan provoque des réactions pour le moins étonnantes.

    Passons sur les commentaires des forums qui reflètent le plus souvent une totale méconnaissance du sujet, du genre : «Sarko, le suiviste, les américains y vont, il y va, ils partent, il part » . L’auteur de ce dernier commentaire a certainement oublié (l’a-t-il jamais su ?) que l’engagement français date de 2001 et qu’il a été décidé par Lionel Jospin, alors premier ministre. Ce dernier déclarait d’ailleurs à l’Assemblée nationale, le 9 octobre 2001, : « Si l’on veut frapper le terrorisme, il est logique de le faire là où est son premier sanctuaire, en Afghanistan. »
    Les réactions aux quelles je fais allusion sont celles de responsables politiques, dont certains faisaient alors partie du gouvernement qui avait pris cette décision. 

    D’abord, il y a ceux qui jugent bien suspecte la décision de retirer nos troupes après que les Etats-Unis aient annoncé leur propre retrait. Pourtant, le Président de République, alors candidat, s’était exprimé sur le sujet entre les deux tours de l’élection présidentielle.

    Depuis, il a plusieurs fois été répété que ce retrait devait être achevé d’ici 2014. Rien de neuf donc. Un retrait ne se décide pas de manière unilatérale, il doit se faire de manière concertée avec les autres pays concernés (ils sont 38) et, surtout, avec le gouvernement Afghan. 

    Un point important, et souvent méconnu, est le travail accompli par nos soldats en-dehors de l’aspect purement militaire, c’est à dire l’aide à la population ou la reconstruction d’infrastructures détruites ou la construction de nouvelles.
    Ainsi, 4000 km de routes ont été construites, l’accès à l’eau potable a été donné à 20% de la population (contre 4% en 2001), le nombre d’Afghans ayant accès à des soins est passé de 8% à près de 80% et le taux de mortalité infantile a été réduit de 25%, 6 millions d’enfants sont aujourd’hui scolarisés alors qu’ils n’étaient que 900 000 avant l’intervention… Il ne s’agit pas là de simples détails !

    Ensuite, il y a ceux qui ont la mémoire courte, dont voici deux superbes exemples :

    Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l’Enseignement professionnel en 2001 : «L’Afghanistan est en définitive le parfait symptôme du pro-américanisme de Nicolas Sarkozy. Mais pour le Parti socialiste, aussi, le désastre est total. Il nous a vendu cette intervention avec un blabla joliment décoré des rubans des droits de l’Homme. Ce qu’il faut, c’est sortir immédiatement d’Afghanistan». Il faut le relire pour y croire : le Parti socialiste nous a vendu cette intervention avec un blabla joliment décoré… Mais n'en faisait-il pas partie à cette époque ? Il venait même de briguer le poste de Premier Secrétaire !

     

    Ségolène Royal, ministre déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Handicapés en 2001 : «Jamais, la France n’aurait dû être en Afghanistan. Pendant la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy avait dit lui-même que la France n’irait pas en Afghanistan. Il a ensuite subi la pression de George Bush. Il s’est aligné sur l’Amérique de George Bush pour envoyer nos troupes en Afghanistan, alors qu’il n’y avait aucune stratégie et aucune issue à cette présence, comme on le voit d’ailleurs aujourd’hui». Il ne fallait pas y aller… en 2007. Alors que c'est le gouvernement auquel elle appartenait qui avait prix la décision, six ans plus tôt ! Elle aussi a de sérieux problèmes de mémoire !

  • Prix "Humour et Politique"

    Comme chaque année, le Press Club a attribué aujourd’hui son prix “Humour et Politique“

    Le jury, présidé par Jean Miot, se compose de Jean Amadou André Bercoff, Isabelle Bourdet (Press Club), Hubert Coudurirer (Le Télégramme), Pierre Douglas, Olivier Galzi (ITélé), Laurent Gerra, Eric Giacometti (Le Parisien), Thierry Guerrier (Europe 1), Anita Hausser (LCP Assemblée Nationale), Bernard de La Villardière (M6, Président du Press Club), Gérard Leclerc (LCP Assemblée Nationale), Jacques Mailhot, Sylvie Maligorne (AFP), Dominique de Montvalon (France Soir), Catherine Nay(Europe 1), Philippe Reinhard, Anne Roumanoff et Dominique Verdeilhan (France 2).

    Les vainqueurs :

    Lauréat 2001 : Laurent Fabius :
    «Mitterrand est aujourd’hui adulé, mais il a été l’homme le plus détesté de France. Ce qui laisse pas mal d’espoir pour beaucoup d’entre nous...»

    Prix spécial du jury : Daniel Fidelin, député UMP de Seine Maritime :
    « Vu de la Chine, le port du Havre ne travaille pas ».

    Prix des internautes : Jean-Louis Borloo (lauréat 2008) :
    «Nous sommes tous des immigrés; seule notre date d’arrivée change».

    Prix de l’encouragement à Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Artisanat et au Tourisme, pour sa bourde qui a fait le tour d’Internet. A la question, «Quel est votre livre de chevet ?», l’ancien porte-parole de l’UMP avait répondu : «Zadig et Voltaire».

    Mention spéciale à François Loncle, député socialiste de l’Eure, «champion des questions écrites à l’Assemblée nationale, restées sans réponse mais publiées au JO».

     

    Etaient nommés, cette année :

    Nathalie Artaud porte-parole de Lutte Ouvrière:
    « Je ne serai peut être pas élue Présidente de la République, mais je ne serai pas la seule ».

    Guillaume Bachelay, secrétaire national à l’industrie du PS (parlant de Ségolène Royal :
    « Qu’on commette des erreurs en politique c’est possible ; qu’on les commette toutes, c’est fou ! ».

    François Baroin, ministre du Budget :
    « Michèle Alliot-Marie conserve toute sa légitimité à Saint-Jean-de-Luz ».

    François Bayrou, président du MoDem :
    « Rassembler les centristes, c’est comme conduire une brouette pleine de grenouilles : elles sautent dans tous les sens ».

    André Chassaigne, député PC du Puy-de-Dôme :
    « Dans sa forme historique, le PC est mort ; mais il a encore de l’avenir ».

    Gabriel Cohn-Bendit (le frère) :
    « Les Verts sont capables du meilleur comme du pire ; mais c’est dans le pire qu’ils sont les meilleurs ».

    Renaud Donnedieu de Vabres, ancien Ministre :
    « Passer de Ministre à promeneur de son chien suppose un énorme travail sur soi-même ».

    François Hollande, député de Corrèze :
    « Mélenchon, ce qui est terrible, c’est qu’il a été Socialiste toute sa vie et que toute sa vie ça va le suivre ».

    Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur (après la tempête de neige sur l’Ile-de-France) :
    « Il n’y a pas de pagaille ; la preuve le Préfet a pu venir en trois minutes ».